lundi 15 avril 2019

Étape 12 : de Treveneuc à Paimpol (31 km) dimanche 14 avril

 
 

 
 
 
 
Aujourd’hui, ce sera le même temps frais et venteux mais sans pluie... Ce qui conduit à porter la tenue 3 couches tout au moins au début. Nous mangeons notre petit déjeuner un peu moins dense que d’habitude et attaquons la longue journée. 
 
Surprise matutinale : le parking face à l’ANAS est plein, de nombreuses voitures continuent d’arriver, quelques gilets jaunes s’agitent. En approchant du rivage,  nous questionnons un gilet jaune sur la raison de cette manifestation dominicale. C’est une course à pied avec une bonne partie sur le GR34 qui partira à 9 heures. 
 
 
 
Une fois, la première montée de la journée derrière nous, le chemin est agréable et plutôt plat. La pointe de Plouha apparaît face à nous et derrière nous c’est la pointe du Bec de Vir.
 
 
 
Nous descendons rapidement vers la Plage du Palus...
Pas le temps de musarder sur cette jolie plage de galets entourée de falaises. Grâce à la marée nous traversons les galets pour gagner le sable, c’est bien plus facile pour progresser vers la cale du fond de la plage.
 
La remontée sur la falaise se fait par une volée de marches étroites et raides. Les dépassements pour les coureurs à pied y seront impossibles. Nous avons retrouvé notre altitude de croisière c’est celle du sommet des falaises.
Le chemin continue de s’elever lentement. Malgré la petite brume, la visibilité s’améliore.
 
C’est dans cette zone que nous sommes rattrapés par les premiers coureurs. La lutte est inégale : ils ne portent ni sac à dos, ni le poids des ans et leurs articulations sont intactes....
 
Du coup notre progression est encore plus lente. Ce qui laisse le temps d’admirer les côtes de toute la baie de Saint-Brieuc.
La pointe de Plouha est un point haut culminant à 104 mètres, qui offre un magnifique panorama qui s'étend de la baie de Saint-Brieuc au Cap Fréhel.  
 
Un panneau détaille la carte de la zone. À 1,5 kilomètre au nord de la pointe de Plouha se dresse « La Mauve », îlot escarpé ainsi dénommé car la mauve royale y pousse en abondance. Une flore variée colore

les falaises de Plouha (fougère aigle, ajonc, genêt, bruyère, prunellier...) et abrite passereaux (grand corbeau...) ou rapaces (faucon pèlerin), tandis que les oiseaux marins (cormoran huppé, goéland argenté ou marin, fulmar boréal...) peuplent les îlots rocheux.
 
 
 
 
 
 
 

 Sur ce chemin des falaises, on découvre également hors sentier une curiosité : le port de Gwin-Zégal, un port à pieux de bois. Ce petit port est accessible uniquement à pied, il fait partie des deux derniers ports de France à pratiquer ce type de mouillage remontant au Moyen-Age : c'est à des troncs d'arbre enfoncés dans le sable avec leurs racines et maintenus par des pierres que sont amarrés les bateaux ! Il paraît que les pirates y étaient attachés à marée basse pour bénéficier d’une mort lente.

 
Le chemin reste au sommet des falaises, les prochaines pointes à atteindre sont devant nous. La tour blanche à gauche est l’amer de Port Moguer 
 
En approchant, on distingue mieux l’amer de Port Moguer, édifié au cours du 3ème quart du XIXème siècle, est un point remarquable pour la navigation. Il était aligné avec un autre amer, situé à un kilomètre au sud ouest, au village de la Trinité, qui fut détruit sous le mandat du maire Louis Droumaguet, pour la construction du collège de Plouha. Il est appelé localement « la tour sans fesses » ou encore « le cul tourné ». C’est une colonne construite en pierre, recouverte d'un enduit à la chaux blanche, haute de 25 mètres, construite en forme d'arc. Ce point côtier situé à proximité de la falaise près d'une habitation privée.
 
 
La descente vers le Port Moguer est des plus classique. Un homme en rouge pratique seul des exercices de gymnastique chinoise sur la digue. 
 
 
 
 
 
 La plage Bonaparte est un haut lieu de la résistance bretonne. On chemine ici sur les traces des résistants du réseau Shelburn, qui pendant la seconde guerre mondiale aidèrent plus d'une centaine d'aviateurs anglais à embarquer pour l’Angleterre.  
 
 
En novembre 1943, deux officiers canadiens arrivent à Plouha. Leur mission est de prendre contact avec la Résistance locale afin d’organiser l’évasion, par voie maritime, d’aviateurs tombés en territoire occupé. Entre janvier et août 1944, huit départs sont organisés depuis la « maison d’Alphonse ». Par des nuits sans lune, guidés par des résistants locaux, à travers les landes minées jusqu’à la falaise haute de 70 mètres, les aviateurs, après une descente périlleuse sur la plage, étaient pris en charge par des marins à bord de leurs chaloupes et conduits à la corvette qui mouillait à 2 kilomètres. 135 aviateurs partiront ainsi de l’anse Cochat (plage Bonaparte) et gagneront l’Angleterre. Shelburn est le seul haut lieu de la Résistance à ne pas connaître de décès.
 
 
 
 
 
La descente vers la plage sera suivie d’une remontée , c’est très original. 
 
Nous profitons de chaque partie plane pour accélérer la cadence mais aussi en admirant les parterres de fleurs naturelles qui jonchent les abords du chemin.
 
La proximité des prés en bordure de falaise nous amène à côtoyer un immense troupeau.
 
 
Ce qui est bien avec le sentier du jour, c’est que l’on voit à l’avance la prochaine montée qui sera difficile... C’est une étape à plus de 1000 mètres de dénivelé.
Comme toujours nous croisons des arbres remarquables qui ont su résister aux conditions sévères du bord de falaise.
 
Nous passons près d’une ferme, c’est celle du troupeau précédent qui fait de la pub pour les randonneurs. La viande doit être bonne et la location tranquille....
 
Nous atteignons la pointe de la Tour qui doit son nom à la tour médiévale « Couffon » qui se dressait en ce lieu au Moyen Âge. Des ruines de cette tour étaient semble-il, encore visibles au XVIIIème siècle. Aujourd'hui, c'est un lieu de promenade qui permet d'admirer le panorama sur l'ensemble de l'anse de Bréhec. Par temps dégagé, on peut apercevoir la pointe de Minard vers le Nord et le sémaphore de Saint-Quay-Portrieux vers le Sud. Vers le large à l'Est, on distingue le phare du Grand Léjon distant de plus de 40 kilomètres de la côte. Des vestiges de casemates datant de la Seconde Guerre mondiale sont toujours présents. 
Nous casse croûtons d’ailleurs à l’abri de l’entrée d’une de ces casemates.
 
Pour gagner Bréhec, le chemin fait un large détour en s’éloignant du trait de côte.
 
En poursuivant le sentier des douaniers  nous descendons vers Bréhec, minuscule port enchâssé dans l'anse du même nom. 
De part et d'autre de ce petit village, les falaises permettent une vue plongeante sur la cale.
 
Pour y arriver, il faut descendre une belle volée de marches...
 
La remontée est équivalente puisqu’il faut atteindre la même altitude mais l’arrivée se fait sur une petite route. La progression s’en trouve bouleversée ! 
 

De Beg Min Rouz à Berjul la route est droite. 
 
De la Pointe de Berjul, le chemin descend vers Porz Pin prolongée par Porz ar Birnec, les plages les plus fréquentées d'une commune dont le territoire s'est fortement rétréci au cours des siècles.
 
De là une autre belle montée ( en italien on dit : la salida e ruda !) André qui a bricolé son ZiziGouigoui qui s’était accroché à une branche arrive de son pas de montagnard vers le sommet de la côte !
 
En retrouvant une autre petite route l’arrivée à la Pointe de Minard n’est qu’une formalité. C’est le premier éperon qui cache définitivement les falaises de Plouha pour s'ouvrir au nord et à ses côtes sauvages. Sous l'Empire, elle fut une défense contre les attaques anglaises, dotée d'une batterie de canons dont il ne reste que quelques ruines. Kerlite, repli voisin se voulant Pointe également, descend ensuite vers Porz Donan s'ouvrant sur la plus grande étendue de sable de Plouézec : la grève de Notoret.
 
De la pointe, la difficulté d’accès au port de Paimpol est évidente avec tous les îlots qui enserrent l’anse de Paimpol.
 
La photo souvenir avec André qui termine son périple à Paimpol ce soir.
 
C’est ici que Bills nous rejoins pour nous faciliter la fin d’étape. Il va nous conduire à Paimpol. Il nous aurait fallu encore trois heures d’efforts pour atteindre notre destination. La bonne longueur de cette étape aurait dû être de 22 à 25 kilomètres considérant le dénivelé alpin !
 
Grâce au transport en voiture, nous voyons la pointe de Bilfot. Pointe de Plouézec ou de Bilfot sont les deux dénominations que l'on trouve sur les cartes géographiques ou les cartes postales. Ce cap est le résultat de très anciennes éruptions volcaniques, magma sorti des entrailles de la terre s'étant recouvert d'une végétation basse au cours des millénaires. 
Plus au large se profile le Grand Taurel et plus loin encore le plateau rocheux qu'est le Grand Mez de Goëlo sur lequel a été construit la balise de l'Hospic se donnant une allure de petit phare. 

Un peu plus à l'ouest, c'est l'île Lemenez, également appelée l'île aux Chèvres qui s'est isolée dans la mer. Il y a quelques siècles seulement, ces rochers étaient encore accessibles à marée basse et l'on y faisait paître les fameux "moutons de Plouézec".
 
En observant la table d’orientation on se rend compte que l’Angleterre n’est qu’à 180 kilomètres de Paimpol....
 
 
 
 
Demain ce sera une étape facilitée, un seul sac à dos et Louisette nous rejoindra versc14 heures sur la route de Loguivy.
 
 
.Nous n’avons pas vu la suite mais je laisse mes notes trouvées sur internet. 
À la pointe de Kerarzic, la Ferme marine paimpolaise cultive essentiellement des huîtres creuses naturelles. Durant la belle saison, la ferme marine ouvre son bar à huîtres. L'espace aménagé au dessus de la grande grève offre une très belle vue sur la Baie de Paimpol, ses caractéristiques Mez de Goëlo - deux grands îlots aux formes étonnantes détachés du paysage de falaise de Plouezec - ainsi que sur l'île Saint-Riom,
 
 
 

l’Abbaye de Beauport Bellus Portus fut fondée en 1202 par Alain Ier d’Avaugour, comte de Penthièvre et de Goëlo. Elle appartient à l'Ordre des prémontrés, de la circarie de Normandie dont le chef-lieu est l'abbaye de Mondaye près de Bayeux.  Construite en hauteur, l’abbaye domine la mer et l’île de Saint Riom. La perspective est époustouflante. Ce lieu connut six siècles d’histoire monastique, puis devint ensuite privé. Prenez le temps de faire une longue promenade dans le domaine, pour arpenter marais, landes, roselière, pâturage, vergers conservatoires, jardin clos et cloître. Durant deux siècles, l’abbaye prospère ; elle connaît un second souffle au tournant des XVIIème et XVIIIème siècle, quoique la règle soit suivi avec beaucoup moins de rigueur qu’à ses débuts. Lors de la visite guidée, nous apprenons, par exemple, que l’alternance de jours maigres et de jours gras était alors totalement oubliée, et que, somme toute, l’abbaye avait atteint un tel niveau de ribauderie que l’on disait qu’« il n’est pas de femme à l’entour qui n’ait père à Beauport », que les moines descendaient régulièrement à la taverne du coin, ou encore que Beauport était la meilleure table de Bretagne. Il faut dire que les moines, certainement plus bedonnants et ripailleurs au XVIIIème siècle qu’à la fondation, marquée par l’obédience à la règle austère, allaient se servir à la criée, et qu’ils mangeaient quotidiennement des huîtres crues et cuites.  

 
Ancienne abbaye de Beauport visites à partir de 10:30 6€
Sur un rocher en face de Ploubazlanec, sur l'île Saint-Rion dans une enclave de l'évêché de Dol s'élève un des monastère les plus riches du pays. Des Augustins installés entre 1184 et 1189 sont protégés par Alain d'Avangour, comte de Penthièvre, de Goëllo et de Tréguier et en 1198 par le pape Innocent III.

En 1202, les abbayes de Saint-Rion et de Beauport existent toutes les deux, mais l'abbaye de Saint-Rion est en ruine avec seulement un abbé et trois chanoines. L'évêque de Dol accepte de donner à l'abbaye de Beauport le monastère de Saint-Rion avec ses possessions.
Cette abbaye maritime fondée par l’ordre des Prémonté en 1202 dans l’anse de Paimpol. Construite en hauteur, l’abbaye domine la mer et l’île de Saint Riom. La perspective est époustouflante. Ce lieu connut six siècles d’histoire monastique, puis devint ensuite privé. Une longue promenade dans le domaine, pour arpenter marais, landes, roselière, pâturage, vergers conservatoires, jardin clos et cloître. Cette collection d’espaces a été rendue possible par le rachat du site par le Conservatoire du littoral en 1992. De nombreuses fouilles archéologiques ont été effectuées depuis. Aujourd’hui, le domaine de Beauport est inaliénable et accueille 200 000 visiteurs par an !
Je ne résiste pas à illustrer la vue de l’abbaye par une photo David Adémas pour Ouest France dans l’article « Que les Côtes d’Armor vues du ciel sont belles ».
 
L'abbaye de Beauport est l'un des départs de Bretagne vers Compostelle. La coquille Saint-Jacques visible sur le domaine ouvre le chemin emprunté chaque année par quelques dizaines de pèlerins. Devant eux se déroulent plus de 2500 kilomètres pour une expérience de vie exceptionnelle.
 

 

 
 
 Kérity est un quartier de la commune de Penmarc'h dans le Pays Bigouden (Finistère), au même titre que Saint-Pierre, Saint-Guénolé et Penmarc'h-Bourg (anciennement Tréoultré).
Le port de Kérity est aujourd'hui tourné vers l'accueil de la navigation de plaisance, après le départ des derniers bateaux de pêche vers le port voisin de Saint-Guénolé à la fin des années 1990.
 
 
Voici le résumé de cette étape sur Viméo :
 

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