mardi 16 avril 2019

Étape 13 : du Paimpol à Loguivy-de-la-Mer (23 km) lundi 15 avril

 
 
 

 
 
 
André a pris son petit déjeuner en tête à tête avec l’hôtelière juste après son arrivée pour prendre la micheline du matin, puis le TGV jusqu’à Rennes puis l’avion jusqu’à la maison.... 
 
Nous serons presque seuls aujourd’hui puisque Louisette viendra nous retrouver où nous serons arrivés à 14 heures accompagnée de son chauffeur Jean-Pierre qui souffre hélas toujours de son dos. 
 
Le temps sera encore très frais et le vent soufflera plus fort...
 
Nous commençons par une boucle sans sac à dos autour de la pointe de Guilben.
 
Le port est très calme ce matin, les plaisanciers et les pêcheurs partagent les emplacements. 
 
 
Une fois le port dépassé, une zone commerciale et d’entrepôts précède la plage de la Tossen
 
Avant la pointe de Brividic nous retrouvons le chemin côtier qui nous conduira jusqu’à la pointe Mesquer et la pointe de Guilben qui suit. Ploubazlanec est juste en face...
La pointe de Guilben est une longue langue de terre et de roches s'élançant vers le large d’où on peut voir, à marée basse, les immenses étendues de sable allant jusqu'à la Pointe de Plouézec. 
 Elle comporte un réseau de 19 blockhaus ayant appartenu aux fortifications du mur de l’Atlantique.
Ceux ci abritent désormais des chauves-souris.
 
La vue sur Ploubazlanec est directe avec la tour, le bourg et le très haut clocher de l’eglise. Mais aussi, le château d’eau qui est un repère que nous allons voir encore deux jours !
 
 
La pointe de la Trinité et tous les îlots qui attestent de la nécessité de maîtriser parfaitement la navigation pour circuler dans ces eaux.
 
 
La vue de l’autre côté s’étend sur les falaises à perte de vue dans le contre jour du matin. Vue d’ici, on pourrait croire que c’est presque plat et pourtant nous en avons bavé des rondelles de chapeau hier.
 
C’est ensuite le retour vers Paimpol par un chemin plus large, les reflets côté Baie de Poulafret ne laissent apercevoir que des ombres chinoises. 
 
Nous terminons le tour par le moulin à marée. Avant cela, nous passons près des chantiers Bonne qui construisirent nombre de goélettes qui partaient à la pêche à la morue vers l’Islande et Terre Neuve.
 
Le premier moulin à marée de Poulafret a été construit en 1810 sur l'étang de Poulafret, accessible à la marée. Il a été reconstruit en 1880 et a fonctionné jusqu'en 1923. Le meunier faisait aussi fonctionner deux autres moulins à Plourivo et à Pleubian. La digue du moulin est construite en moellons et mesure environ cent mètres de longueur et 4 mètres de largeur. Elle limite et isole l’ancien bief qui assurait la réserve du moulin, transformé aujourd'hui en plan d'eau pour la pratique du dériveur léger. 
 
Le moulin, autrefois équipé de roues hydrauliques, a perdu sa fonction et est utilisé aujourd'hui comme local technique pour l'école de voile locale.
 
C’est le retour vers le port de Paimpol, la visite de la vieille ville et nos sacs à dos.
 
 
Paimpol est l'un des principaux ports de pêche et de plaisance donnant sur la Manche.
L'actuelle commune de Paimpol résulte de la fusion, en 1960, des communes de Paimpol, Plounez et Kérity. Paimpol appartient au pays historique du Goëlo.
  A la fin du Moyen-Âge, la digue du Vieux pont de Kernoa ou chaussée Vauban est construite. Elle permet le passage d’une rive à l’autre pour les piétons et transforme le marais en étang salé à marée. A chaque extrémité de la digue on y installe un moulin à mer. Ils disparaîtront en 1870. Pendant le siècle des lumières, le port ne possède qu’un bassin, mais qui constitue un excellent mouillage sur la côte bretonne septentrionale. Paimpol prend véritablement son essor au XVIIème siècle. Elle devient une petite ville qui se dote d’équipements portuaires : un quai en pierres « côté ville »,  puis un autre « côté Kernoa » sur la rive de Kérity (quai Lambert 1775).

Sur la Place du Martray, véritable cœur économique et politique de la ville depuis le Moyen-âge, on peut apercevoir de nombreuses demeures du XVIème siècle. À l’angle de la rue de l’église se trouvait un ancien hôtel fréquenté par Pierre Loti. Dans son roman « Pêcheur d’Islande », cette demeure (aujourd’hui salon de coiffure) est celle de son héroïne Gaud Mével. « ...Elle passait souvent ses soirées à cette fenêtre, comme une demoiselle. Son père n’aimait pas beaucoup qu’elle se promenât avec les autres filles de son âge et qui, autrefois, avaient été de sa condition. Et puis, en sortant du café, quand il faisait les cent pas en fumant sa pipe avec d’autres anciens marins comme lui, il était content d’apercevoir là-haut, à sa fenêtre encadrée de granit, entre les pots de fleurs, sa fille installée dans cette maison de riches… »  
 
Tout près (22 place du Martray), une belle maison à pan de bois était la demeure de la famille Armez (riches armateurs au XVIIIème siècle). 
 
 
 
  Au n°1 de la place une maison de pierre porte le plus ancien millésime de Paimpol : 1581. 
 
 
 
Les deux rues les plus anciennes, et principales artères de cette place, sont la rue de l’église, qui rejoint la route de Lézardrieux (1ère voie accessible par l’ouest) et la rue des Huit Patriotes (auparavant appelée rue de Ploubazlanec), qui menait au Champ de Foire et à la route vers Ploubazlanec.
Dans la rue des Huit Patriotes, on peut voir « la Maison Jézéquel », datant du XVème siècle, et classée Monument Historique en 1930. Sa structure en bois et son architecture typique du XVIème siècle en font un des bâtiments les plus anciens de la ville. Au rez-de-chaussée la maison abritait un porche aujourd’hui fermé. D’abord spécialisée dans le matériel de pêche, surtout pour les goélettes, elle a fini par devenir une quincaillerie où tout est disponible à l’unité. Elle est actuellement tenue par la cinquième génération de Jézéquel depuis 1886.
 
 
 
Autre rue incontournable de Paimpol : la rue des Islandais, l’ancien « quartier latin », où les armateurs recrutaient leurs équipages. C’est également là que les marins racontaient leurs aventures vécues durant les longs mois de pêche dans la mer d’Islande.
 
 
 
On peut imaginer l’activité de ces rues quand elles étaient toutes habitées et que nombre de bistrots s’y trouvaient.
 
 
 
 
 
 
 
Nous quittons Paimpol et ses faubourgs pour gagner Ploubazlanec par le même chemin décrit dans « Pêcheurs d’Islande ».
Puis pour atteindre la tour de Kerroc’h faite en granite, elle fut érigée en 1873. Elle est surmontée de la statue de la Vierge et de saint Joseph avec l'Enfant Jésus. 
La «Tour de Kerroc'h» est une structure insolite, devenue l'emblème de la commune de Ploubazlanec. Edifiée au sommet de la butte appelée alors Krec'h Mahaf ou Mazé, c'est-à-dire Mathieu, d'où l'on embrasse la baie de Paimpol.
Dépassant les espérances de l'abbé Guennou, qui pensait y élever une simple statue de Marie, la tour de granite fut érigée sur le monticule, surmontée d'abord de la statue de sainte Anne et plus tard de celle de la Vierge et de saint Joseph avec l'Enfant Jésus. Autour de la tour on peut admirer une roche volcanique rose foncé à violet, rare en Bretagne.
Plus loin, une vieille demeure attire notre regard.

 

«  Aux carrefours les vieux christs qui gardaient la campagne étendaient leurs bras noirs sur les calvaires, comme de vrais hommes suppliciés, et, dans le lointain, la Manche se détachait en clair, en grand miroir jaune sur un ciel qui était déjà ténébreux vers l’horizon. » Pierre Loti Pêcheur d'Islande

On peut admirer dans ce quartier le calvaire construit par Yves Cornic. Il est remarquable pour sa forme triangulaire (symbole de la Trinité). 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
Le chemin des douaniers évite la Pointe de Porz Don, pour remonter vers Perros Hamon.
 
 
 
 
 
La Chapelle de Perros Hamon  a été construite en 1683, dédiée à Notre-Dame de Perros et remaniée en 1728 et en 1770. 
 
Elle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 6 mars 1925. 
 
 
Elle était une enclave de l'ancien diocèse de Dol en l'évêché de Saint-Brieuc.  Elle aura une importance toute particulière, Perros-Hamon étant un village éminemment « Islandais ». Dès 1884, elle sera appelé la « Chapelle des naufragés » par Pierre Loti et Guillaume Floury, le grand Yann dans le roman « Pêcheurs d’Islande ». 
 
Le porche latéral abrite les derniers “mémoires” authentiques, des ex-voto, traces particulièrement poignantes de l’époque de la pêche en Islande. 
 
 
 
À l’intérieur lorsque l’édifice est accessible, le retable du maître-autel date de la fin du XVIIème siècle est à voir. Quant au vitrail qui commémore le sauvetage des marins du «Ville du Havre» (brick), sa datation est de la première moitié du siècle dernier.
 
 
 
On redescend ensuite vers un petit port chargé d'une longue hiistoire maritime : Porz Even. Ses petites maisons basses bordaient, dans le passé, la seule rue descendant vers la cale. La plupart datent du XIXème siècle, sont orientées vers le midi et paraissent se serrer comme pour mieux se protéger des vents du Nord. Depuis, le village s'est développé et d'autres maisons, plus modernes, sont venues couvrir la colline, presque jusqu'aux limites de la grève. Accrochée aux flancs de la Pointe de la Trinité, la petite cale abrite les installations des ostréiculteurs locaux où se presse un petit monde vivant des produits de la mer. Une cale plus grande, tout à côté, est le domaine des pêcheurs côtiers. Devant et autour du port, sur la grève et autour de certains îlots, les anciens bacs de claires faits de granite rose abritent les huîtres destinées à une vente prochaine. Certains, faits le plus souvent des mêmes matériaux cachent d'autres trésors : araignées, tourteaux et homards bleus qui feront les délices des gourmets de la région. C'est dans ce port de pêche que Pierre Loti situe ses principales scènes de son « Pêcheur d’Islande ». « ...à la pointe du pays de Ploubazlanec, tout au bout des terres, au hameau de Pors-Even, dominant la Manche, avec une vue très belle. »
 
 
 
Pointe de la Trinité en remontant par le sentier qui borde la falaise à l'ouest de la Pointe. Presque à son sommet,  les rochers qui dominent un ensemble extraordinaire où mer et terre se conjugent à l'infini. 
A ses pieds, l'anse de Launay où les parcs à huîtres se découvrent à marée basse, à l'horizon, la Pointe de l'Arcouest et, plus loin encore, Bréhat, l'île aux Fleurs. En face, Saint-Riom et les multiples rochers qui l'entourent ; à l'est, vous devinerez les grèves de Porz-Even et plus loin la rade de Paimpol qu'enserre presque la Pointe de Guilben. 
 
 
 
La chapelle de la Sainte-Trinité est un édifice de style néogothique à vaisseau unique construit en granite consécré en 1868. Les murs-pignon est et ouest sont édifiés en grand appareil de granite. Les murs nord et sud sont couverts d'enduit et sont épaulés de contreforts droits construits en pierre de taille. Pierre Loti en a écrit : «  C’était pour se rendre, suivant l’usage traditionnel des mariés du pays de Ploubazlanec, à la chapelle de la Trinité, qui est comme au bout du monde breton. »trinité  
 
Elle est couverte d'un toit à longs pans et pignon découvert à rampants à crossettes. Le pignon ouest est couronné d'un clocher à baie unique sommé d'une petite flèche en maçonnerie.  « Partout, à cette entrée de chapelle, étaient clouées d’autres plaques de bois, avec des noms de marins morts. C’était le coin des naufragés de Pors-Even, et elle regretta d’y être venue, prise d’un pressentiment noir. »
 
 
 
Il faut ensuite grimper jusqu’à la Croix des veuves
 
 
Cette croix catholique de granite édifiée en 1714 d'où les femmes de pêcheurs d'Islande attendaient le retour des marins. Les goélettes étaient visibles à plus de dix milles par temps clair, depuis cet observatoire situé à 60 mètres au-dessus de la mer. 
 
L’attente était longue et l’espoir diminuait avec le temps qui passait.
 
 
 
 
Launay est un ancien village de pêcheurs devenu un lieu de villégiature recherché. L'anse contient des réservoirs de pêcheries, datant d'avant que cette pratique soit interdite. On y trouve une plage et un petit port de plaisance.
 
 
La Fontaine de Launay-Charnel Une pierre est placée au fond de la fontaine. Il ne faut la déplacer à aucun prix sinon le monde serait inondé par la mer avec laquelle elle communique...
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pointe de l’Arcouest Avant d’arriver à la pointe, on traverse Sorbonne-Plage ou Fort-La-Science
A partir de 1900, un groupe d'intellectuels de la Sorbonne a élu comme lieu de villégiature le lieu dit de l'Arcouest en Bretagne, dans les cotes du Nord, au dessus de la baie de Launay. Autour de l'historien Charles Seignobos, du physiologiste Louis Lapicque et du physicien Jean Perrin... Au fur et à mesure des années se sont installés et sont restés de générations en générations les Curie, les Joliot, les Langevin, les Borel, les Maurain, les Stodel, les Auger, les Huisman, les Chavannes. Ils sont physiciens, biologistes, géophysiciens, chimistes, biologistes, historiens de l'art, médecins, sinologue... En dehors des centres d'intérêts communs évidents et de la sociabilité universitaire, ces personnes se regroupaient aussi autour d'idées politiques et sociales : tous dreyfusards, laïcs, républicains, militants à la ligue des droits de l'homme, soutiens du front populaire et de la cause des républicains espagnols, membres fondateurs des comités de vigilance antifascistes, ils ont été pour certains membres du gouvernement de Léon Blum. Ils étaient aussi très préoccupés des questions d'éducation et de formation, souvent proches des mouvements des universités populaires et soucieux aussi de la place des femmes dans la société.... A l'époque, scientifiques et littéraires se côtoyaient plus aisément et étaient considérés au même titre comme des intellectuels. C'est donc cette petite communauté, très engagée qui en plus des liens tissés à Paris, ont resserré leurs liens autour de maisons de vacances dont les jardins se touchent et où aucune barrière n'a été installée. C'est à l'Arcouest pendant quelques mois, qu'ils vivaient isolés et retirés du monde, comme en vase clos autour du sport, des loisirs et de rituels dont ils avaient fait un art. Cette sociabilité se poursuit encore aujourd'hui...
 
 
C'est d'ici que l'embarquement se fait pour l'île aux fleurs, sur un quai massif s'enfonçant sur plusieurs dizaines de mètres dans les eaux, fait du granit rose qui caractérise les constructions de la côte. Les nombreux rochers qui émergent à marée basse sont autant de repères d'une faune qui attire les pêcheurs à pied lors de l'étale. A ce moment pourtant, la grève ressemble plutôt à une immense étendue désertique faite de galets et de cailloux. 
 L'île aux fleurs est certainement le surnom qui sied le mieux à ce bijou qu'est l'île de Brehat, blotti au milieu d'un écrin de rochers roses et d'une mer d'un bleu profond, composé de deux îles principales et entourées de 86 îlots et récifs. Une flore composée de mimosas, myrtes, figuiers, amandiers et autres eucalyptus entrecoupés de landes couvertes de bruyères et parsemées de rochers roses, roussis par les vents du large y provoquent des contrastes étonnants marquant encore davantage la différence entre l'île Nord et l'île Sud. Le calme et la préservation d'une nature presque intacte, l'absence de véhicules à moteur (sauf quelques tracteurs), sont tels que de nombreux oiseaux y trouvent refuge et l'on peut notamment y observer quelques nichées de Fous de Bassan.
 
 
La stèle Joliot-Curie comporte une épitaphe gravée en lettres dorées sur une plaque en marbre rose, apposée au monument : «  En hommage à Irène et Frédéric Joliot Curie, vies consacrées à la science et à la paix. Leurs amis et la commune de Ploubazlanec, où ils aimaient séjourner ». Deux sculptures taillées dans un granite à gros grains, représentant des formes humaines, se font face derrière le monument, sur le muret, symbolisant les deux scientifiques liés dans la vie et la mort par leurs recherches.
 
 
 
 
 
 
 
 
Nous remontons vers le plateau de Rohou. De ce site protégé la vue est superbe sur les côtes se dessinant de la Pointe de la Trinité en Ploubazlanec jusqu'à celles de Bréhat et, à l'ouest, le littoral de Lanmodez menant au sillon de Talbert. Le panorama du Rohou domine l’archipel de Bréhat et offre un point de vue exceptionnel. Au loin, on aperçoit le Sillon du Talbert, langue de sable et de galets de 3 kilomètres, unique en Europe et qui protège l’estuaire du Trieux des fortes houles venues du large.
 
 
 
 En redescendant vers la mer, nous  longeons Cornec, site remarquable formé durant la période périglaciaire faits de rochers abrupts reliés au rivage par un double cordon de galets qui emprisonnent une lagune, constituent le double tombolo de Cornec. Seules des plantes robustes comme le chou marin et la cotula coronopifolia s'y adaptent.
 
 Le chou marin y est roi mais aussi une autre plante pouvant surprendre par sa présence : la cotula coronopifolia. Buisson vert aux feuilles étroites et pointues rehaussé de fleurs jaunes, se développant au bord de la lagune, cette plante est d'origine sud-africaine ! Elle s'est acclimatée ici après avoir été introduite et plantée, par quelque marin amateur de fleurs exotiques de retour de voyage, dans une jardin bordant le fond de l'estuaire du Trieux, à la fin du XIXème siècle.
 
 
Le sentier continue ensuite vers Lanvras, où le panorama se renouvelle, de Bréhat au sillon de Talbert, laissant deviner les eaux tumultueuses de l'embouchure du Trieux. 
 
 
 
 
 

La pointe du Traou Plat est à peine marquée, une petite plage de galets bien tranquille s’y trouve. 
Plus loin, c’est l'anse de Gouern, ancien marais gagné sur la mer dont l'estran est le refuge et le terrain de chasse des aigrettes, bernaches et autres goélands. 

 
Le climat étant doux, des plantes rares peuvent pousser avec facilité comme les gunera.
 
 
Loguivy de la Mer Le 4 septembre 1932 à la demande des commerçants et surtout des mareyeurs et ce afin d’éviter des confusions dans l’annuaire téléphonique, le conseil municipal émit le vœu que le hameau de Loguivy soit dénommé Loguivy-sur-Mer. En 1935, des habitants de Loguivy et des résidents dont le célèbre Tristan Bernard et son fils Jean-Jacques Bernard, homme de lettres trouvaient que Loguivy-sur-Mer sonnait mal et faisait « plage normande » et proposèrent au maire, monsieur Le Marrec, le nom de Loguivy-de-la-Mer. Ce dernier était d’accord mais il fallait l’autorisation du Ministre des P.T.T car le nom concernait surtout l’annuaire téléphonique. Le ministre donna son accord à condition que la commune prenne en charge les frais de changement du tampon de la poste. Le conseil municipal émit un avis favorable pour « Loguivy-de-la-Mer » et ce fut Jean-Jacques Bernard qui acheta le cachet de la poste « Loguivy-de-la-Mer » sur ses propres deniers. Tristan Bernard y avait sa maison secondaire dès le début du XXème siècle.
  Loguivy de la Mer  est le port des peintres et le rendez-vous des amoureux d'atmosphère typiquement maritime. Les pêcheurs qui ont bâti le village vivent essentiellement d'un métier encore pratiqué à l'ancienne, ne détruisant pas les fonds marins où ils puisent leurs ressources. Ici, point de dragues (sauf pour la coquille ...) ou filets dérivants mais casiers ou lignes à mains sont les outils d'un métier respectant les traditions. Une vingtaine de bateaux pratiquent une pêche polyvalente, au gré des saisons : coquillages, crustacés et poissons.
C'est la capitale du "bleu de Loguivy" : le véritable homard breton ! Cette mentalité et, sans doute, un climat d'une singulière douceur font de ses habitants des gens particulièrement chaleureux.
En 1690, déjà, une trentaine de canots appartenant aux ligneurs, caseyeurs et goémonniers s'échouaient dans la petite crique. Deux siècles plus tard, 80 embarcations gréées en sloops ou flambarts de trois à vingt tonneaux embarquaient 200 pêcheurs vivant d'une activité ayant pris une ampleur bien au delà des côtes de Loguivy. Au milieu du XIXème siècle et jusqu'en 1920, nombreux étaient les Loguiviens partant avec femme et enfants vers l'île de Sein et Molène. Ils y pêchaient essentiellement le homard, restant sur place pendant une saison de six mois. En 1903, les pêcheurs de Porz Even ramènent des Roches Douvres un véritable pactole et la nouvelle parviendra rapidement à Loguivy. La découverte de gisements de ces crustacés, mais de langoustes aussi, dans les parages du phare, provoquera la construction de nouveaux bateaux plus grands et plus rapides (appelés bocqs) qui croiseront désormais sur ses hauts fonds. Cette pêche intensive et dévastatrice ne pouvait durer qu'un temps et bientôt, la flotte des caseyeurs se réduisit notablement. Plus discrète aujourd'hui, la communauté des pêcheurs de Loguivy poursuit toutefois une activité principalement tournée vers la coquille Saint-Jacques mais aussi vers le homard et l'araignée. L'ostréiculture est également devenue, dans une moindre mesure, un des débouchés commerciaux du port.
Blotti au fond d'une petite crique bordant l'embouchure du Trieux, il est bien protégé des vents d'Ouest qui soufflent puissamment dans la région. Devant la passe qui le sépare de l'estuaire, la flotille de pêcheurs ancre maintenant ses bateaux parmi celle des plaisanciers, tachetant ainsi de couleurs une eau d'un bleu soutenu.

 Le village est majoritairement constitué de maisons de pêcheurs transformées en coquettes résidences secondaires. 

Lénine séjourna à Loguivy au moins un mois durant l'été 1902. Il y arriva fin juin avec sa mère pour rencontrer sa soeur et se refaire une santé. La région lui plut au contraire de sa soeur.

 L’église de Loguivy-de-la-Mer fut construite en 1938-1939. Elle est l’œuvre de l’architecte James Bouillé qui participa au «Seiz Breur», mouvement de recherches et réalisations pour un art breton. 
 
Un des vitraux représente le débarquement en 687 d’Ivy, saint d’origine celtique. Dans l’église on découvre les statues polychromes en bois du XIVème siècle de la «Vierge et l’Enfant», de Sainte-Anne ainsi que celles de Saint-Pierre et de Saint-Ivy.  La situation de l’église, sur le port de Loguivy, influença son architecture : sa charpente évoque une coque de bateau et le clocher est surmonté d’un poisson.
 
 
 
 
 
 

 
Le port de Loguivy-de-la-Mer forme une anse protégée des vents dominants d'Ouest et des courants. Il est constitué d'un avant-port, formant une sorte de goulet où les navires peuvent attendre le flot à l'échouage. Deux cales situées en amont et un grand môle le défendent des vents d'Est. Le fond du port assez envasé est ceinturé par des murs de quai, entrecoupés à l'Ouest par une petite rampe d'accès en béton. Un vaste parking longe le port sur sa partie Sud, avec un large escalier qui descend à la grève.
 
L'entrée du port est délimitée par Roc'h Quionce à l'Ouest, Toul ar Bouzard, séparée au milieu par la roche de mi-marée et Roc'h Du Bihan (déroctée en 1941), Roc'h Troué au Nord et Roc'h-Liel au Sud.
L'architecture du port de Loguivy de la Mer offre aujourd'hui un contraste saisissant entre des aménagements anciens, mariant le granite et le ciment (sur la façade Ouest) et des aménagements contemporains (façade Est), en béton, avec un changement d'échelle important, mais fort utile aux marins-pêcheurs. L'envasement du port entraîne cependant des difficultés d'accès aux bateaux, de plus en plus nombreux.
 
 
 
Une stèle rend hommage aux soldats qui ont contribué à la libération du village, et plus particulièrement à des aviateurs américains qui se sont écrasés en mer en 1944, ainsi qu’à deux autres équipages qui ont péri à l’entrée de Pors-Even, l’autre au Cleuziat. L’équipage américain volait à bord d’un B 26 parti bombarder Brest et qui revenait vers sa base arrière lorsqu’il s’est trouvé à court de carburant. Après avoir heurté un autre appareil, le B26 s’est crashé au large de la balise de la Moisie, faisant huit morts sur les neuf membres de l’équipage. Ramenés au port par des marins de Loguivy, les aviateurs ont ensuite reçu un hommage des autorités américaines de l’époque sur le parvis de l’église, là où est érigée depuis une stèle en leur mémoire.
 
 
 
 
 
 Pointe du Gouern 
Au large, le phare de la Croix est situé à 2 kilomètres au nord-est de Loguivy. Un premier phare fut construit entre 1865 et 1867. C'était une tour cylindrique de 13 mètres avec une petite tour accolée contenant l'escalier.


l'Anse An Ouern annonce l’arrivée à Loguivy, il reste à faire un tour à la Pointe du Ouern pour rester proche de la Manche. Compte tenu de la position des 2 Chambres d’hôtes, nous gardons cette partie pour la soirée. En effet, mieux vaut prendre une douche et se reposer quelque peu avant d’aller faire ce petit tour apéritif avant de dîner sur le port de Loguivy...
 
 
C’est d’ici que nous repartirons demain.
 
 
Nos amis nous amènent visiter le mur des disparus qui rappelle le lourd tribut payé par les pêcheurs de Paimpol pour ramener la morue.
 
 
C’est une longue série de plaques qui sont dressées le long du mur.
 
Du XVIème au milieu du XIXème siècle, les paimpolais partent pour la pêche à Terre-Neuve ; Mais cette dernière n’occasionne pas d’armement considérable (juste 2 ou 3 bateaux). C’est en 1852 que la première goélette morutière, « l’Occasion », armée par Louis Morand, appareille pour l’Islande. Jusqu’en 1856, Morand est seul à armer 3 ou 4 navires. Puis le nombre d’armateurs et de navires va progressivement augmenter. La flottille comptera jusqu’à 80 bateaux, à son apogée en 1895. Les navires sont construits, pour la plupart à Paimpol (chantiers navals).Les préparatifs de départs donnent lieu à de grandes fêtes, dont le pardon des Islandais, qui a lieu chaque année en février ou mars (aujourd’hui, la fête des Islandais se déroule courant juillet).Les pêcheurs partent pour l’Islande en février. La pêche se déroule sur 6 mois en évoluant tout autour de l’île, pour suivre le poisson. La pêche se pratique à bord des bateaux mais surtout à bord des Doris (embarcation à fond plat, en bois, de 5 à 6 m de long).
Nous retrouvons la goélette Léopoldine dont l’ex-Voto figure dans la Chapelle de Perros.
 
Comme le vent s’est calmé nous faisons un vol de drone au-dessus de la ferme.
 
Les petits enfants qui connaissent leurs table de multiplication ont droit à un selfie à grands bras !
 
Nous avons eu droit à un super dîner avec des produits locaux dont la très remarquée truite du Trieux.
 
Demain une longue étape vers le sillon et l’Armor Pleubian....
 
La vidéo de l’étape en résumé sur Viméo :
 
 
 
 

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