mercredi 10 avril 2019

Étape 07 : de Matignon à Pleherel (27 km) Mardi 9 avril

 
 
 
 
 

 
 
 
Ce matin le ciel est dégagé, serait-ce la première journée idéale pour des marcheurs. certes  fraîche et ventée mais surtout ensoleillée ?
Nous prenons notre petit déjeuner à 8:30 et Christiane Hamon nous confirme que nous ne trouverons rien pour manger sur la route. Alors très gentiment elle nous fait des œufs durs.
Comme j’ai une angine, elle se propose de m’amener au cabinet médical qui est certes proche mais qui me fait gagner  tout de même trois quarts d’heure. Une bonne adresse !
 
Malgré la pénurie de médecins, Matignon est mieux équipée que la moyenne des communes. Il faut dire que Matignon passe régulièrement à la télévision...
Je suis inscrit dans le registre pour 9:15 et doit passer rapidement. En effet, un médecin âgé me reçoit et me prescrit le traitement idoine.
 
Du coup, je fonce à la pharmacie du village, qui elle est toujours au centre de Matignon en réservant un taxi pour aller à l’hotel directement.
 
Coup de chance le taxi Arvorek est disponible et je me retrouve à l’arrivée vers 10 heures et demie devant la porte de l’hôtel close. Je téléphone, le répondeur m’indique délaisser un message la réception n’ouvre qu’à 17 heures. Tous les commerces autour sont fermés du coup je décide de retrouver les amis au cap Fréhel.
 
Pendant ce temps, les trois autres font le parcours prévu et sont chargés du reportage photographique. Ces photos sont donc avec un copyright Cricri, LouLou et Woodé.
 
 
 La baie de la Fresnaye tient son nom des frènes qui la bordaient autrefois. La découverte de troncs d'arbres et de racines fossilisées fait dire aux scientifiques que la baie de la Fresnaye fut envahie par la mer, certainement au début du VIIIème siècle. Cette vaste baie au profil rectangulaire est comprise entre les pointes de Saint Cast et de la Latte.  La baie de la Fresnaye constitue le lieu privilégié de l'exploitation mytiliculteurs de bouchots. De solides pieux sont enfoncés dans le sable, pour permettre la croissance des moules.
 
 
 
On y trouve également des parcs à huîtres créés à l'origine par des Charentais. La température fraiche de l'eau de la Manche permet un développement accéléré des huitres.
Pendant un temps le GR34 côtoie la route.
 
 
 
 
 
La pointe de Crissouēt s'avance à la mer pour former une presqu'île ; elle sépare le port St-Jean du Port-à-la-Duc, au fond de la baie de la Fresnaye. Le Port-à-la-Duc et son écart sont toujours à cheval entre les deux communes de Pléboulle et de Fréhel, dont le cours d'eau du Frémur marque la frontière. Le Port-à-la-Duc s'envase aujourd'hui et ne conserve de son passé maritime que les aménagements des quais et murs de quai en amont, sur la rive gauche du Frémur et les terre-plein qui l'environnent. L'anse s'est considérablement envasé et poldérisé en aval et en amont des berges. Les terrains (polders et remblais) pris sur la mer depuis le XVIIIème siècle, en particulier du côté de Fréhel, au débouché du lit de la rivière du Frémur, ont obligé la rivière à décrire une courbe. 
 
 
 
 
 

Au passage du Port à la Duc, le regard est irrésistiblement attiré par cette baie aux aspects mystérieux. Ouvrant une page aux amateurs d'Histoire, trouvant ici les traces des templiers ainsi que plus récemment le passage du petit train des Côtes du Nord. Cette baie présente, grâce aux marées, un spectacle fascinant, permettant d'observer un très grand nombre d'oiseaux, ainsi que les étendues de bouchots et des parcs à huîtres qui font de ce site, un endroit de détente et un lien avec la nature. 
Jusqu'au début du XXème siècle et l'arrivée du chemin de fer sur les côtes (1926), les transports régionaux par mer revêtaient une importance certaine. Une trentaine de petits ports s'acquittaient de cette fonction. Déjà au Moyen Age, les pèlerins se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle (au XIVème siècle) par ce port d'arrivée du côté de Pléboulle : Port-à-la-Duc. C'est au fond de la baie de la Fresnaye, où débouche le ruisseau du Frémur, que s'est aménagé le Port-à-la-Duc, fréquenté par des barques de 20 à 30 tonneaux, qui embarquent les grains et les pommes à cidre des communes agricoles de Pléboulle, Plurien, Plévenon, Hénanbihen, Matigon (et attestent d'une littoralité d'usages par ce commerce maritime). Le premier quai fut construit en 1829. Le vocable de Port-à-la-Duc proviendrait de l'ancienne dénomination "Pors Ahadur" : "le port de l'eau". Il fut la possession des Templiers. 
 
 
 
 
 
À la pointe du Muret se trouve le port de Port-Nieux qui est située dans une crique de la baie de la Fresnaye. Il s’y faisaient les embarquements de grains des communes de Pléhérel, Plévenon, Pléboulle et Matignon. La pointe du Muret en abrite l'enceinte pour les bateaux qui déchargeaient. 
 
 
 
 
La Pointe de Château Serein fut un éperon barré dominant la mer de 60 mètres. Le retranchement de deux hectares était protégé par un talus de 2,5 mètres de haut renforcé par un fossé.
 
 
 
La plage de Château Serein est l’une des plus belles plages des Côtes d’Armor et l’une des plus secrètes. Longtemps réservée aux propriétaires du Château de Serein , c’est seulement dans les années 70 qu’un accès est aménagé pour tous à travers une jolie et agréable forêt. L’endroit est paradisiaque avec un sable fin et une vue sur le petit port de St Céran et sur la côte opposée Saint-Cast-le-Guildo. Chacun appréciera le calme régnant sur cette plage. La forêt apporte un peu d’ombre en été. 
 
Vers le port Saint-Géran il est temps de faire une petite pause.
Le maigre repas est apprécié. L’œuf est absorbé petit à petit pour laisser à penser à l’estomac qu’il s’agit d’une demie douzaine d’œufs. 
Comme d’habitude une belle vue sur la baie de la Fresnaye est bien agréable pour compenser le casse croûte frugal.
 
 

Le Vaugamont est une petite pointe bien agréable avec une forêt de chênes objets de tous les égards.
 
 
 
Elle précède une deuxième la pointe de la Cierge d’où la vue est magnifique sur la baie de la Fresnaye et le fort qui approche petit à petit ...
 
 
 
 

Le Fort de la Latte se visite à cette période tous les jours de 10 à 18 heures. Le château actuel fut commencé avant l’apparition du canon en Bretagne en 1364 puis poursuivi au gré de la bonne fortune des Goyon dans la deuxième moitié du XIVème siècle. Il existait en 1379 puisque Du Guesclin envoya un détachement à la Roche Goyon qui résista vaillamment. La forteresse fut confisquée au profit de Charles V, puis restituée à son propriétaire par le traité de Guérande en 1381.  
 
 
Ce n'est qu'au XVIIIème siècle, sous Louis XIV, que le château reprend son intérêt stratégique et est bastionné.

 C’est à un château en ruine que s’intéressa le sieur Garengeau chargé de fortifier la Côte pour la défense de Saint-Malo. Le château fut transformé en conséquence avec l’accord des Matignon entre 1690 et 1715. On lui doit en grande partie l’aspect que nous lui connaissons.
 
 
 Le fort est muni de deux châtelets, l'un s'ouvrant sur la barbacane, l'autre sur la cour du château ; chacun possède son pont-levis. Dans la cour, on retrouve une citerne d'eau, une chapelle, les différents moyens défensifs (notamment les emplacements des batteries de canons) et bien sûr le donjon.
 
 

Le premier châtelet de la barbacane est muni d'un pont-levis reconstitué en état de fonctionnement. À l'époque de sa construction au XIVème siècle, il était aussi protégé par une herse et une porte à double-battant. Entièrement détruit à coup de canon lors de la seconde prise du château, il a par la suite été reconstruit.
 
 
La cour abrite de nombreux aménagements, tels que la citerne, la chapelle construite sous Louis XIV et le donjon. Entièrement remblayée au XVIIème siècle pour y utiliser les canons, le sol médiéval originel se trouve jusqu'à huit mètres de profondeur en dessous du sol actuel. Les fouilles archéologiques ont par ailleurs révélé une tour carrée qui servit probablement de tour de garde entièrement enfouie sous la terre.
 

Un deuxième châtelet protège la cour. On y trouve notamment une oubliette. Muni lui aussi d'un pont-levis et d'une herse, il ne reste du châtelet médiéval que les deux tours, le reste (et notamment l'étage supérieur) ayant été pulvérisé par la canonnade du  XVIème siècle. Les ponts-levis respectifs des deux châtelets ne sont pas sur le même axe afin de gêner les manœuvres des béliers.

 

Le donjon est muni de mâchicoulis et de plusieurs types de meurtrières : les arbalétrières en forme de croix pour le tir à l'arbalète et les archères simple fente très allongée pour le tir à l'arc. Des trous permettant de tirer à l'arquebuse (trous plus petits situés de chaque côté des meurtrières) et à la bombarde (grand trou). Une ligne de bombardement est visible au niveau de ces meurtrières et correspond à la prise du château au XVIéme siècle qui s'est accompagnée d'une canonnade du donjon.
 
Sur le chemin menant au château, on peut observer un petit menhir dressé qui selon la légende serait « la dent » ou « le doigt » de Gargantua

La légende dit que celui-ci l'aurait perdu alors qu'il enjambait la Manche afin de rejoindre les côtes d'Angleterre. On y trouve aussi la trace de ses sabots et de sa canne.
Une autre légende raconte que Gargantua serait mort au cap Fréhel après un dur combat avec des korrigans. On dit que tous les ilôts que l'on peut voir dans la mer autour du cap seraient des morceaux du géant et que ce menhir dressé représenterait son doigt qui serait tombé ici et s'est fiché dans le sol.
 
L’anse des Sévignés est bordée d’une plage de sable blanc, elle fait le lien entre la pointe de la Latte et la pointe de Château Renard puis le Cap Fréhel.
 
 
Au pied des falaises très accidentées du Cap Fréhel, il est possible de trouver des criques autour de la pointe du Château Renard, dont certaines découvertes à marée haute. Le chemin et surtout l'escalier pour y descendre sont très abrupts. 
 
 
Depuis le cap Fréhel la vue sur le fort La Latte devient imprécise...
 

Le cap Fréhel est célébre pour accueillir les milliers d’amateurs de voile lors des départs de la course du Rhum.

Dominant la mer de plus de 70 mètres, les falaises de schiste et de grès rose du cap Fréhel offrent l’une des plus belles vues de Bretagne. Ce site d’exception est une réserve ornithologique, entre ajoncs et bruyère, d’où la falaise domine la mer d’émeraude d'environ 70 mètres.
 
 Un sentier entre les bruyères et les ajoncs, intégré au GR 34, fait le tour du cap. Le panorama va de l’archipel de Bréhat à l’ouest jusqu’à la pointe du Grouin à l’est. Par temps clair on peut même parfois apercevoir les îles anglo-normandes. 
Les landes qui couvrent le cap sont parmi les plus étendues et les plus riches d’Europe de l’Ouest. Composées d’ajoncs, de bruyères, de chardons et de fougères, elles offrent une symphonie de couleurs et d’odeurs du printemps à l’automne. La lande de Fréhel déroule à perte de vue son tapis somptueux d'or, de pourpre et de différentes nuances de mauve. Pour protéger la flore et la faune exceptionnelles du site des conséquences du tourisme de masse, des travaux d’aménagement ont été réalisés pour canaliser le flot de touristes. 
 
C’est l’un des plus impressionnants sites de la région. Battu par les vents, le cap Fréhel enchante par sa beauté et ses couleurs chatoyantes. Ses falaises, à pic comme des murailles, abritent des centaines d’oiseaux nicheurs.
 
 De la pointe du Grouin jusqu’à l’île de Bréhat, le cap offre aussi 400 hectares de landes, parmi les plus vastes d’Europe et un majestueux phare de 103 mètres.
 
 
 

Le vieux phare (ou tour Vauban), en granite, fut construit sous Louis XIV en 1701 par un des disciples de Vauban, Jean-Siméon Garangeau (1647-1741), qui est nommé « ingénieur en chef et directeur des fortifications de Saint-Malo » en 1691 et le restera jusqu'à sa mort. À l'époque, on brûlait notamment de l'huile de poisson. Un phare plus moderne et plus haut sera construit entre 1845 et 1847, à la place de l'actuel. Il est électrifié en 1886.  Pendant la Seconde Guerre mondiale, le phare sert de poste d'observation pour l'armée allemande qui dynamite l'édifice le 11 août 1944. Seule la vieille tour Vauban reste debout et supporte un feu provisoire jusqu'en 1950.
 

 

Le phare actuel, reconstruit à partir de 1946, sera inauguré en 1950 : haut de 32 mètres, sa lanterne domine la mer de 103 mètres. Par temps clair, son feu est visible à plus de 100 kilomètres. Il éclaire et sécurise fortement le passage de la baie de Saint-Brieuc vers la rade de Saint-Malo.  Il est visitable l’après-midi de 14 à 17 heures.
 
 
C’est là que se fait la jonction, j’étais parti faire une sieste dans les bruyères vers le fort La Latte et j’ai été surpris de leur arrivée rapide....
 
 

 Avec ces images superbes plein la tête, nous reprenons le sentier des douaniers qui longe la côte vers l'Ouest et la Pointe du Jas toute proche 
 
La vue sur l’amas du Cap est superbe.
 
 
 
 
Le trou de Poulifer est remarquable au  débouché maritime d'un vallon.  À mi-chemin entre Pléhérel-Plage et le cap Fréhel, il est difficile d'accès, mais quelques amateurs de solitude sauvage en ont fait leur site de prédilection. Il le mérite bien, avec ses falaises abruptes et ce gros rocher posé comme un donjon au milieu de la crique sableuse...
 
La vue de la lande infinie vers le cap Fréhel 
 
Et de l’autre côté vers notre futur...
 
 

La plage de la Fosse est l’une des plus belles criques du nord de la Bretagne. Accolée à la pointe de la Guette, cette crique longue d’environ 250 mètres offre une belle largeur de sable fin. Quelques rochers permettent de se protéger les jours de vent. Sur le côté gauche, quelques dunes complètent cet environnement sauvage.
 
Nous continuons par la route jusqu’à notre hôtel qui est dans le bourg côtier qui fit migrer son centre administratif à l'intérieur des terres à partir de 1870 et il prit dès lors le nom de "Vieux Bourg".
 
Tout est quasiment fermé à l’entour, nous sommes ravis du dîner sur place : soupe de poissons, lieu jaune sur un lit de tagliatelles et de chou, île flottante. 
 
Et nous voilà partis pour une nuit régénératrice !
 
 
La vidéo de l’étape :
 
 
 
 
 

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