jeudi 18 avril 2019

Étape 15 : de Pleubian à Tréguier (21 km) le mercredi 17 avril

 
 
 
 

 
Aujourd’hui, le parcours sera agréable : court (22 kilomètres), peu difficile et le temps sera de la partie faisant mentir l’adage sur la Bretagne.
 
 
Nous regagnons la côte à la Plage de Pors Ran  dédiée en plus des joies de la baignade. à la pêche à pied ou au farniente.  L’estran recèle une faune aquatique riche : crevettes, étrilles, tourteaux….  
 
Située en fond de baie à 500 mètres du Sillon de Talbert, elle bénéficie d’une jolie vue sur le phare des Héaux de Bréhat. Celui-ci a été construit en 1839 sur le plateau rocheux dont il porte le nom à 5,5 kilomètres au nord ; il culmine à 45 mètres et est, à ce titre, le plus haut phare de haute mer de France. Ce monument de granite et de brique d’une hauteur de 57 mètres édifié sur un banc de rochers. Il a été décapité en août 1944 à hauteur du huitième étage. Réparé et surélevé d’un étage, il a été électrifié en 1979. Depis 1982, une éolienne assure son autonomie.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pendant la seconde guerre mondiale, la presqu'île de Lézardrieux fut équipée de nombreux ouvrages défensifs, constitués de blockhaus, de bunkers enterrés, de tranchées, de tobrouks, de tétraèdres et de champs de mines. 

Le Sillon de Talbert servit pour l'extraction de sable et de galets, qui étaient acheminés à l'aide de wagons et d'une voie métrique pour la construction des blockhaus.
 Le point culminant de Creac'h Maout commande une vue d'ensemble sur le territoire de la presqu'île de Lézardrieux-Pleubian depuis le feu de la Croix et la pointe de l'Arcouest à l'Est jusqu'au Sept Îles à l'Ouest. Un sémaphore de la Marine Nationale y était installé depuis le milieu du XIXème siècle. 
 
 Culminant à 41 mètres d'altitude, l'ancien sémaphore de Creac'h Maoût offre un panorama sur l'estuaire du Jaudy, le Sillon de Talbert, le phare des Heaux.
En août 1944, ce sémaphore, transformé en base de surveillance, fut le théâtre d'événements tragiques : à l'approche des troupes américaines, les troupes allemandes n'ayant pu gagner la poche de Lorient ou de Brest exécutèrent 33 personnes des villages alentours. 
Le phare de Port-la-Chaîne a été construit en 1863 à proximité du moulin (qui servait d'amer à la navigation). L'anse de port-la-Chaîne a été aménagé pour accueillir les mouillages des bateaux de pêche plaisance, avec une rampe d'accès à la mer.
Le front de mer de Trévéon à Port-la-Chaîne et jusqu'à Creac'h Fur présente un cordon de galets en continu sur une longueur de 2, 5 kilomètres , avec une végétation typique de zones humides derrière le cordon (roselières). 
 
 
Christine a retrouvé son beau chapeau au fond de son sac. Avec une telle journée ensoleillée, il est de mise !
 
La mer se retire et laisse un espace fort caillouteux où les espaces moins agressifs servent de mouillage.
 
Voici un exemplaire de chou de mer saisi alors qu’il traversait imprudemment le sentier.
 
Du rocher de Chabous on a une belle vue panoramique notamment vers l'île Blanche, sur les grèves de Kermagen et Port-la-Chaîne.
 
 
Nous poursuivons notre périple quotidien en longeant la grève de Brestan puis en passant Port Béni.
 
 
Les dernières grosses tempêtes ont particulièrement frappé l'anse de Brestan, de Saint-Laurent à Kermagen. Des montagnes de galets ont été poussées à l'intérieur des terres, recouvrant complètement le chemin du littoral qui a été retracé 10 mètres en retrait.
 
 
Nous n’avons pas aperçu le corps de garde de Saint-Laurent qui est daté de 1744, selon le plan du chevalier de Lescouet. Le corps de garde et les d'autres bâtiments ajoutés par la suite sont encore visibles aujourd'hui mais c’est une propriété privée. L'ancien corps de garde de Saint-Laurent est situé dans un petit bois de pins dominant la falaise. La tour est encore en bon état de conservation avec une couverture en ciment. Le bâtiment accolé à la tour a été transformé en maison d'habitation avec de nouvelles ouvertures et un toit couvert d'ardoises.
 
Nous arrivons sur la commune de Kerbors : Bors signifie « la cour », Ker représente « la maison », « le village ». Terre fertile coulant en pente douce vers la mer, premier bourg de la rive droite de l'estuaire du Jaudy, elle n'en a pas moins attiré nos ancêtres celtes, il y a bien longtemps. Nous allons faire un petit détour pour voir notre premier mégalithe de notre parcours...
Les hommes de l’époque dressèrent un cromlech (cercle formé de plusieurs menhirs) aujourd'hui presqu'entièrement disparu et une allée couverte à Men ar Rompet, à la limite des champs et de la grève qu'ils avaient choisi leur lieu de rassemblement. 
 
 
L'allée couverte de Men ar Rompet est en partie ruinée, elle domine l'estuaire du Jaudy. Longue de 8 mètres, elle est orientée vers le nord-est. Le côté nord possède huit piliers et le côté sud six. L'allée est fermée côté ouest par une dalle de chevet. Ces piliers sont partiellement couverts par trois dalles massives. Le restant des dalles de couverture a disparu. 
Le couloir est séparé, aux trois-quarts de sa longueur, de la chambre par une pierre de seuil. Les fouilles ont découvert que le sol de la chambre était dallé. Dans la partie est (l'entrée de l'allée couverte) les piliers sont renversés. Les fouilles ont mis à jour des objets de l'âge du cuivre. Des gobelets campaniformes et un grand brassard d'archer ont été recueillis. Ces objets témoignent de l'utilisation de cette allée couverte au néolithique final. Nous casse croûtons près de ce lieu témoignage de la culture ancestrale.
 
Nous reprenons le chemin vers Tréguier en empruntant la grève jusqu’à Pen ar Parcou.
 
 
 
 
 
 
Comme nous avons pris le GR34 côtier impraticable lors des grandes marées nous sommes passés sous le moulin à vent du Merdy construit en 1574 (date portée sur le linteau de la porte d'entrée) sans même l’apercevoir.
A une date inconnue, il a été incorporé à une habitation. L'ensemble a été rénové au début des années 2000 par un propriétaire privé. 
Pourtant le chemin est à altitude à cet endroit mais loin du sommet. L’estuaire du Jaudy est à peine visible.
 
Au pied de la descente de Bellevue se trouvent une fontaine....
 
... un lavoir ...
... et une stèle en mémoire de l’équipage d’un avion américain abattu par les allemands qui est située en proximité du rivage en bas de la pente herbeuse. J’ai envoyé mon « labrador » prendre la photo.
 
 
Nous poursuivons ensuite une petite route qui permet de jouer avec le jaune éclatant des colzas en contraste avec les couleurs habituelles de l’estuaire.
 
Au-delà du champs d’artichauts, nous apercevons Tréguier au fond de l’estuaire du Jaudy.
 
 La route devient sentier, nous longeons une haie sauvage s'ouvrant plus loin sur une aire dégagée au centre de laquelle trône la chapelle Saint Votrom  
Restaurée avec minutie, paraissant presque neuve tant ses fidèles l'ont bichonnée pour la faire revivre, la chapelle Saint-Votrom domine les champs bordant la rive droite de l'estuaire du Jaudy.
 Elle fut construite au XVIème siècle, peut-être sur les ruines d'un ancien lieu de dévotion dont l'origine remonterait probablement au tout début de l'édification des premiers lieux de culte de ce genre. Une première restauration eut lieu au XIXème siècle, son aspect actuel étant le résultat d'une mise en valeur achevée en 1997. Votrom était un guérisseur connu bien avant la christianisation du pays et fut tout naturellement vénéré au même titre que ses commensaux à l'avènement de celle-ci. En retrait de ce petit édifice, un très ancien calvaire, sans doute rapporté, dont la stèle carrée creusée de 4 niches est surmonté d'une croix beaucoup plus récente paraît telle une sentinelle surveillant les lieux. Une seule de ses niches contient encore une statuette dont l'origine est inconnue.
 
 
Edifice de plan rectangulaire dont la fenêtre du chevet date du XIVème siècle et le pignon ouest du XIXème siècle, époque de la restauration de la chapelle. Le culte de saint Votrom remonte bien avant l'arrivée du christianisme. Il pourrait s'agir d'un saint guérisseur (« votrom » signifiant sureau, une plante médicinale) ayant séjourné dans une grotte autour de Pont-Bégou, vers le VIème siècle. Le saint patron est invoqué pour la fièvre. Les portes datent du XVIème siècle. Le clocher mur a une chambre de cloche. 
Elle fut construite au XVIème siècle, peut-être sur les ruines d'un ancien lieu de dévotion dont l'origine remonterait probablement au tout début de l'édification des premiers lieux de culte de ce genre. Une première restauration eut lieu au XIXème siècle, son aspect actuel étant le résultat d'une mise en valeur achevée en 1997.
Votrom était un guérisseur connu bien avant la christianisation du pays et fut tout naturellement vénéré au même titre que ses commensaux à l'avènement de celle-ci. En retrait de ce petit édifice, un très ancien calvaire, sans doute rapporté, dont la stèle carrée creusée de 4 niches est surmonté d'une croix beaucoup plus récente paraît telle une sentinelle surveillant les lieux. Une seule de ses niches contient encore une statuette dont l'origine est inconnue.
 
Le reste du parcours est peu intéressant  jusqu’à Tréguier se fait par des petites routes. Nous en profitons pour augmenter la moyenne.... 
 
La descente donne lieu à la sortie du drone et des prises de vue sur le pont et la ville.
 
 
 
En traversant le pont Canada qui enjambe le Jaudy on arrive au pays de Saint-Yves de Minihy. Le nom Canada était  déjà dévolu au bac puis aux premiers ponts. Trois ponts routiers furent construits successivement : le pont suspendu de 1834 fut remplacé en 1886 par un pont métallique à travée mobile. 
 
Le pont actuel en béton armé à deux arches de 26 mètres de haut fut inauguré en 1954. Son nom n’a rien à voir avec le Canada, il vient du breton Kenadac’h (ramasser du petit bois). C’est là que le bois flotté par le Jaudy atterrissait...
 
Nous arrivons à Tréguier   
Le petit port pour les plaisanciers se laisse admirer.
 
Comme les cerisiers en fleurs.
 
Un panneau original sollicite le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne.
 
 
 
Bâtie en amphithéâtre sur un versant au pied duquel s’unissent le Jaudy et le Guindy pour former, gonflés par la marée, le bel estuaire ou la ria appelé rivière de Tréguier, riche d’une histoire de quinze siècles et d’un patrimoine exceptionnel portant lui-même sur plus de huit siècles, Tréguier, ville sainte de la Bretagne, offre à ses visiteurs son ensemble épiscopal unique, ses maisons à colombages, ses belles demeures d’armateur, ses ruelles étroites, ses jardins intérieurs dévoilés par les portes cochères entrebâillées. 
Un bijou amoureusement décrit par Ernest Renan, Henri Pollès, Anatole Le Braz et tant d’autres.
 
Tréguier est la cité de trois hommes célèbres Tugdual, Saint Yves et Ernest Renan, de trois époques diffèrentes dont on célèbre encore leur présence au cœur de la cité.
 
Au VIème siècle, le moine gallois Tugdual mouille l'ancre dans le Val Trécor. Il fonde un monastère qui donne naissance à Tréguier, ville à la fois terrienne, maritime et religieuse. Consacré évêque, Tugdual devient un des sept saints fondateurs de la Bretagne. Ce qui fait de Tréguier une des sept étapes du «  Tro Breiz » , pélerinage breton. C’est la deuxième après Saint Brieuc, elle précède Saint Pol de Léon, Quimper et Vannes. Dès le XIVème siècle, artisans et métiers d'art attirés par la cité en exaltent la beauté. L'imprimerie se développe, aux côtés du commerce maritime. Une histoire écrite dans la pierre !
 
Yves Hélory de Kermartin (ou Yves de Tréguier, ou saint Yves dans la tradition catholique), né probablement le 17 octobre 1253 au manoir de Kermartin, à Minihy, près de Tréguier (aujourd'hui Minihy-Tréguier, Bretagne), où il est décédé le 19 mai 1303, est un prêtre et official du diocèse de Tréguier, sous le règne de Jean Ier de Bretagne. Il consacra sa vie à la justice et aux pauvres, aussi fut-il canonisé le 19 mai 1347 par le pape Clément VI. On le fête le 19 mai. Saint Yves est le saint patron de toutes les professions de justice et de droit, notamment celle d’avocat. Il est également saint patron de la Bretagne et fait l'objet d'un grand pardon (une célébration annuelle à caractère religieux), dans la ville de Tréguier, près de laquelle il est né et où il a vécu.
 
 
Un Cromlech est conservé au milieu du parking qui jouxte les quais, après l’Office du Tourisme.
 
 
 
Le calvaire de la protestation se trouve sur les quais rue Marcellin Berthelot. Il est aussi appelé calvaire de la réparation ; il fut érigé pour protester contre l'érection de la statue d'Ernest Renan sur la place de la cathédrale. 
Les catholiques de Bretagne lancèrent une souscription nationale, afin de réaliser un «  calvaire de protestation »  qui fut inauguré le 19 mai 1904 par l'archevêque de Rennes, jour de la Saint Yves. Sur le socle du calvaire , on peut lire, en Breton et en Latin, la parole de Centurion Romain au pied de La Croix : «  Cet homme était vraiment le fils de Dieu » . Les statues de Saint Tugdual, Saint Brieuc, Saint Pierre, Saint Maurice, Saint Georges, Saint Louis et Jeanne d'Arc encadrent le calvaire.
 
 
 
 
 
Un platane de 300 ans remarquable de par son ampleur et sa circonférence hors normes. Accès libre. Circonférence 7 m - envergure 24 m - hauteur 31 m. C’est un arbre multi-troncs,  la circonférence du tronc est plus grande que ce qui peut être attendu d'un arbre de cet âge. Cet arbre a été planté en 1712. Près du Crédit Agricole
 
 
Les demeures à colombages de cette cité de caractère replongent le visiteur dans l'atmosphère prospère du XVème et du XVIème siècles. Tréguier comporte 57 maisons à pans de bois. Sur la place du Martray, dans la rue Renan ou la ruelle Saint-Yves, les pans de bois, les encorbellements invitent à lever les yeux vers les façades préservées. 
Tout d’abord la rue Renan...
 
 
 
Place du Général de Gaulle.
 
La maison Renan au 27 de la rue éponyme retient particulièrement l'attention : c'est celle de l'écrivain et philosophe Ernest Renan, dont le cabinet de travail a été reconstitué. 
 
 
Au 22 se trouve la maison du tisserand. Au 44 et au 47 ce sont des maisons d’armateurs.
 
Voici la statue d’Ernest Renan qui a généré l’ire des catholiques.
La cathédrale Saint-Tugdual, chef-d’œuvre de l’architecture religieuse bretonne et son magnifique cloître de 48 arcades Au-dessus des toits, s'élance la flèche ajourée de la cathédrale, haute de 63 mètres, elle est ciselée par des motifs de cartes car sa construction a été financée par de l'argent pris sur les loteries de Paris.
Tréguier est l’une des étapes du Tro Breiz qui était à l’origine le parcours effectué par les pèlerins afin de se rendre dans les 7 villes des tombeaux des évêques fondateurs : Brieuc et Malo dans les villes portant respectivement leur nom, Samson à Dol-de-Bretagne, Patern à Vannes, Corentin à Quimper, Pol Aurélien à Saint-Pol-de-Léon et Tugdual à Tréguier. Avec notre parcours côtier, il nous manquera Dol, Saint Brieuc et Quimper...
Edifiée au début du XIIème siècle en style gothique, la cathédrale Saint-Tugdual est une des plus belles de Bretagne. 
 
 
 
 
 
Les reliques de saint Tugdual.
Après la finesse de ses porches d'entrées, vous pouvez admirer une chaire entièrement ornée de motifs floraux, le surprenant bestiaire gravée dans les stalles du chœur et le tombeau de Saint-Yves. Saint Yves est né en 1253 à Minihy-Tréguier. Devenu juge Yves Helory est consacré patron des Bretons et des avocats après avoir démontré son esprit de justice et de droiture en défendant les pauvres et les humbles. Le troisième dimanche de mai, le grand pardon de Saint-Yves rassemble de nombreux fidèles. les deux régions temporo-sphénoïdales de son crâne ne sont pas symétriques (celle de gauche est plus volumineuse). Un fait anatomique qui concore avec le témoignage de l'histoire, attribuant à saint Yves une éloquence véritable, soutenue et puissante".
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L'ancien évêché (fin du XVIIème siècle ou début du XVIIIème siècle) qui sert aujourd’hui d'Hôtel de Ville. La porte (1438) de l'ancien évêché se voit à l'hôtel Le Borgne de la Tour, 20 rue des Perderies. Cette hôtel dit de " la tour " est édifié sur les dépendances de l'ancien palais épiscopal. Lors de la Révolution, l'hôtel est vendu le 19 juin 1795 au sieur Le Bouder. L'hôtel appartient plus tard au comte Gustave de la Tour, député sous le Second Empire, puis maire de Tréguier.
 
 
 
 
Voici à quoi ressemblait une belle Bretonne du coin parée de ses habits de fête...
 Grâce au sens de l’orientation et à la carte nous irons demain à Port Blanc.
 
 
 
 
 La vidéo sur Viméo résume le parcours :
 
 
 
 

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