mardi 23 avril 2019

Étape 20 : de Trébeurden au Yaudet (25 km) lundi 22 avril

 

 
 
Ce matin nous accédons directement à la plage sans repasser par le Kastell. À marée haute, la plage est quasiment disparue. Des travaux de renforcement sont en cours et empêchent de poursuivre jusqu’au bout de la plage.
 
 
 
 
 
 
La plage de Tresmeur, longue d’un kilomètre, se situe entre le Kastell et la pointe de Bihit. C’est la plage principale de Trébeurden, elle est surveillée en été. Son sable fin, blanc ivoire, ne laisse personne insensible. Le front de mer de Tresmeur était encore vierge de tout aménagement au début du XXème siècle, avant la construction de l'Hôtel Celtic. Les terrains ne bord de rivage étaient cultivés, y compris les parcelles entre Trozoul et la plage de Tresmeur. En 1920-30, le front dunaire commença à être envahi par cabines de bains et quelques années plus tard, un mur de soutènement défendait l'îlot du Castel et les Roches Blanches de l'assaut des vagues. Les trottoirs, la promenade et la plateforme permettant de recevoir deux rangées de cabines de bains, furent réalisés en 1924. Les premiers aménagements aqualudes allaient suivre : pontons flottants et plongeoir. Les premières villas commencèrent à urbaniser le front de port dans le 2ème quart du XXème siècle et une second mur de soutènement longea la plage. Les galets allaient progressivement remplacer le sable en haut de plage. Cependant, la falaise au bout sud-est de la plage, en allant vers Bihit, s'effondre régulièrement par paquets depuis plusieurs années, en dépit du mur de soutènement, qui la longe sur toute sa longueur.
Les galets font un bruit d’enfer en bout de plage et sont les éléments de l’érosion mécanique.
 
 
 
 
 S’avançant dans la mer, la pointe de Bihit dispose d’un magnifique panorama.  Cette pointe et la petite île à sa gauche (l'île Mignonne) sont formées d’une roche grise et tranchante, la plus ancienne d'Europe. Elle  est très différente de la roche rose et ronde présente sur le Castel et l'île Milliau qui est l'une des plus jeunes roches granitiques armoricaines. 
Ce granite rose est issu de roches magmatiques qui sont remontées et se sont refroidies très lentement, provoquant l’apparition de plusieurs anneaux concentriques : la roche âgée de 2 milliards d'années formant la pointe de Bihit, située en limite de l’un de ces anneaux,  a ainsi accueilli à ses côtés du granite seulement vieux de 300 millions d'années. 
 
 
 
 
La plage de Porz Mabo est située en dessous des falaises de Pors Mabo, elle est sans aucun doute la plus chaude car située plein sud.  Dans un environnement demeuré sauvage, la plage de Pors-Mabo est une belle plage de sable fin, abritée par la Pointe de Bihit. Exposée au sud, elle offre une belle perspective sur la baie de Lannion, et plus au loin, sur la Lieue de Grèves et les côtes finistériennes. 
 
 
 
 
 
Le chemin est plutôt plat en haut des falaises. Les vagues viennent se fracasser en pied de falaise et les galets roulent avec le ressac.
 
La plage de Goaslagorn est l’une des plages les plus fréquentées de la station. Hors de la grande saison, c’est une plage assidûment fréquentée par les locaux. Après la classe ou le travail, les familles s’y retrouvent souvent. Les dimensions de la plage évitent toute promiscuité. Son orientation à l’ouest en fait une plage idéale pour l’après-midi et le soir. Entièrement entourée d’une nature préservée, faite principalement de pins, de fougères et d’ajoncs, l’impression de dépaysement est grande. Le Goaslagorn débouche sur la plage, ce petit fleuve a fait l’objet de gros efforts de lutte contre toutes les pollutions pour en faire un exemple.
 
 
Nous sommes dans les temps indiqués depuis Trebeurden.
 
À partir de là, le GR devient beaucoup plus sauvage et sportif, il monte et descend sur les falaises couvertes de fougères et d’ajoncs. 
 
 
 
 
La pointe de Beg Léguer est située entre la pointe de Servel et le vallon de Goaslagorn. Depuis l’instauration des premiers plans d’occupation des sols, la ville de Lannion a su préserver la qualité de cette façade littorale qui comprend deux plages : Beg Léguer et Maez An Aod, enchâssées dans des falaises de granite pouvant atteindre jusqu’à 60 mètres de hauteur. La lande est dense sur la plus haute partie du site et contraste avec les affleurements de la roche où dominent les bruyères cendrées. 
 
Nous atteignons une étrange maison aux murs blancs et volets rouges, au toit en ardoise percé d’un cylindre surmonté d’un toit conique du même rouge vif. Sur le mur de la façade peint en larges lettres on peut lire Beg Leger. 
 
 
 
 
 
Il s’agit du phare de Beg Léguer qui n'est pas très haut puisqu'il culmine à huit mètres de haut, mais à soixante-trois mètres au-dessus du niveau de la mer. Il a été construit en 1884 et des arbres, rares en cette région, ont été plantés derrière le feu afin de le rendre plus visible : on peut encore voir ces plantations. Le feu était alimenté au pétrole jusqu'en 1940, ce qui explique le dôme qui le surmonte qui, à cette époque était ouvert afin de laisser échapper les fumées de combustion. Cette vigie, indispensable à la navigation, éclaire jusqu’à 20 kilomètres et indique la passe pour entrer dans le Léguer. Depuis la descente, on aperçoit le rideau de pins et une partie du dôme rouge.
 
 

 
 
De Beg Léguer suit une descente des plus sportives.... Le chemin descend vers la plage puis serpente vers la pointe Servel qui marque l’entrée dans la ria.  De l’autre côté c’est la pointe de Dourven et juste après Locquémeau, où nous passerons demain....
 
 
 
 
 
La plage de Maez an Aod est au sud de Beg Léguer est une plage sauvage qui  n’est pas accessible directement en voiture, ce qui lui évite d’être surpeuplée. Le cadre est entièrement naturel et la vue grandiose sur le large.
Après être un peu remontés sur le chemin, nous voyons le chemin déjà parcouru depuis la pointe de Bihit.

 
 
 
La rivière de Lannion ou le Léguer se termine par un estuaire de 9 kilomètres, entre Lannion et la Manche. Un chemin de halage suit partiellement le cours d’eau ; par le passé, il servait à la traction des bateaux, aujourd’hui il est réservé aux promeneurs. La rivière débouche dans la mer entre la pointe de Servel, au nord, et celle de Dourven, au sud ; chacune de ces pointes constituent un remarquable point de vue sur l’estuaire. Le Mur de l’Atlantique y a laissé des traces bien visibles.
 
Par mer haute, le Léguer voit son niveau au maximum. Le paysage est alors de toute beauté pour peu que le soleil soit de la partie. Alors, le vert des arbres se reflète au milieu des bateaux sur le bleu de l'eau. C’est maintenant !
Par mer basse, le paysage est différent et le fond du Léguer, vaseux, donne un autre aspect à ce fleuve côtier. Ce sera cet après-midi sur la rive d’en face... Jusqu'à l'entrée de Lannion, nous ne verrons pratiquement pas d'habitation, seulement des pentes boisées avec des frondaisons s'inclinant au bord de l'eau.  
Au passage nous voyons notre étape de la journée : Le Yaudet. L’éperon barré était facile à défendre d’autant que le niveau de l’eau était plus bas alors. Nous voyons parfaitement la maison des douanes à gauche et le Corps de Garde à droite.
 
 
 
 
La balise de la Pierre Noire est une aide précieuse pour la navigation dans l’estuaire associée à la tourelle de Poull ar Mad Dogan de l’autre côté.
 
Le chemin monte jusqu’à atteindre une esplanade goudronnée qu’il faut traverser avant de descendre. 
Le Calvaire de Beg Hent est au bout de l’impasse de Toul ar Wahz. Juste avant un beau panorama sur le Léguer depuis la placette. Le calvaire est à deux faces : d’un côté la crucifixion 
et de l’autre trois personnages méconnaissables recouverts de mousse et érodés par le temps.
Le sentier descend vers le petit port et l’ancien chemin de halage qui s’appelle de nos jours le chemin de Beg Hent. En face, c’est le Yaudet, terme de notre étape du jour. 
 
Ce n’est plus que du plat jusqu’à Lannion sur le chemin de halage..
 
 
 
 
En toile de fond, le Léguer, ses richesses naturelles et historiques, ses vallées boisées et ses roches de granite. Et à quelques encablures de l'embouchure, le port du Beg-Hent qui rappelle que le fleuve avait avant tout une vocation maritime. Le port dispose d’une cale de 4 mètres de large utilisable autour de la mi-marée. 
La pêcherie la plus récente mise à jour date de la fin du XVème siècle, cache une autre beaucoup plus ancienne, faite de pierres et de bois datant des débuts du Moyen Âge (VIème et VIIème siècle). Ces pêcheries sont très repérables à marée basse et singulièrement par photos aériennes.  Beaucoup de choses restent à apprendre sur le peuplement de cette région dans les temps anciens. 
 
 
 
Nous arrivons sur le chemin de halage que nous suivrons jusqu’à Lannion. Tout de suite nous notons une grande fréquentation liée à la facilité du plat... Les promeneurs et surtout les jogueurs profitent de la facilité du parcours et de sa tranquillité pour marcher ou courir. 
 
Pour nous, c’est une partie rapide tantôt exposée au soleil, tantôt à l’ombre. C’est mieux pour limiter les coups de soleil sur les bras. 
 
Nous arrivons en ville par une route très fréquentée que nous suivons jusqu’au premier pont, avant de rechercher un bar ou une crêperie. Finalement nous monterons jusqu’à l’église et la place voisine pour trouver une crêperie et du cidre pour étancher notre soif, manger une crêpe à l’andouille de Lannion et laisser nos sacs le temps d’un tour dans la ville.
 
 
 
 
 Capitale du Trégor, Lannion est la deuxième ville des Côtes-d'Armor. Bâtie à flanc de colline, au bord du fleuve Léguer, elle se compose d'une partie basse et d'une partie haute au charme indéniable, aux maisons anciennes à pans de bois ou d'ardoises. 
 
 
Pour une vue imprenable sur la ville, direction les escaliers de Brélévenez : 142 marches bordées de petites maisons, pour un panorama exceptionnel à l’arrivée.  Vous comprenez pourquoi nous avons laissé nos sacs à dos !
 
Un calvaire marque le début de l’ascension de ce col hors catégorie.
 
Avant la révolution, l’escalier est réputé comporter autant de marches que de jours dans l’année. A cette époque, il s’apparente plutôt à un sentier escarpé gravissant la colline. L’escalier est rénové au XIXème siècle ; les matériaux utilisés sont le schiste et le granite. En 1921, on dénombrait 142 marches ; actuellement, on n’en compte plus que 140, rançon du progrès ! 
En bordure de l’escalier, on découvrira des maisons datant du XIXème siécle, faites aussi de schiste et de granite. Certaines d’entre elles possèdent une niche abritant la statue d’un saint protecteur.
 
C’est l’occasi de faire une pause et de constater que le chemin est encore long...
 
La vue sur Lannion vaut le voyage !
 
 
 
Le quartier de Brélévenez semble s'être figé dans le temps, avec son église templière et ses maisons typiques.  L'église Saint-Jean-du-Baly a été construite dès le XIVème siècle puis modifiée aux XVème et XVIème siècles. 
Sa tour carrée disposait autrefois d'une flèche, démolie en 1760. construite en 1519, « droite et massive, veuve de la belle flèche à jour qu’elle avait reçu en 1643 pour laquelle on n'avait pas employé moins de dix mille ardoises.
La flèche, trop lourde, vit 
l’une des poutres de la charpente se rompre et la flèche pencha dangereusement. En 1760, le duc d’Aiguillon, commandant de la province, ordonna sa démolition.  La flèche de granite prévue pour la remplacer ne fut jamais construite, faute de moyens...
  À l’intérieur de l’église, on peut découvrir un pilier creux muni d’un escalier à vis. Autrefois, cet escalier permettait d’accéder à un jubé aujourd’hui disparu. On observe des marques sur certaines pierres du pilier creux ; qui servaient à comptabiliser le nombre de pierres taillées par chaque maçon. 
L’église contient aussi la chaire du XVIIème siècle tout en bois et le maître-autel en marbre blanc de la fin du XVIIIème siècle. Aussi, les statues en marbre blanc représentant saint Joseph, la Vierge, saint Joachim, sainte Anne. Elles datent du XVIIIème siècle et on pense qu'elles proviennent de la chapelle des Ursulines... 
    
 
Dans l’enclos paroissial, on remarquera un beau calvaire qui fut réalisé par Yves Hernot pour l’exposition universelle de 1867.
 
 
 
Après cette ascension nous dévalons la pente pour remonter un peu vers le centre de Lannion.
Les plus anciennes maisons, du XVIème siècle, se situent rue des Chapeliers. Place du Marhallac'h, on admire deux maisons à tourelles. 
 
et le monument aux morts qui exprime la douleur de la perte d’un camarade.
 
Lannion a su garder son caractère « vieille Bretagne », retour en étant à la pointe de la modernité avec l'implantation du Centre National d'Études des Télécommunications. Nombre de vieilles demeures typiquement bretonnes, aux murs à pans de bois bombés par le poids des ans et de la toiture, bordent des ruelles propices à une flânerie des plus agréables... À colombages, en encorbellement ou recouvertes d'ardoises des XVème et XVIème siècles, les façades sont remarquables place du Général-Leclerc, rue des Chapeliers, rue Geoffroy-de-Pont-Blanc, rue Cie-Roger-Barbé... À l'angle de cette rue, une croix en granite marque l'endroit où s'illustra le chevalier de Pont-Blanc lors de la guerre de Succession (XIVème siècle).
 
 
 
   
Et nous voilà de retour sur la place, pour retrouver nos sacs à dos...
 
À plusieurs endroits de la ville song affichées de vieilles cartes postales. Sur le quai du Maréchal Foch c’est l’activité portuaire qui est exposée. Alors j’ai choisi pour l’ami John deux steamers gallois qui faisait la liaison avec la Bretagne pour y transporter  du charbon. 
L'ancien couvent Sainte-Anne, datant du XVIIème siècle, a servi de lieu de culte mais aussi d’hôpital.  La ville a racheté en 2003 ce bâtiment à la congrégation religieuse des soeurs Augustines afin de le transformer pour partie en médiathèque, une autre aile devant accueillir un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Les  soeurs Augustine l'ont occupé de 1667 à 2007 (avec une interruption pendant la Révolution française). Les soeurs travaillaient à l'hôpital de Lannion, lui aussi rue de Kérampont, jusqu'en 1975. Ce site comporte aujourd’hui une salle de conférence de 140 places, une salle de réunion de 100m2, une entrée commune avec la médiathèque, déjà dans la place depuis 2006, des espaces pour les associations culturelles et sociales et des bureaux pour le service culturel. 
La chapelle Sainte-Anne, la salle des stalles et la salle du chapitre permettent  l’organisation de  spectacles et animations avec une capacité de 250 personnes assises.
Le lieu est très calme et agréablement fleuri.
 
 
 
 
 
Nous quittons Lannion en passant en rive gauche du Léguer, long chemin sur la rive gauche qui donne un autre point de vue sur l’estuaire....
 
 
 
 
 
Loguivy les Lannion est aujourd'hui un quartier principalement résidentiel, on y trouve encore une école (Diwan) et trois fontaines remarquables autour de l'église Saint Ivi, dont une sur la berge du Léguer, entre le quai au sable et le sentier menant au Yaudet. L'église est également réputée pour son enclos paroissial. 
Loguivy vient de "lok" (lieu consacré) et de saint Ivi (saint breton du VII-VIIIème siècle venant de l'abbaye de Lindisfarne en Ecosse). Saint Ivy (moine irlandais) serait né vers 650 et aurait accosté à proximité du Mont-Saint-Michel vers 685-687.
L'église Saint-Yvy ou Ivy ou Yvi a été restaurée au XXème siècle. L'église initiale a été construite à partir du tout début du XVIème (à l'exception des chapelles en ailes qui datent du XVIIème siècle) à l'emplacement d'un ancien sanctuaire édifié par saint Ivy au VIIème siècle. 
 
Elle a un chevet droit, un clocher-mur de 1750 et une nef voûtée en berceau avec une chapelle au nord et deux chapelles au sud. L'église possède un bras-reliquaire en argent de saint Divy (ou Ivy) daté de 1690.
 
 
 
 
 
 
La fontaine de dévotion Saint Ivy de la rive (XVI-XVIIème siècle), consacrée à Saint-Ivy (représenté en évêque ou en abbé mitré) et située au bas de l'enclos paroissial de Loguivy les Lannion. Elle a été restaurée en 1970. Cette fontaine a le pouvoir de prédire le sort des nouveaux nés ;
 
 
 
 
La fontaine Renaissance (1577) dispose d'une large vasque surmontée d'une colonne avec dôme. Depuis 1986, le vasque et les jets tombants le long de la colonne sont alimentés par l'eau d'une source. L'eau de la fontaine passait pour avoir le pouvoir de guérir les jeunes enfants des coliques ;
 
 
La fontaine de dévotion Saint Ivy du Haut (XVIème siècle), consacrée à Saint-Ivy (représenté en évêque) et adossée à l'extérieur du mur sud de l'enclos paroissial de Loguivy les Lannion. Une statue de Saint-Ivy, placée sur un socle en granite, au milieu de l'arcade, surplombe le jet d'eau qui provient de la fontaine Renaissance ;
 
 
 
 
 
 
 
Compte tenu de la marée basse et du limon apparent dans le lit du Léguer nous faisons le choix d’un parcours hors GR par le haut du plateau. Nous avons vu un chevreuil à 10 mètres de nous, surpris dans un milieu semi urbain qui s’est éloigné sur le chemin creux avant de revenir vers nous et de sauter la haie à mi-chemin...
 
Nous arrivons au Yaudet par un ancien moulin, bien restauré, au moment d’une visite. Le Moulin de Crec'h Olen a été restauré et terminé en 2007.
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Yaudet Sur la rive gauche de la rivière, quelques centaines de mètres en amont de la mer, se trouve le site du Yaudet. Le Yaudet occupe un promontoire escarpé entre l'embouchure du Léguer au nord et la vallée de la Vierge à l'ouest, formant un oppidum maintes fois occupé par l'homme, qui a été important dans l'histoire de la région même si ce n'est plus actuellement qu'un hameau de quelques maisons autour d'une chapelle, dépendant de la commune de Ploulec'h.
 
Nous allons directement à la crêperie pour déposer nos sacs avant de faire le tour...
 
 
 
 
 
 
 
 Le port du Yaudet est situé en retrait de l’embouchure du Léguer qui se jette à cet endroit dans la Manche. Protégé des vents dominants par une pointe à son entrée ouest sur la rive gauche du Léguer, il constitue depuis l’Antiquité un abri marin de qualité qui aujourd’hui, garantit la sécurité des cinquante-cinq bateaux de plaisanciers et selon la saison de deux ou trois bateaux de pêcheurs professionnels. Sur la rive droite c’est le port plaisancier de Beg Hent de Lannion-Servel qui jouxte celui du Yaudet  ;
 
 
Ce site est un site de peuplement préhistorique. Des objets datant du néolitique y ont été trouvés (outils de silex, haches polies, fragments de poterie).
    Le Yaudet abrite un petit port autrefois dédié à la pêche et aujourd’hui fréquenté par des plaisanciers amoureux de la baie.
Les occupants gaulois y avaient aménagé un oppidum, village fortifié protégé naturellement par la mer et défendu par une muraille dont on peut encore voir quelques vestiges. Cet éperon barré a été rehaussé à trois reprises par les peuples successifs, à partir d'une première ébauche remontant à 1 500 ans avant Jésus-Christ (l'âge de Bronze).  Cette entrée maritime a évidemment facilité le commerce avec les îles britanniques, la Baltique, la Grèce...  En témoignent les pièces de monnaies d'Égypte, de Phénicie, des flèches datant de l'âge de Fer et de poteries retrouvées lors de fouilles archéologiques. Pythéas s’y serait arrêté dans son périple vers le nord il y a près de 2500 ans. Les habitants pouvaient vivre en autarcie grâce à un puits, deux fontaines et l'exploitation des champs.
On y découvre la Pierre branlante, les rochers du Château et de Beaumanoir, ou encore la fontaine « Feuteun Goz ». 
 
 
D’autres vestiges laissent place au mystère, tel que le mur de pierre situé dans l’anse de la Vierge, qui pourrait être le vestige d’une pêcherie ou d’un système de fortification.
 
Le site a été habité dès le Néolithique (deux fours de l'Âge du fer ont été retrouvés par les archéologues), puis à l'âge du bronze même si les traces qui en sont conservées sont ténues. Les traces des premières maisons véritablement retrouvées datent du Ier siècle de notre ère. Un village de quelques centaines d'habitants occupait alors le plateau au sud, surplombant le port, et la population transformera la Pointe en éperon barré. Les hommes bâtirent un rempart fait de terre et de pierre de type murus gallicus, allant des rochers de Beaumanoir, dominant la baie de la Vierge, jusqu'à la pointe rocheuse qui descendait vers le port.
 
À partir du XIIIème siècle, le site est progressivement déserté au profit des sites de Ploulec'h (la commune dont dépend Le Yaudet) et de Lannion ; il est totalement abandonné au XVIème siècle.
 
 
 
Le Corps de douane Au XIXème siècle, l'instauration des réglementations douanières équipa le Yaudet de ce poste de douanes, construit en 1845, et le dota de douaniers permanents pour qui une guérite, à restaurer, fut également bâtie face à la rivière. Le port constituait un abri sûr pour le mouillage des goélettes dans l'attente des marées pour porter leur cargaisons à Lannion. La disparition progressive du commerce à la voile causa le déclin de l'activité portuaire et à la fin des activités douanières dans la deuxième moitié du vingtième siècle.
 
 
 
 
Le Port Celte se trouvait sur le côté nord du promontoire où un grand banc de sable permet un échouage abrité.
Unique port sécurisé de l'Armorique nord (avec Alet), aux âges du bronze et du fer, représentant alors l'escale la plus importante dans le commerce des matières premières, comme l'étain, le fer ou le cuivre, il fit l'apogée du Yaudet à l'âge du fer, avant l'arrivée des Romains.
Ceux-ci, à leur occupation, le conservèrent en en faisant la porte maritime de leur fortification.
Les vestiges de cette porte maritime restent visibles et montrent une architecture dite « à pierres vues » typique de l'époque c'est à dire au IIIème siècle.
 
 
 
 
 
Le corps de garde du XVIIIème siècle, faisant partie du dispositif de surveillance des côtes. Le corps de garde est situé sur un promontoire rocheux à l'entrée de la rivière de Lannion (le Léguer), en aval du port du Yaudet et de l'anse de la Vierge, sur le domaine départemental. Il est défendu sur sa face ouest par un muret de pierre sèches de 50 cm de hauteur.  Le corps de garde fait partie du système de protection des côtes développé par Vauban, sur ordre de Louis XIV, et initié dès 1666 pour parer aux attaques anglaises et hollandaises. Les gardes se tenaient à l'extérieur et surveillaient l'entrée de l'estuaire : en cas de danger, ils donnaient l'alerte.
 
L’endroit était idéal pour surveiller tous les mouvements de navires face à l’estuaire.
 
 
 
 
La Pierre Branlante Magie locale ? Une curiosité géologique étonnante, fruit de l'eau et de l'érosion.
 
 
 
 
La fontaine (Feunteun Goz) est une fontaine antique vénérée. La légende veut qu'elle soit surmontée d'un accès à un souterrain menant à l'intérieur du promontoire.
Elle fut restaurée au tout début du dix-septième siècle. Il s'agit d'un appareillage de fontaine typique de la Bretagne des siècles derniers comprenant une vasque pour eau potable constituée d'un bassin de pierres de granite taillées et soigneusement assemblées, un petit socle surmonté d'une niche pour abriter une statue et un lavoir à quelques mètres en avant.
 
 
Le mur de moulin à marée : Dans un endroit qui semble prédestiné à cet effet, ce mur massif a probablement été construit, au VI ou VIIème siècle, pour faire tourner des moulins à marée. Il devint par la suite une retenue naturelle pour les poissons, à marée descendante ; témoin cette pêche miraculeuse de sardines en 1938 qui l'ancrera en mur de pêcherie dans la mémoire locale récente.
 
 
 
La plage de la baie de la Vierge
 
 
 
La Roche Plate La roche nord de cet ensemble mégalithique de rochers aux formes étonnantes est positionnée horizontalement en dolmen (d'où son appellation locale traduite du breton «roche plate »). Sa surface est gravée d'une rosace dont l'origine et la finalité restent mystérieuses.
 
 
 
 
La porte Sud aux rochers de Beaumanoir : Le rempart traversier ou mur gaulois fut érigé à l'appui de ce « grand rocher » traduction de son appellation locale « ar garreg vras ». 
 
A cet endroit, les Romains édifieront la porte sud de leur fortification.
 
 
 
Cet énorme rocher est également appelé le rocher de Pythéas. Si Pythéas est probablement venu au Yaudet ce n’est pas sur ce rocher qu’il a installé son gnomon. Il lui fallait une surface plane et horizontale pour mesurer l’ombre portée.
 
Le mur gaulois A l'âge du bronze, une communauté gauloise (les « Yadètes ») occupe le site et affirme son identité en érigeant le pourtour du promontoire de remparts.
• un rempart traversier barrant l'accès de terre : le mur gaulois appelé localement le « dossen »
• un rempart périphérique, courant le long de la falaise

Ces remparts deviennent progressivement un système de défense.
Ce système de défense est renforcé plusieurs fois à l'âge du fer. En choisissant d'y établir une garnison, les Romains transformeront cette place forte en véritable fortification en y ajoutant les maçonneries et en y aménageant des portes, retrouvées au nord (porte maritime), au sud et à l'est.
Seule une probable porte ouest n'a pu être retrouvée à cause d'éboulements importants dans cette direction.
Le mur gaulois ou rempart traversier est une construction massive de terre, de rochers et de poutres clouées. Ce genre d'ouvrage offre de grands avantages pour la défense des villes, car la pierre le défend du feu , et le bois des ravages du bélier.
Jules César dira dans ses commentaires sur la guerre des Gaules, ses difficultés pour abattre la puissance des peuples d'Armorique, qui « avaient pour habitude, en bâtissant leurs forteresses et leurs villages, de choisir les extrémités des langues de terre et des promontoires, de manière qu'elles fussent inaccessibles au troupes de terre à la marée montante, ce qui arrive deux fois dans l'espace de vingt-quatre heures, et inabordables aux navires qui s'échouaient sur les sables à marée basse. »
 
 
 
 
 
 
 
 
La chapelle Notre-Dame du Yaudet fut construite sur les fondations d'un ancien temple romain, une première chapelle fut construite au  XIème siècle et détruite en 1855.
 La chapelle actuelle fut achevée en 1861, mais elle conserve certains éléments de la chapelle antérieure dont le clocher-mur et la tourelle d'accès de style Beaumanoir 
et un retable du XVIIème siècle représentant une Vierge couchée allaitant l'Enfant Jésus, représentation rare dans laquelle certains voient une survivance de la déesse Cybèle qui était fréquemment représentée ainsi. 
D'autres y voient une influence du culte d'Isis ou une résurgence des croyances préhistoriques en une Déesse-Mère, d'autant plus que la tradition était de célébrer en ce lieu une messe solennelle chaque premier mai à minuit, date qui correspond à la fête celte de Beltaine.  
 
 
La chapelle est au milieu d'un enclos paroissial.
 
 
 
 
 
La voie romaine Le Yaudet était au carrefour des routes vers Perros-Guirec au nord-est, Morlaix au sud et Carhaix à l’est. Le fait déterminant qui va rompre la continuité de l'emploi du site du Yaudet, mais qui ne portera tous ses fruits que bien des siècles plus tard, c´est la montée assez brutale du niveau de la mer qui se produit à partir de la seconde moitié du IIIème siècle (avant cette date, on pouvait traverser le gué du Yaudet à basse mer). Il devient de plus en plus difficile de franchir le Yaudet et on délaisse la route directe vers Perros-Guirec, le cordon littoral de la Lieue de Grève est rompu, la forêt est envahie par la mer, et la route vers l´ouest est coupée. Cette montée des eaux eut certainement des conséquences historiques sur le rôle urbain et maritime du Yaudet, qui va devoir céder sa place à Lannion.
 
Après cette petite visite complémentaire nous voilà de retour à la crêperie pour un autre dîner mémorable : un endroit où nous reviendrons avec grand plaisir.
 
Il nous reste à réserver d’autres étapes et surtout à tenter d’installer nos lacets tout neufs sur nos chaussures...
 
Demain, une autre belle et longue étape vers Locquirec.
 
 
Le résumé de l’étape en vidéo : 
 
 
 
 

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