dimanche 12 mai 2024

Étape 13 : de Landévennec à Lanvéoc (25 km) samedi 11 mai 2024

 
 
 
 
 
 Nous sommes partagés en deux groupes de trois. Un premier groupe avec la voiture qui ira faire des courses puis se positionner en sortie de la forêt de Landévennec et qui viendrait retrouver l’autre groupe en sens inverse. Le problème de la rencontre impossible est la destruction massive de la forêt par les tempêtes de cet hiver…
Des arbres en nombre arrachés qui rendent la progression extrêmement difficile.



  Nous arrivons à hauteur du Sillon des Anglais est une forme originale, née à la fin de la période glaciaire, il y a 10 000 ans. Il s’agit d’un cordon de sable et de galets parallèle à la côte, mesurant 450 mètres de long et 20 mètres de large. Il est en réalité constitué de trois flèches assemblées. La première flèche, la plus ancienne, est presque entièrement végétalisée ; la deuxième est constituée de matériaux plus fins ; la troisième est fortement végétalisée.




L’origine de cet édifice est due à une importante dérive littorale orientée est-ouest. Dans la zone proche du sillon, les fonds ont une topographie régulière et peu de profondeur. La forme dans son extrémité distale est originale puisqu’il s’agit de « crochons » liés à la diffraction de la houle à la pointe de la troisième flèche.



La Forêt domaniale de Landévennec est une ancienne propriété de l'abbaye, devenue Bien National à la Révolution française, elle couvre 465 hectares répartis en deux massifs : le Bois du Loc’h avec sa réserve biologique intégrale et le Bois du Folgoat que nous avons traversé hier. 
Au sein de ce bois de Loc’h, une réserve biologique intégrale de 76 hectares a été créée en 2006, c'est la première de Bretagne, elle comprend une bonne part du bois feuillu du versant donnant sur la Rade de Brest (entre le Loc'h et le village de la Forêt) se terminant en falaise, ainsi que les deux tiers aval du vallon du ruisseau du Bois du Loc ‘h et l'ensemble du versant Sud qui en dépend.
La zone contient aussi, à l'Ouest du bois, le site de l'anse du Loc'h qui est une double flèche de galets issue de l'accumulation de matériaux apportés par la dérive littorale, qui isole de la mer un petit marais maritime alimenté par le Ruisseau du Moulin du Loc'h. 


La flèche interne qui s'enracine à l'Est n'est plus active et porte un schorre à obione, tandis que la flèche externe de galets, nue de végétation, et accrochée à l'Ouest, est fonctionnelle et domine la première de plus d'un mètre. Cet ensemble réalise ainsi un système en chicane constitué de deux cordons superposés, la flèche externe s'est développée sur une flèche interne plus ancienne également ancrée à l'Ouest. Depuis 2004 une brèche dans le cordon interne court-circuite le trajet en baïonnette qu'effectuaient les eaux entre le marais et la rade fragilisant le cordon externe à marée descendante qui est aussi menacé de rupture par les vagues de tempêtes, le cordon interne ne protégerait alors plus assez le marais maritime dont il est une partie constitutive, avec pour conséquences un appauvrissement biologique et la perte d'une unité géomorphologique remarquable.
C’est un bois de pente, constitué d'une chênaie-hêtraie à houx et if, avec localement de la grande luzule en sous- bois, quelques affleurements rocheux et accumulation de blocs existent sur les pentes du versant Nord. Un sous-bois plus ou moins alluvial sous une ripisylve fragmentaire (aulnaie-frênaie) existe dans la partie aval du vallon ainsi que plus localement à ce niveau une boulaie tourbeuse, et plus en amont une saulaie-boulaie à sphaignes.








 
 

 
Cinq kilomètres de Landevénnec au Loc’h, le sentier est parfois boueux, et c’est presque l’habitude… Par contre il est très souvent spongieux, …  5 kilomètres longs et pénibles à marcher…
 
 Le résultat de cette lente progression est de nous retrouver à la pointe du loch à 14 heures au lieu de midi pour le déjeuner…







 
 Le poulier du Loc'h est une "digue" naturelle constituée de cailloux déplacés par les courants marins qui poussent les pierres du fond de la mer sur la berge. Progressivement ce dépôt de matériaux s'élève et s'étire. Ce talus grandit tout doucement et constitue un barrage envers la zone humide en retrait. Les ruisseaux d'eau douce qui alimentent la zone humide, peinent à rejoindre la mer et doivent franchir cette élévation avec conviction.
Par grande marée, la mer enjambe son œuvre et submerge la zone humide.
Visuellement, le poulier du Loc'h n'est pas spectaculaire, on le confond hâtivement avec une grève, mais quand on sait que la nature n'a de cesse de déposer de nouveaux graviers depuis des millénaires et que son intention est de poursuivre encore longtemps, l'émotion naît du constat de cette patience qui se chiffre en centimètres par siècle. 
 
  Lis remontons ensuite vers Quillien.
 
Les éboulis de Quillien en Argol : plusieurs coulées se sont superposées et chacune a une spécificité de couleur, de densité et de grain. 
 
 Et de là nous abrégeons le parcours en voiture….


 
Le manoir d’Hirgars 
Dès le XIème siècle, le nom Hirgars, haie longue en breton, est mentionné dans le Cartulaire de Landévennec. La seigneurie appartient aux seigneurs d'Hirgars, vassaux des seigneurs de Poulmic, jusqu'à la mort d'Alain d'Hirgars en 1647.   À la veille de la Révolution, le domaine appartient à une petite-fille du marquis du Châtel. Le manoir reste en possession de ses descendants jusqu'en 1845, date à laquelle les Bossennec, de Douarnenez, acquièrent le domaine. Devenue trop basse pour les charrettes chargées de bottes, l'entrée cavalière de celui-ci est détruite au début du XXème siècle. Dans la grande salle se dresse une cheminée en granite sculptée en contre-courbe et décorée de choux frisés. »
Pendant la Révolution, l'écusson aux armes d'Hirgars qui orne la porte est caché afin qu'il ne disparaisse pas. En 1950, il est remis en place. Une tour, dont le soubassement révèle l'amorce d'un souterrain qui devait mener à l'ancienne motte féodale, jouxte cette porte. Une légende rapporte qu'un géant habitait dans ce manoir, tandis qu'un autre habitait à Poulmic. Corentin, un jeune homme de Crozon, réussit à les tuer et délivre du même coup la fille du seigneur de Rosmadec, transformée en jument par le tyran d'Hirgars. Mgr de Rosmadec accorda la main de sa fille à Corentin, et les deux époux reconstruisirent le château grâce au trésor du géant.
 
 
 Le Bois de Poulmic se situe sur la formation des schistes et quartzites de Plougastel qui génère de forts reliefs et des sols principalement acide. La forte pente boisée tombe directement sur le trait de côte ; elle est orientée au Nord mais est assez bien protégée des vents dominants. Le climat forestier reste donc toujours assez frais et localement assez humide à la faveur de sources apparaissant sur le coteau ; il reste doux toute l'année, sans grands écarts de températures du fait de l'influence maritime. Ces conditions sont propices au développement de la chênaie-hêtraie acidiphile à houx, habitat forestier d'intérêt communautaire qui apparaît bien typé dans les secteurs n'ayant pas subi un enrésinement. La fougère protégée au plan national : dryoptéris atlantique (Dryopteris aemula) est rencontrée régulièrement sur les endroits frais du versant, et l'Escargot de Quimper (Elona quimperiana) protégé et d'intérêt communautaire, est également bien présent partout. Une belle station d'aspérule odorante (Galium odoratum) est également signalée dans ce bois.
La seigneurie de Poulmic dont le château se situait dès le Moyen-âge sur le terrain de l'actuelle base navale de Lanvéoc-Poulmic, disposait de bois dont la surface devait être bien plus importante qu'à l'heure actuelle. La baronnie s'est dissoute depuis longtemps mais la forêt en bord de mer subsiste sur la côte Nord de la presqu'île de Crozon. En partie privée, le GR 34 permet néanmoins de longer le rivage dans les sous-bois. Les atmosphères boisée et marine se côtoyant, les ressentis sont différents de ceux d'une simple forêt. Promenade bucolique, surtout en hiver, en l'absence des feuillages, pour découvrir la vie et les paysages marins.
 



 
 
 
L'École navale de Lanvéoc-Poulmic assure la formation initiale des officiers de la Marine nationale française, destinés à occuper des postes de commandement à bord des bâtiments de surface, des sous-marins, dans l'aéronautique navale, dans les formations de fusiliers marins et commandos et au sein des états-majors.
 
Les deux tiers sud de la commune de Lanvéoc forment un plateau situé vers 80 mètres d'altitude, sur lequel s'est établi la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic, échancré principalement par un petit vallon à sa limite sud , à son débouché maritime a été bâtie l'École navale de Lanvéoc-Poulmic. Les falaises bordant la Rade de Brest présentent un fort dénivelé et sont pour l'essentiel boisées, principalement entre la pointe de Lanvéoc (où se trouve un fort) et la pointe de Pen ar Vir (où se trouve une tourelle), ainsi que, plus à l'est, en limite maritime du Bois de Poulmic.
 
 

 
 
Lanvéoc La proximité de la rade de Brest et de la marine est à l'origine de l'expansion de Lanvéoc. Grâce à la route royale Nantes-Hennebont-Quimper-Brest via Lanvéoc, l'activité commerciale du bourg (auberges, diligences, foires, moulins, four à chaux, construction et réparation navale...) et la population vont se développer et dans les campagnes, les fermiers seront navigateurs afin de répondre à la demande de transport des troupes, des civils et des marchandises, les barques s'échouant sur la petite ou sur la grande grève suivant le sens du vent. De nombreux personnages importants ont emprunté cette voie : ainsi le passage du roi de Siam est représenté sur la façade de la mairie. En 1872, Lanvéoc devient une commune indépendante de Crozon.
La présence militaire se précise quand la base aéronavale des hydravions s'installe au Poulmic à partir de 1930 et après la guerre, en 1946, c'est l'Ecole Navale qui y installe ses quartiers.
La Base et le Fort occupés pendant la guerre vaudront à la commune d'être bombardée 18 fois, à des habitants d'être tués ou blessés, à l'école des garçons d'être détuite ce qui vaudra aux écoliers de connaître pendant 10 ans « l' école en barraques » avant d'entrer dans l'école neuve en 1956. Autre conséquence de la guerre, une entreprise s'installe à la cale pour renflouer et découper les bateaux coulés en rade, offrant 150 emplois directs et une reprise de l'activité des commerçants et des artisants.
Après 1950, la grande-grève et la cale reviendront aux pêcheurs et de plus en plus aux vacanciers.
 
 
 
La Cale est le lien de vie qui a animé des générations d'habitants locaux mais pas seulement. On y décharge la pêche, les marchandises et puis des visiteurs.  Des Brestois qui venaient humer le parfum de la vie à Lanvéoc avec les foires aux petits veaux du vendredi, les fêtes locales, le pardon de Sainte Anne... Les bateaux à vapeur sillonnaient la rade de Brest à heure régulière jusqu'à ce que le prix du charbon après la Première Guerre Mondiale ne rende la liaison non rentable.
 
 
 
Sur le site de la Cale, la Grande Grève, en forme d'anse de panier, propose aux pêcheurs et aux estivants un lieu convivial. Le relief, particulièrement vallonné, la présence du Fort de Lanvéoc perché sur son promontoire rocheux, la zone boisée coté Est et les grands arbres largement présents en arrière plan sur tout le secteur, confèrent au lieu la forme d'un théâtre naturel. Le terre-plain vert, le camping, la Cale et la plage en constituent la scène.
La rade, avec le littoral découpé de la presqu'île de Plougastel, offre un paysage exceptionnel.
 
La plage de Lanvéoc se trouve dans la rade de Brest (partie nord de la presqu’ile) à l’est de la pointe de Lanvéoc. Relativement étroite, cette plage est surtout fréquentée par les campeurs voisins.
 
 
Finalement nous allons dîner à la Cale 






 
 
 
  • chambres d’hôtes 9 rue de Poulmic  AirBnB Marina HM34R92TTZ 
  • Bar Restaurant la Cale pour dîner… sur FaceBook 

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