mardi 9 avril 2019

Étape 06 : de Saint-Jacut à Matignon (27 km) lundi 8 avril

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ce matin, surprise en ouvrant les volets : ce n’est pas un ciel nuageux mais une brume bien installée qui rend le moulin fantasmagorique....
 
 
Après le solide peti déjeuner habituel, nous décidons d’aller vers la pointe du Chevet, sur la route on ne pouvait manquer l’église.
 
 
La visibilité est faible, à peine si l’on peut entr’apercevoir les formes des rochers et des îles. De la pointe du Chevet, ou « Chef de l’Isle », qui coiffe la presqu'île, les douaniers jouissaient d’un point de vue remarquable sur la baie des Ebihens. Aujourd'hui, ce site naturel remarquable est un haut lieu pour la contemplation.
 
 
L'archipel des Ébihens ou des Hébihens prolonge la presqu'île de Saint-Jacut-de-la-Mer. Le rocher principal, d'une superficie de 20 hectares dont le sommet culmine à 17 mètres est une des quelques îles privées de Bretagne, occupée principalement en été. Il est accessible à pied à marée basse. Il s’y trouve un étrange peuplier...
Repartir en longeant le littoral est de la Pointe.
 
 
Le corps de garde du Chef de l'Isle a été restauré par la commune. De forme rectangulaire, sans étage, avec un toit à deux pans, il mesure 4,50 mètres de longueur sur 3,50 mètres de largeur. Il dispose d'une ouverture, avec une porte en plein cintre au Nord et d'une fenêtre au Sud. L'ensemble de la maçonnerie a été reprise avec des joints en ciment, ainsi que la couverture en schiste.  À ses pieds une stèle rappelle que c’est d’ici que plusieurs officiers de la Légion Étrangère dont le général Koenig.
 
 
 
 
 
Le port d’hiver du Châtelet C’est de la 2ème partie du  IXème siècle que 2 ports sont aménagés à St-Jacut : l’un pour l’été et la période de la pêche au maquereau : la Houle Causseul ; le second pour l’hiver, protégé des tempêtes, le Châtelet, qui possède par ailleurs un remarquable grenier à sel. Ils conservent toute leur authenticité. Bien que semblant modeste, St-Jacut était en 1930 le 2ème port des Côtes-du-Nord. 
 
Le port d'été de la Houle Causseul est le port du "maqueriau" où l'on implorait "saint Awawa" de nous donner du poisson.
 
Le nom de la plage du Rougeret a été attribué au début du siècle dernier. Il ne vient pas de la peau des baigneurs grillés par le soleil (les corps étaient couverts à l’époque) mais d’herbes sauvages aux fleurs rouges aujourd’hui disparues qui poussaient à foison sur cette côte. Malheureusement le sentier n’accède pas au littoral...
 
La plage des Haas, faite de sable épais, est la plage des rêves pour de nombreux enfants où se construisent châteaux et autres formes de sable et coquillages. Le nom de la plage provient du parler maritime jaguen ; le haas était une sorte de petit requin aujourd’hui disparu.
 
 Après la plage des Haas, de l’autre côté de la presqu’île,le chemin littoral longe le parc de l’abbaye de Saint Jacut. Un portail vous permet d’accéder à cette propriété privée et de découvrir cet édifice remarquable. De l’ancienne Abbaye bénédictine, il ne reste plus de vestiges… L’histoire et la légende nous disent qu'au Vème siècle, deux moines, deux frères jumeaux, Jacut et Guéthenoc, arrivent sur cette presqu’île appelée « Landoac » en recherche d’un lieu propice à la fondation d’un ermitage. Un monastère bénédictin s’y établit et exercera une grande influence sur le développement et l’évolution de la région jusqu’à la Révolution. Vendue comme bien national, revendue plusieurs fois, l’abbaye connait bien des vicissitudes et des destinations diverses (caserne des douanes, maison d’une riche famille étrangère...). En 1875, les ruines du monastère sont achetées par la congrégation des soeurs de l’Immaculée de St-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine) qui en fera une maison de repos pour les religieuses et une école gratuite pour les enfants du pays. On commence immédiatement la restauration. Afin de soutenir l’école gratuite, les religieuses vont accueillir d’abord des touristes britanniques venant, sur prescription médicale, prendre des bains d’eau de mer et d’algues chaudes. Ils affluent dès 1876. C’est l’origine de la « pension de famille ». Au fil des années, le nombre des estivants toujours croissant, les religieuses développent la capacité hôtelière de l’Abbaye et diversifient les activités et l’accueil : elle est aujourd’hui une maison d’accueil et un haut lieu de rencontres culturelles et spirituelles. 
 
 


La pointe du Bechet et les écluses Jusqu’à son interdiction en 1852, St-Jacut comptait de nombreuses pêcheries, au point que les bateaux étaient rares ! Il en existait 2 sortes : des «  écluses »  avec des murets de pierres et des fascines (plessis végétal accroché à des piquets de bois) dont on distingue encore des traces.

Une rangée jaguine Grande Rue Il n’y avait qu’une rue dans le village, de part et d’autre de laquelle, s’alignaient perpendiculairement des maisons appelées « rangées ». Ces petites habitations de pêcheurs à un seul étage, accolées les unes aux autres, sont toutes fermées au Nord pour se protéger du vent et ouvertes au Sud pour bénéficier du soleil. Leur proximité favorisait la vie communautaire des Jaguens. Les rangées sont privées. 
 
Le sentier est agréable et permet d’avancer d’un bon pas. La brume s’estompe pour laisser place à un soleil minimaliste.
 
 
 
 
Le parcours longe la dune de Vauvert, on distingue bien maintenant la façade de l’autre rive. Nous sommes à marée haute, l’eau est calme comme celle d’un lac.
 
 
 
 
La Baie de l’Arguenon prolonge l’estuaire du fleuve côtier et est comprise entre Saint-Jacut et la Pointe du Bay. Quand on se poste depuis cette pointe, à marée basse, on peut profiter d’un paysage magnifique. Alignements de bouchots, pieux de bois, coquillages précieux sur le sable et au loin un chapelet d’îles et le dessin de la Côte d’Emeraude. La vue est encore plus belle quand le soleil se couche ! Douze exploitants concessionnaires travaillent dans la baie de l'Arguenon, pour la récolte des moules et des huîtres. Les eaux rencontrées dans l'estuaire de l'Arguenon sont des eaux saumâtres, mélange d'eau de mer et d'eau douce. C’est l’origine d’une huître de qualité. 
Nous avons le bonheur d’apercevoir une loutre qui chemine sans trop de préoccuper de nous.
 
 
Sur un espace limité, l’anse de la Pépinais offre un concentrée de la biodiversité des marais maritime : slikke, schorre, roselière … un écosystème rare. Un peu d’explications pour les néophytes : la slikke est la partie inférieure de l'estran,  inondée à chaque marée haute et le schorre ou  pré-salé est l’étendue à végétation basse située à proximité du bord de mer, inondée par les eaux salées uniquement lors des grandes marées.
La dune de Vauvert est un ensemble naturel mouvant et fragile ; il faut suivre le cheminement principal.
Ses dunes géologiques incomparables et la rare flore qui s’y développe méritent d’être protégées. Le site abrite en effet un éco-système très différent des vasières et des littoraux rocheux. On peut trouver ici un vrai jardin sauvage : orchidées, pavot cornu, pourpier, gaillet des sables, chardons... autant de couleurs et d'occasions de s'émerveiller.
 
Et soudain au détour d’un virage apparaît le château du Guildo qui surplombe de 20 mètres l'estuaire du fleuve Arguenon et est accessible par la route ainsi que par l'ancien chemin des douaniers.
 
Ce château est bâti sur un éperon rocheux à l'embouchure de la ria. Une position stratégique, puisque l’Arguenon fut à la fois frontière et voie de communication.
 
 
 
Une première maison forte des XIème et XIIème siècles, en grande partie en terre et bois, a été remplacée au XIIIème siècle par un château de pierre, construit sur un plan quadrangulaire avec des tours d'angles. 
 
 
La grande qualité architecturale du château marque la volonté d’affirmer la prédominance de la nouvelle dynastie ducale sur la région. Le château fut détruit au cours de la guerre de succession de Bretagne (1341-1364) qui vit l'affrontement entre Jean de Montfort et Charles de Blois pour la tête du duché. 
 
Au début du XVème siècle, il fut reconstruit par Charles de Dinan et adopta son plan actuel. Au milieu du XVème siècle, le château attint son apogée et devint une réelle résidence princière. Il appartenait alors à Françoise de Dinan, et son époux Gilles de Bretagne, frère du duc. Abandonné au XVIIème siècle, ce n’est qu’en 1981 qu’il fut sauvé de l’oubli et fit l’objet d’études et de valorisation. 
 
Le site, appartient au Département des Côtes-d'Armor.
Le prince Gilles de Bretagne, réputé pour mener une vie dissolue, amenant son frère le Duc François Ier à l'emprisonner puis à l'assassiner en 1450 généra une expression populaire : " Courir le guilledou ", évocation de la vie légère du malheureux Gilles. 
 
 
 
 
Il nous reste à franchir l’Arguénon par le pont. Précédemment le passage de l'Arguenon réputé dangereux était assuré par un bac qui existait déjà à l'époque gallo-romaine : il était le passage obligé de voies fréquentées. A partir de 1370, ce sont les moines qui assuraient le passage, prodiguaient des soins et offraient l'asile aux pauvres, dans deux petits hôpitaux construits de part et d'autre de la rivière sur ordre de Charles de Dinan. Au XVIIIème siècle, ce service fut assuré par des particuliers mais dans des conditions souvent périlleuses : deux à trois barques passaient sur l'autre rive à marée haute. Pendant la basse mer, c'est à dos d'homme qu'il fallait traverser ... à cheval ou en voiture pour ceux qui en possédaient ! Les bancs de sable mouvants changeant d'emplacement sous l'effet des courants, les bains de vase n'étaient pas rares et quelques voyageurs y perdaient même la vie ! Certaines nuits de pleine lune, on les entend parfois gémir près du quai où s'amarrent les bateaux ...
Le premier pont de bois, faisant l'objet d'un péage, construit en 1864, fut remplacé par celui-ci en 1973 en même temps que les nouveaux aménagements portuaires.
Juste après une table fort accueillante nous permet de faire une pause
 
 
 
Après avoir traversé le quai d'embarquement du petit port afin de longer la rive gauche de l'Arguenon, quelques centaines de mètres plus loin, apparaissent les « pierres sonnantes » éparpillées sur la plage près de la falaise, au lieu-dit Goule d'Enfer.  Certaines tombent encore de la petite falaise, émergeant de leur gangue de terre progressivement rongée par le courant des marées hautes. Amphibolitiques, elles émettent un son métallique lorsqu'on les choque. Il y a bien longtemps, tenaillé par une faim irrépressible, Gargantua fut attiré par l'odeur de poisson que dégageait un bateau remontant l'estuaire, la cale remplie de la pêche du jour. Il l'avala tout entier tant son appétit était grand, ignorant que le lestage de ces embarcations était constitué de pierres ! Mal lui en prit : incommodé par la dureté de celles-ci, il vomit sur la rive ce qu'il en restait... Aujourd'hui, elles gisent simplement, comme oubliées de la mémoire des hommes. 


 Gargantua est un personnage très présent sur le territoire breton. En effet, il aurait passé une partie de sa vie en Bretagne et aurait de fait laissé des traces. Ainsi, Plévenon serait son village natal, on retrouve son bâton ou son petit doigt dans une pierre filiforme au Fort-la-Latte, ou encore sa tombe au mont Garrot, à Saint-Suliac (Ille-et-Vilaine). Le son particulier de ces roches provient du fait qu’elles ont une contenance en fer plus importante qu’une pierre ordinaire. La présence de mica ou de cristaux de quartz a longtemps fait rêver la population des villages alentours, qui y voyaient la présence d’argent ou de diamants. 
 
 
 
Nous n’avons pas vu le château du Val d’Arguenondemeure des XVIème et XVIIIème siècles, est situé dans un parc qui donne directement sur la mer, et dans la même famille depuis l’an 1800.  Cette demeure fut habitée par des personnages illustres.
Le Prince de Condé y a été reçu au XVIème siècle, ce fut la demeure familiale de Chateaubriand, oncle de l’écrivain et père d’Armand de Chateaubriand, « courrier des Princes », demeure romantique où se réunissaient des poètes au XIXème siècle.
Aujourd’hui il faut bien vivre, alors une activité cabanes dans les arbres a été lancée.
 
Le balisage est facile sur un sentier côtier, il n’y a guère de raisons de se tromper. Par contre, les distances donnent une faible idée du temps nécessaire pour les parcourir. Le chemin est du style pointe du Grouin Saint-Malo, montée puis descente....
 
Nous arrivons à la plage dès Quatre Vaux où nous faisons notre pause méridienne. 
 
 
 
 
.voici un autre point de vue agréable pour déjeuner : on voit maintenant parfaitement bien les rochers et les îles des Hébihens prolonge la presqu'île de Saint-Jacut-de-la-Mer.
 
Nous décidons de passer par l’intérieur et d’éviter les Pointes de Bay et Tiqueras ce qui nous permet de voir au passage notre premier four à pain communautaire.
 
Nous arrivons à l’extrémité de la longue plage de Pen Guen  qui est longée par le parcours de golf de Saint-Cast.
 
Avec la marée qui descend c’est une plage immense, notre groupe se sépare en deux : ceux qui préfèrent être proches du sol ferme et ceux qui sont allés chercher le sable idéal.
 
Nous avons l’impression de marcher dans un désert de sable...
 
Juste après la pointe de la Garde commence la Grande plage, longue de 2 kilomètres, qui va de la Pointe de St-Cast à la Pointe de la Garde, longée par le Boulevard de la mer et reliée au port par une liaison piétonne. On y trouve des clubs de plage, de la location de bateaux et de tentes de plages, des activités Cap Armor.
 
 
 
 
 
 
 
 
Saint-Cast-le-Guildo se divise en plusieurs petites agglomérations : son bourg, aux vieilles maisons traditionnelles, demeure le centre administratif et religieux; le quartier des Mielles, près de la Grande Plage, connaît une vive animation durant l'été dans ses rues piétonnes. Le quartier de la pointe de la Garde, beaucoup plus résidentiel, offre aux regards de belles villas.
 
Quatre corps de garde, aux fonctions de surveillance militaire et douanière témoignent de la défense des côtes et du caractère stratégique de la presqu´île de Saint-Cast. Une des oeuvres est datée du 2ème quart du XVIIème siècle. Deux édifices évoquent la surveillance douanière des côtes au cours du XXème siècle (maison des douanes du Vallais et caserne des douanes du Guildo).
Après l’achat de victuailles pour le dîner du soir, nous reprenons notre parcours côtier.
 
L'Isle et le port ont conservé un charme plus ancien, avec de vieilles maisons de pêcheurs, de pittoresques ruelles coupées d'escaliers et la petite chapelle Sainte-Blanche. 
Le Feu de Saint-Cast est implanté à l'extrémité du môle protégeant le nouveau port de Saint-Cast en eau profonde.
 
 
Les marées prises en compte dans la conception du port sont bien visibles en voyant la hauteurs des poteaux qui permettent de faire coulisser les pontons, 
 
Du nouveau port, il ne reste plus qu’à grimper à la pointe de Saint-Cast. Avant le panorama c’est un monument étrange qui attire l’œil. Il est dédié aux évadés de France qui préférèrent mourir debout plutôt que vivre à genoux.
 
 
Un vieux canon n’est plus qu’un bloc de rouille à l’image de la plaque signalétique.
 
 
Une table d’orientation permet de donner un nom à tous les recoins de la côte.
 
Il faut dire que d’ici on peut voir la pointe du Grouin, qui est maintenant très loin.
 
Et de l’autre, le cap Fréhel et le Fort-La-Latte
Le chemin côtier est agréable : sans d’horribles montées et descentes.
 
 
À la pointe de l’Isle on jouit du magnifique panorama sur la mer et le Fort La Latte. Des canons (XVIIIème siècle) et le monument de la Frégate Laplace qui fit naufrage en 1950 complètent la curiosité du marcheur.
 
Le petit crachin s’est transformé en pluie soutenue, nous décidons de gagner directement notre hébergement par la route la plus directe.
 
Le résumé de l’étape en vidéo :
 
 
Par contre nous n’aurons pas vu :
 
 
La Plage de la Mare donne l'impression qu'elle est plus petite et fermée que ses voisines de La Fresnaye et de La Fosse. Pourtant la plage de La Mare mesure tout de même 250 mètres. Quoi qu'il en soit, elle n'en a pas tout à fait le même charme, même si le cadre maritime est grandiose et si la vue sur le château de Fort-la-Latte est toujours impressionnante. Son orientation nord lui vaut aussi d'être plus frontalement la proie des vagues. Cela se vérifie par ses éboulements de falaises qui condamnent une partie de l'espace.
 
Située sur la pointe de la Corbière, une chapelle a été érigée en 1933 en utilisant les vestiges de la chapelle Saint-Amand, provenant de Paule. Jamais consacrée, elle est aujourd’hui une maison d’habitation.
 
Le corps de garde de la Corbière est dans un état remarquable, excepté la couverture (en tôle ondulé) et la charpente inexistante. Les matériaux anciens sont d'origine et le linteau de l'ouverture principale porte la date de 1638. Ce poste pouvait surveiller l'entrée est de la baie de la Fresnaye et le débarquement éventuel sur la plage de la Mare, de soldats ou de contrebandiers. Il est est situé au bord de la falaise, à la pointe de la Corbière, dominant l'anse de la Mare. Il fait partie d'une propriété privée. 
 
 
 
La plage de la Pissotte est scindée en deux parties à marée haute. L'endroit fait l'unanimité, notamment parmi les touristes du nord de l'Europe. Surtout grâce à son cadre enchanteur, ses eaux d'un bleu-vert translucide et sa vue imprenable sur le château de Fort-la-Latte. Mais toute belle chose se mérite et l'accès en est difficile (escalier raide et  étroit). Orientée nord-ouest, le lieu est venté par mauvais temps, mais heureusement à l'abri des vents d'est et sud-est, courants par beau temps. Les recoins nombreux permettent de s'isoler. Il n'y a que le nom qui ne fasse pas l'unanimité.
 
 
Pointe du Châtelet 
 
 
la plage de Fresnaye n'offre pas toutes les possibilités d'activités qu'offrent les grandes plages touristiques, elle présente un cadre idyllique. Sa courbure et ses rochers offrent des abris contre les vents autres que le norois (nord-ouest). En revanche, aucun moyen de se mettre à l'abri de la vue superbe sur le large et le château de Fort-la-Latte. 
 
 
Le Grouin de la Fosse 
 
 
La plage de la Fosse, située à l'extrémité ouest de la Presqu'île, est abritée par la Pointe du Grouin de la Fosse. magnifique  panorama entre forêts de bouchots et vue splendide sur le château de Fort-la-Latte, de l'autre côté de la baie du Frémur, au nord. Quand il fait beau, la couleur de l'eau rappelle la raison pour laquelle on appelle cette portion de littoral "la Côte d'Emeraude".  Un peu ombragée par endroits le matin, cette plage est idéale dès midi.
 
En longeant la baie de La Fresnaye, nous avons en ligne de mire le Fort-La-Latte. Quelle magnifique vue !
Cette baie tient son nom des frènes qui la bordaient autrefois. La découverte de troncs d’arbres et de racines fossilisées fait dire aux scientifiques que la baie de la Fresnaye fut envahie par la mer, certainement au début du VIIIème siècle. Un siècle plus tard, les Normands y débarquèrent, suivis au XIIème siècle, par de nombreux pèlerins venus d’Angleterre ou des pays nordiques. C’est la deuxième baie de la journée qui est réputée pour ses huîtres.
 
 
Port Saint-Jean marque la limite de Saint-Cast le Guildo et Saint-Germain de la Mer, village de Matignon. Minuscule cale ouverte sur une crique débouchant sur la baie de la Fresnaye, elle n'est fréquentée que par quelques rares plaisanciers et un ostréiculteur. Si la marée est haute, gravissez la petite route pour reprendre le sentier de randonnée.
 
 
Il aboutit aux abords de l’ancien moulin à marée de la Roche Noire dont la machinerie a complètement disparu. Le moulin fut construit en 1869. Mais, en 1920, la tempête ayant ayant créé une brèche dans la chaussée, il cesse ses activités. Le corps de bâtiment fut reconstruite, en 1976, par les nouveaux propriétaires pour devenir une jolie et vaste maison. L'étang du moulin existe toujours et voit encore la mer l'envahir au montant.
 
La digue,  qui permettait son fonctionnement, étant construite sur le Domaine Public Maritime, fut détruite en 2004 pour retrouver l'effet du marnage dans cette petite vallée littorale. Ce qui occasionne de nos jours un détour.
 
 
 
 
Depuis la pointe Saint-Efficace, le regard longeant la baie, on découvre d'abord le port Saint-Géran, puis Port-Nieux, sis sur la commune de Plévenon. Dans le lointain, on aperçoit le château d'eau et le clocher de l'église de Pléboulle et enfin Port-à-la-Duc, baigné par la mer à chaque marée. Sur le versant, à gauche, se situe Saint-Germain-de-la-Mer et à droite, cachés par un repli de terrain, port Saint-Jean et l'anse du moulin de Roche-Noire. Ensuite, on aperçoit la plage de la Fosse en Saint-Cast.
 
 
Saint-Germain de la Mer est devenu, au cours des dernières années, un village de résidences secondaires qui se réveille principalement lors des beaux jours. Quelques nouvelles maisons y ont vu le jour, un petit commerce y a été ouvert et un manège à chevaux a parachevé un décor où la vie à l'ancienne a désormais disparu.
La chapelle Saint-Germain-de-la-Mer a été reconstruite en 1875 mais présente, à l'intérieur, des éléments qui datent de l'ancienne église paroissiale de Matignon située à cet endroit. Elle possède un porche roman du XIIème siècle et abrite un baptistère du XIIIème, une statue en bois polychrome de saint Germain du XVIIème et un maître-autel du XVIIIème.

La fontaine baptismale en granite sculpté date du XIIIème siècle.
 
Le lavoir et sa fontaine, se trouvent à 300 mètres de la chapelle.
 
L'histoire du village remonte probablement au Vème siècle où, selon la légende, débarqua Germain dit d'Auxerre. Revenant de la "Grande Île" où il s'était rendu en l'an 429 pour y lutter contre la doctrine pélagienne, il trouva ici une terre fertile. Une autre légende dit qu'il fut à l'origine du ruisseau qui, plus tard, servira à l'exploitation du moulin à eau. Certaines croyances persistent à son sujet telle celle qui raconte que lorsque l'on voulut emmener sa statue (en bois polychrome datant du  XVIIème siècle) à Matignon, marquant ainsi la fin de l'indépendance de Saint-Germain, elle descendit de la charrette qui l'en expatriait pour revenir au village en fuyant à travers champs, les plus fertiles de la région... Il fut dès lors décidé de la laisser continuer à protéger la chapelle et son village... Elle y trône toujours, en compagnie de celles de Saint-Louis (de la même époque) et de Saint-Antoine de Padoue, sculptée au XVIème siècle.
 
 
La croix en granite sur socle octogonal date du XVIIème siècle.
 
La Chapelle 
 
(Manoir de la Vigne?)
 
 
 
Matignon
 Matignon doit son existence aux seigneurs de Matignon qui construisirent un château sur une motte féodale (la Butte au Coq) vers le XIème siècle. L’origine du nom, selon l’hypothèse la plus communément admise, ne serait ni celtique ni bretonne mais plutôt latine (Matinnhum). La dernière descendante des seigneurs de Matignon, Luce, épousa, Etienne Gouyon vers 1180. Les Gouyon de Matignon firent construire vers le XIIIème siècle une collégiale et un manoir près de leur château. La ville de Matignon se développa aux alentours. Le chef-lieu de la paroisse étant situé à Saint-Germain-de-la-Mer depuis le Xème siècle, la ville de Matignon y fut alors enclavée. Après la Révolution Française la paroisse fut transférée à Matignon.
 
 
 
 
 

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