Journée spéciale aujourd’hui : nous ne serons plus que trois ! Le petit LouLou nous quitte pour retrouver sa Provence sous la pluie alors que nous allons marcher sous le soleil avec un fond de l’air certes frais...
Apres la cruelle scène de la separation, nous engageons notre marche du jour en gagnant le rivage en passant devant le lavoir de Fontreven qui est aussi une fontaine.
Nous n’avons pas vu le colombier d’Hillion, construit au XVème siècle, l'un des seuls témoignages de la puissante seigneurie du Clos-Guéguen. D’un diamètre extérieur de 7 mètres, d’une hauteur sous lanterneau d’environ 6 mètres, il est construit en granite, couvert d'une coupole en pierre dont le jour central est sommé d'un toit conique. Epi de faîtage en terre cuite. La porte est feuillurée et il comprend 584 boulins pour accueillir les pigeons.
Une fois au bord du rivage, nous arrivons tout proche d’Yffiniac, le village de Bernard Hinault
Ses origines remontent à la période gallo-romaine. Des objets tels qu'une épée gauloise, des monnaies, une statuette témoignent de l'occupation du territoire par les Celtes et les Romains. C'est à cette époque que l'existence d'un port est confirmée par la découverte de boucles de fer destinées à retenir les navires au moyen de câbles. Considérant que le port se situe sur les limites du pays des Curiosolites (capitale : Corseul), ces vainqueurs des Gaules l'auraient appelé Fines, mot latin signifiant confins, frontières, limites. Habituellement la limite entre deux territoires.
Plus tard, le nom de la commune devient Ad Finiac puis Yffiniac.
La tradition orale traduit Yffiniac par ici finit l'eau ; hic finit aquam en latin, certainement parce que la localité est implantée au fond d'une baie où se rejoignent deux cours d'eau, le Camoy et l'Urne. Il se trouvait jadis au confluent le moulin de la grève.
Une ancêtre de Bernard Hinault dans son costume d’apparat...
L’anse d´Yffiniac, recouvrant 700 hectares de vase, de sable, de prés-salés (100 hectares), entre la pointe de Cesson à l´ouest et la pointe des Guettes à l´est. Le fond de la Baie, comme il est appelé, est formé aujourd’hui des trois communes voisines de Hillion, Yffiniac et Langueux. L’endroit, un des principaux sites d’hivernage en Bretagne pour les oiseaux, fait également partie du réseau Natura 2000. Le marais d’Yffiniac est après la baie du Mont-Saint-Michel le plus vaste ensemble de prés-salés de la côte Nord Armoricaine. Ce marais est constitué d’associations typiques des prés-salés de fond d’anse révélant une zone caractéristique. Tous les habitats de végétation du pré-salé :
- la haute-slikke caractérisée par des communautés à salicornes annuelles
- le bas-schorre dans lequel la spartine pénètre
- le schorre présente des communautés végétales variées, depuis sa base caractérisée par la présence de la salicorne vivace et la puccinellie maritime,
- le schorre moyen où domine l’obione en association avec son algue rouge.
Et à marée basse, ne reste en eau que l’étier des fleuves en l’occurrence de l’Urne qui a creusé son lit dans une vallée sinueuse jusqu'à la baie, au coeur de la réserve naturelle.
La marche s’effectue sur un sentier avec sous-bois, puis sur un chemin dégagé dont la longueur de 1500 mètres et notre avancée est signalée tous les cent mètres par un repère au sol. Nous pensons arriver au village en face, il n’en est rien, le chemin tourne et s’éloigne....
Nous montons ensuite sur la digue pour continuer notre parcours à l’envers de la direction souhaitée. Enfin, nous arrivons sur la route et un pont... c’est à ce moment là que passe LouLou dans son taxi. Coïncidence car le GR34 s’écarte aussi sec de la route après le pont.
Nous finissons par arriver sur la route côtière et allons pouvoir enfin prendre un cap vers le nord. La piste piétonne est large et rectiligne et surtout plate, les kilomètres tombent...
Cependant, la monotonie du parcours est compensée par une halte récréative.
Nous arrivons au Bout-de-Ville L'ancienne briqueterie de Saint-Ilan est devenu un musée consacré à l'histoire de la baie. Trois thèmes sont abordés dans ce musée : la briqueterie, le maraichage et les Chemins de fer des Côtes-du-Nord.
L'Association des chemins de fer des Côtes-du-Nord occupe une partie du terrain. Les bénévoles ont reposé de la voie et restauré du matériel ferroviaire historique. Pendant l'été, il est possible d'emprunter ce petit train touristique unique en Bretagne pour un petit parcours dans le Parc de Boutdeville ou de navettes ...
La visite du parc et du musée ferroviaire à ciel ouvert est libre. Dans les années 1930, à son apogée, le réseau de voies métriques du département des Côtes-du-Nord était le plus important de France : 452 kilomètres de voies ferrées.
Nous poursuivons notre parcours rectiligne le long de la grève des Courses Les premières courses hippiques furent organisées les 14 et 15 juin 1807 sur les grèves de Cesson et Langueux, premières courses dans les Côtes-du-Nord. Au fil des ans, les courses de St-Brieuc devinrent une véritable institution drainant des milliers de spectateurs. Jusqu'en 1811, le public se réjouit de la domination des bidets bretons. Le bidet breton est un petit cheval qui mesure de 1,30 à 1,45 mètre au garrot. Il se caractérise par sa capacité à se déplacer à l'amble. Résistant, docile, courageux, facile à nourrir et rustique, c’est le seul cheval à être revenu de la campagne de Russie. Dans les années 1960, après l'arrêt des courses, le site est devenu une décharge....
Nous empruntons une voie dangereuse bien signalée ! C’est la fin du plat.
Le sentier revient en bord de mer, passe les pointes de Gourien et de Cesson.
Cette dernière pointe a vu se développer de petites constructions littorales à l'époque des premières congés payées, empiétant parfois sur le domaine public maritime. L'Etat souhaite aujourd'hui en détruire certaines au nom de la loi littoral. Les gardiens de l'histoire et des traditions se battent pour maintenir ces cabanons dont la vocation a quand même changé puisque certains semblent habités à l'année ou presque avec les problèmes de salubrité assainissement notamment qui se posent.
Le chemin monte...
Après la Pointe de Cesson le chemin entre en sous bois et monte et descend puis monte... Enfin une petite trouée dans la ramure, c’est la pause pour faire un vol du drone pour voir le paysayà l’entour et la Tour de Cesson. Elle est située à trois cents mètres de la pointe du promontoire de Cesson, elle est aujourd’hui en ruine.. Entre la Tour et la pointe, la falaise abrupte et haute de soixante-deux mètres semble vers le Nord et l’Est défier l’escalade ; par contre, vers le Sud, le terrain s’incline par une pente assez douce vers les grèves de Langueux, d’Yffiniac et d’Hillion
Elle fut édifiée en 1395 sur ordre du duc de Bretagne Jean IV de Montfort. Construite à près de 70 mètres de hauteur sur un éperon rocheux dominant la baie, la Tour de Cesson est un site historique et archéologique.
Cet emplacement stratégique est choisi afin de protéger l'embouchure du Gouët et la ville de Saint-Brieuc des attaques des pirates et d'éventuels agresseurs. D'ailleurs, différents vestiges, monnaies, ruines, fondations témoignent de l'occupation de ce lieu, notamment par les romains ou encore les vikings. La tour permet aussi au Duc de surveiller le trafic commercial maritime. La tour a été occupée par Olivier de Clisson tandis que le duc Jean IV la réclamait au connétable, à la suite du traité de 1388. La tour faisait une hauteur d'environ 70 mètres et comptait quatre étages. Ses murs avaient une épaisseur d'environ trois mètres. La plate-forme située à son sommet était dotée de mâchicoulis.
Au début du XVIIème siècle, il est demandé à ce que la tour soit complètement détruite. Mais la ville de Saint-Brieuc s’y oppose car celle-ci sert de repère pour les navires arrivant au port. La tour de Cesson, bien qu’en partie détruite a donc su garder son importance.
Nous finissons notre descente en arrivant sur la vieille voie ferrée.
Puis nous arrivons dans les vastes chantiers navals de Saint-Brieuc.
Nous sommes bloqués à hauteur du pont tournant par le passage du même voilier que nous avions vu à l’écluse. C’est la pause casse-croûte en attendant l’ouverture du pont. Tout cela pour franchir le Gouët (Ar Goued en breton), fleuve côtier long de 47 kilomètres et qui traverse les villes de Quintin, Saint-Brieuc et Plérin.
Traversé par Le Gouët qui se jette dans la mer à son embouchure, le Légué tire son nom d'un gué existant au lieu de l'ancien port appelé Favigo et servant de point de communication entre Saint-Brieuc et Plérin.
Saint Brieuc est proche mais nous en passerons pas en ville….
Pour compenser voici une Briochaine...
Le parcours le long du quai est plat, jusqu’à arriver vers le phare. L’accès au rivage est interdit à cause des algues vertes.
C’est finit pour le plat aujourd’hui avant la dernière plage. Il nous faut grimper dans un milieu urbanisé où l’on continu à construire.
Le chemin redescend vers la plage de Saint-Laurent, une très longue plage de plus d'un kilomètre. ) à hauteur des Nouëlles pour arriver au Port-Aurèle, le tout premier port de Saint-Brieuc, du nom de l’empereur romain Aurèle.
C’est le scandale de la jour avec le tour du centre hélio-marin : après une forte montée le long de la route les randonneurs sont confinés dans un corridor... Qui a accordé ce permis de construire en ayant écrit : vu la loi du 31 décembre 1976....
La montée vers la pointe du Roselier permet de voir un bel arbre....
Et d’observer le chemin parcouru le long de la plage Saint-Laurent.
La Pointe du Roselier est dotée d’une vue imprenable sur la baie de Saint-Brieuc. Ses falaises escarpées en ont fait un éperon barré de l’âge de fer. La vue vers le passé
L’ensemble défensif de la pointe du Roselier comprenait le corps de garde, l'ancienne guérite des douaniers disparue, le fort ou caserne et le four à boulets.
Le four à boulets est l’un des deux ultimes témoignages des défenses littorales de la Pointe du Roselier.
Le site a bien entendu été défendu par les allemands par des blockhaus de la Seconde Guerre mondiale. On y voit aussi une stèle dédiée aux péris et disparus en mer...
Le corps de garde un peu plus loin est sur le sentier et déserté des touristes.
Avec le soleil, les couleurs éclatent et notre parcours plus guilleret.
À 500 mètres au large, un promontoire rocheux surmonté d’une croix blanche se distingue : c’est le Rocher Martin. Il sert d’amer aux bateaux. Découvert à marée basse, un tombolo, flèche de sable résultant des courants marins, relie le rocher à la plage.
Martin Plage : à Plérin, plusieurs villas gallo-romaines ont été recensées. Près de la grève, sur une voie romaine, l’établissement thermal de Port Aurelle, fouillé en 1851, se distingue par son ampleur et ses murs agencés en opus piscatum (moellons disposés en arête de poisson). De l’autre côté, en contrebas du vallon encaissé et boisé du Bachelet, la petite plage familiale de Martin, aussi appelée Martin-Plage, étale ses galets.
Un peu plus loin vers l'ouest, la pointe des Tablettes mérite, elle aussi, un détour. C’est la dernière difficulté de la journée.
Car la vue, notamment à marée haute et avec un peu de soleil, est somptueuse. Quand on est face à la mer, à droite, on domine l'anse de Martin plage. Et sa croix blanche, plantée dans les rochers et entourée du bleu de la mer, donne un petit côté méditerranéen au paysage. Une impression renforcée par le pin maritime, accroché sur la pointe des Tablettes, qui fait face à l'horizon. À gauche, on surplombe les quelques 3 kilomètres de sable fin de la plage des Rosaires et de la plage de Tournemine.
Après une longue descente nous arrivons enfin sur la plage des Rosaires, grande plage de sable fin qui s’étend sur plus de 2 kilomètres.
Un petit signe pour LouLou :
Le résumé de l’étape sur Viméo :
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- B&B Ker Lubec 13 Avenue d'Armorique, 22190 Plérin
- Air BnB
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