vendredi 26 avril 2019

Étape 23 : du Diben à Morlaix (28 km) jeudi 25 avril

 
 
 
 
Ce matin nous découvrons les sols à l’entour trempés aux premiers regards lancés depuis la fenêtre de notre chambre. Il a beaucoup plus cette nuit. Les prévisions météorologiques du jour ne sont pas catastrophiques mais nous allons connaître la pluie sur le parcours à un moment ou un autre.
Après un solide petit déjeuner, c’est le départ de notre hôtel avec en plus un œuf dur dans le sac. Il n’y aura rien sur notre parcours sauf à faire un détour significatif.
 
 
 
Au sud-ouest de la pointe de Primel, le port du Diben s’étend au fond de la belle anse du Diben et ses multiples îlots qui peuvent rendre la navigation périlleuse pour celui qui ne connaît pas le coin ! 
En face, la pointe de Primel ferme l’anse du Diben. La pointe surélevée démontre de profil que l’éperon barré était inexpugnable.
 
Le port en lui-même ne présente pas un grand intérêt. Il ne compte que quelques bateaux de pêche et des navires de plaisance. Le port du Diben est surtout connu comme point de départ des navettes vers le célèbre château du Taureau dans la baie de Morlaix. Le Diben est un charmant petit port de pêche et de plaisance de la côte nord du Finistère, lové dans la baie de Morlaix. Sa longue jetée protège le port de la houle. Mais, lors des grosses tempêtes le spectacle y est saisissant ainsi que sur la pointe toute proche..
 
 
Un monument sous forme d’une colonne surmontée d’une croix de Lorraine est érigé sur un îlot dans le port du Diben. Il rend hommage à la mémoire des Bretons des Forces Françaises Libres , il porte les noms de 288 patriotes qui ne sont pas revenus. Plougasnou figure parmi les premières communes bretonnes ayant répondu à l'appel du général de Gaulle.
 
 
 
 Reste que si le port n’a aucun intérêt esthétique, il permet d’accéder à la pointe du Diben et ses chaos rocheux aux formes multiples qui prennent de jolies teintes dorées au coucher du soleil. Un vrai plaisir de se balader parmi les chaos et d’escalader les rochers pour admirer le panorama sur l’anse du Diben et la baie de Morlaix. 
 
 
 
 
 
 
La mer et l’érosion se sont ingéniées à donner aux rochers des formes incongrues qui ont inspiré l’imagination des hommes. Repères ou point de ralliement, entre noms amusants, légendes et histoire, ils jalonnent le sentier côtier, et maquent de leur empreinte la succession de panoramas exceptionnels que Plougasnou offre sur la Baie de Morlaix. 
 
 
Nous arrivons ensuite au niveau de la plage de Port Blanc. Cette petite plage de galets blottie dans une anse est parsemée de rochers.
 
 
 
La Pointe Annalouesten offre une superbe vue sur Saint Pol de Léon, Roscoff et la baie de Morlaix à l'entrée de laquelle le Château du Taureau monte la garde. Cette pointe était defendue par un fort. Aujourd’hui c’est par une rude montée.
 
Le panorama est effectivement superbe.
 
Le cheminement est agréable et la pluie ne menace pas à court terme, alors nous profitons de la vue et de l’instant.
 
Le chemin au milieu des ajoncs fait des détours en suivant le trait de côte.
 
La pointe de Perherel apparaît ce sera notre prochain point de passage.
 
 
 
Mais avant nous devrons traverser la plage de Guerzit 
 
Cette plage n’est que galets. Elle doit être plus praticable à marée basse qu'à marée haute, car les galets, s'ils apportent un plus esthétique, ne la rendent très aisée ni pour la marche ni pour la station allongée. Près de 400 mètres de marche dans les galets améliorent notre compétence à trouver ceux qui sont suffisamment plats et stables pour progresser élégamment... De toutes parts le ciel est menaçant, nous allons finir par être touchés.
 
 
À la pointe de Perhérel le panorama est des plus beaux sur le large, mais aussi les rochers environnants. Elle faisait naturellement partie du Mur de l’Atlantique. On y extrayait jadis le granite à grain fin...
 
 
La plage de  Saint Samson arrive, c’est l’une des rares plages sans galets de Plougasnou ; son exposition la rend plus sujette aux tempêtes et aux algues. Cette position à l'ouest la prédispose davantage en revanche aux rayons du soleil  et aux crépuscules sur la mer. La présence d'un restaurant face à la mer n'est pas à négliger. De grands espaces sauvages entourent la plage et les environs sont parfois réellement paradisiaques. 
 
Pierre Double sur les cartes IGN, les habitants de la région dénomment cette pierre particulière le « Crapaud ».
 
 
 
 
 
 
La petite plage de Ty Louzou est d’un accès difficile en voiture, c’est tout le contraire à pied, sur le sentier des douaniers. 
 
 
 
La pointe de Saint Samson offre une vue imprenable sur la baie de Morlaix et le port de Térénez sur l'île Stérec.
 
 
 
 
 
 
En face, l'Ile Stérec présente une végétation dense et un granite blanc qui aurait servi à la construction d’une partie du Cairn de Barnenez. Depuis le côté Est de la Baie de Morlaix et plus précisément sur la presqu’île de Barnenez il est facile de l’observer en toute tranquillité. Avec son unique demeure, cette île est un havre de paix bien préservé. L'ensemble fortifié, construit sous l'occupation, était composé à l'Ouest d'un grand corps de garde aujourd'hui ruiné, revêtu de tôle. On y trouvait outre une imposante cheminée, un emplacement pour un canon mobile ou une mitrailleuse lourde. 
 
 
 
Térénez On y trouve un port et une plage en bordure de la Baie de Morlaix. Cette anse est une zone naturelle protégée. Plus abritée des assauts des vagues que Térénez-Plage, à deux pas mais en baie de Morlaix, celle de Térenez-Port est plus tranquille mais moins pourvue en sable, ce qui la rend un peu moins agréable à marée haute. Avec ses courbes douces, ses bateaux de plaisance au mouillage, ses petits chalutiers et ses dériveurs qui gonflent leurs voiles en saison, elle est toutefois rudement belle cette petite plage. La pointe de Térénez est en fait un tombolo. 
Le bar est fermé, la crêperie ouvrira à midi nous poursuivons par le GR34 qui passe en bord de rivage au prix d’acrobaties. Nous aurions dû prendre la D26 au-dessus dès Térénez !
 
 
 
La vue sur la presqu’île de Barnénez donne des envies d’y être déjà.
 
 
 
Nous réussissons enfin à monter sur la D26. C’est là que nous avons été surpris par un gros grain. Celui qui trempe en 30 secondes, le temps d’enfiler précipitamment nos pèlerines. Celui qui dure, la marche sur le côté gauche de la chaussée, la tête baissée avec l’eau qui ruisselle sur les jambes puis les chaussettes puis les chaussures.... Bref c’est notre première grosse pluie depuis le départ. Comme par hasard, nous ne trouvons pas de grange, pas d’abri bus... Nous poursuivons maintenant vers la presqu’île de Barnenez. 
Finalement c’est en approchant du cairn que la pluie cesse. Il est 12:15, le préposé à l’accueil nous dit que le monument fermé entre 12:30 et 14:00 et qu’il faut arriver 30 minutes avant la fermeture... Bref, nous profitons de la chaleur du lieu et des toilettes avant d’attendre devant la porte la réouverture. Ceci dit, le temps est mis à profit pour compléter nos réservations pour les jours qui suivent. Il restera deux points durs....
 
Nous devons abandonner notre joli banc de pierre pour tenter de nous abriter sous le porche d’entrée quand survînt un autre grain celui ci accompagné de grêle...
 
 
Le panorama de la pointe de Barnenez est grandiose : la rade de Morlaix, le château du Taureau, la baie de Morlaix et la côte que nous avons parcouru à l’est. 
 
 
 
 
Nous pouvons enfin visiter le cairn à 14:00 le préposé ouvre. Il répond au téléphone au lieu de nous donner nos billets, ensuite à la question : où pouvons nous laisser nos sacs le temps de la visite ? Nous obtenons la réponse réglementaire : Les dispositions Vigipirate obligent à ce que vous portiez vos sacs ! Le terroriste qui veut sévir peut faire la visite avec le groupe de 14:30 et se faire sauter ! 
 
La construction du caïrn de Barnenez, ce gigantesque mégalithe, remonte au Néolithique, période qui correspond à l'apparition de la pierre polie, de l'élevage et de l'agriculture. Au sommet de la  colline, cette curieuse construction du fond des âges se caractérise par son aspect allongé et par son ancienneté, puisqu'il date de 4 500 à 3 500 ans avant J.-C. Il fut l’objet d’une des premières datations au carbone 14 et le résultat stupéfia la communauté historique : Il était plus vieux de 2100 ans que la plus vieille des pyramides d’Egypte !
 
Signalé comme « tumulus » en 1850, le site est redécouvert en 1955 lors de son exploitation comme carrière et la découverte de tombes. De 1955 à 1968, les fouilles et les consolidations redonnent son aspect d'origine à l'énorme massif de pierres.
C’est sans conteste le plus grand mausolée mégalithique d’Europe. Ce monument intrigue par son envergure : 72 mètres de long pour environ 20 à 25 mètres de large , selon les endroits, et 9 mètres de hauteur. L'ensemble de ces pierres équivaut, en volume, à 6 500 à 7 000 mètres cubes et à un poids de 12 à 14 000 tonnes. Il regroupe en réalité deux cairns juxtaposés, sauvés in extremis de la destruction en 1955. Cet énorme massif de pierrailles abrite 11 dolmens à couloir. La pierre est décorée d'idoles en écusson, de signes gravés en forme de V et de haches piquetées. Ce monument a également livré de nombreux silex, des tessons de poteries et des haches polies.
 
 
 
Tous les dolmens à couloir d'Armorique étaient recouverts d'un cairn, que dire des pillages qui ont été réalisés au fil du temps pour en faire des carrières et les réduire à l’aspect squelettique que nous connaissons aujourd’hui. 
 
Le cairn primaire est sur la partie plane et il comporte 5 entrées symétriquement placées.
 
Le cairn secondaire est adossé au premier sur une partie du terrain plus en pente. Les extractions de pierre par la carrière l’ont concerné en partie arrière.
 
 
 
Plusieurs pierres comportent des ornements.
 
 
La construction classique avec des grosses pierres
 
La construction plus légère en semi-coupole.
 
 
 
 
On y trouvait également un corps de garde. Le poste d’observation de Barnenez est aujourd'hui sous une végétation inextricable. Il permettait d'observer et de protéger l'anse de Térénez. C’était un poste de relais des signaux intégré au système défensif de la baie de Morlaix.
 
 
 
Au vu de la météo et du reste du parcours, nous raccourcissons l’étape en taxi....
 
 
 
 
 
 
 La ville de Morlaix dispose d’un riche patrimoine : 152 maisons à pans de bois, des venelles, des escaliers pentus, des jardins en terrasse, un passé historique marqué par l’activité corsaire, le commerce du lin, l’activité manufacturière du tabac… 
 
D'abord, on ne voit que le viaduc massif qui enjambe la « rivière de Morlaix ». Mais cette ville vous réserve bien des surprises car elle a conservé un vieux quartier des plus authentiques, avec ses maisons à lanterne ou « à pondalez », typiques du Léon. 
 
 
 De très anciennes maisons à pans de bois magnifiquement agrémentées d'encorbellements enrichissent les nombreuses rues piétonnes au cœur de la vieille ville et témoignent d'un passé riche et prospère. Parmi elles, vous pourrez visiter la maison dite de la Duchesse Anne et la maison à Pondalez du XVIème siècle (9 Grand’Rue). Complètement restaurée, cette ancienne maison à pondalez est une des rares rescapées de la ville. Les « maisons à lanterne » ou « à pondalez » (XVème et XVIème siècles), sont une exclusivité morlaisienne. Elles s'organisent autour d'un grand espace central, une cour aveugle avec puits et cheminée, qui s'élève sur au moins trois niveaux, avec un escalier à vis en chêne orné d'un poteau d'angle sculpté et des galeries ou « ponts d'allée » desservant les étages. 
 
 
La Grand’Rue est réservée aux piétons, elle comporte des demeures du XVème siècle ornées de statuettes de saints et de grotesques ; certaines boutiques basses sont percées d'une large fenêtre, l'étal, en particulier aux numéros 8 et 10. La plus connue de ces constructions d'époque porte le 9 : il s'agit de la maison à pondalez qui abrite un musée.
 
 
 
La maison dite de la Duchesse Anne (33 rue du Mur) est une très grande maison de trois étages en encorbellement du XVème siècle. C'est certainement le plus bel exemple encore visible de « maison à pondalez ». 
L'intérieur a gardé son magnifique décor sculpté à la patine admirable. La cour close est éclairée par des verrières logées dans le toit (16 mètres de hauteur). Un très bel escalier à vis, colonne de 11 mètres faite d'une seule pièce, dessert les galeries des étages. Vous pouvez accéder à la cuisine et à la salle de réception, entièrement rénovées. 
 
 Voici quelques autres photos saisies dans l’instant
 
 
 
 
 
 
Le Viaduc, bel ouvrage au cœur de la cité surprend par son imposante stature, c’est le symbole de la ville.
 
 
 
 
 
Le visaduc de Morlaix est une construction à double étage, de 58 mètres de haut et 285 mètres de long, doté de 14 arches. 
 
Le 1er étage est accessible aux piétons en empruntant la venelle de la Roche. Cela nous donne droit à une belle montée.
 
Et saisir la belle enfilade des arches du viaduc toutes construites en pierres ajustées.
 
En guise de bière, nous prenons un verre de muscadet et 6 huîtres 
 
 
 
 
 
Et voici une Morlaisienne d’antan...
 
La vidéo de l’étape est sur Viméo :
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire