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lundi 29 avril 2019

Étape 26 : de Santec à Moguériec (20 km) dimanche 28 avril

 
 
 

 
 
Aujourd’hui, c’est encore un temps breton : des nuages, du vent et peut-être de la pluie comme cette nuit. Mais en démarrant la pluie s’est arrêtée. Comme il fait froid, la pèlerine est de mise....  Nous quittons Perharidi par la plage de Pouldu qui est bien abritée des vents de Nord-Est à Sud. Dépendante de Santec et de Roscoff, elle est très fréquentée en saison estivale car le camping des Quatre Vents occupe une partie des dunes de ces deux communes. 
 
 
 
 
 
 
 
 
À Santec on a retrouvé sept sites gaulois de « bouilleurs » de sel qui attestent de la pratique de la récolte du sel et de son commerce. La tribu gauloise qui habita la région, les « Osismii », détenait un vaste territoire depuis Bréhat jusqu’à la rivière de Landerneau. Elle était alliée aux Vénètes dans la vaine lutte contre l'invasion romaine. En effet, les romains ont campé au IIIème Siècle dans la région comme l'indiquent des bronzes de Gallien, Claude II et Dioclétien découverts récemment. Une légion romaine « Pagus Légionensi » a occupé la région. Les habitants se seraient alors appelés les Legionenses, puis les Leonenses. Ce serait l’origine du « Léon » contemporain.
 
 
Porz an Aotrou le «  port du Monsieur »  est le petit port naturel situé à l’est de la pointe de Corn Al Loa. Il s'y trouvait un piège à poissons sous forme de barrage constitué de grosses pierres bien assemblées long de 100 mètres et orienté est-ouest ; il s'assèche tous les jours.
 De la pointe de «  Corn ar Loa »  on peut embrasser du regard la plage du Thevenn d’un côté et...
 
... l'Île de Batz et le chenal et ses nombreux îlots puis la Pointe de Perharidy et une partie de Roscoff.
 
 
 
 
 
 
 La plage du Theven est un port naturel pour de nombreux pêcheurs plaisanciers. Propice à la pratique de toutes les activités maritimes et nautiques, elle est fréquentée majoritairement par les familles santécoises qui y trouvent calme et sécurité. Située sur un îlot peu distant de la côte, Roc'h-Kroum (la roche courbée) recèle une nécropole remontant à l'âge du bronze armoricain. C'est l'érosion marine, accentuée par l'érosion éolienne, qui a fait apparaître dans la falaise, côté sud-est, des structures en pierre sèches, oeuvres de la main de l'homme. Des fouilles, entreprises suite à cette découverte ont mis à jour une trentaine de sépultures en coffre, disposées sur le pré de deux ares.
Comme la marée le permet, nous marchons au milieu de la plage sur le sable dur et les algues.
 
 
Sur le chemin de Beg ar Billou nous découvrons que le mobil-home remplace la résidence secondaire. Ce sont des centaines qui sont implantées sur une petite surface....

 
 
Une propriété privée occupe toute la pointe de Beg ar Bilou elle veut se faire discrète pour éviter le droit de passage... 
 
Dans le flou de la journée, on peut apercevoir malgré tout le phare de l’île de Batz.
 
Le GR34 évite la plage du Dossen bordée par le camping municipal. Cette longue plage est en grande partie dédiée aux sports nautiques. 
Une stèle rappelle la catastrophe du 23 septembre 1944.  La mer, la plage et la dune étaient minées.  Après la guerre, il a fallu tout retirer. Quelques 3 800 mines qui s'y trouvaient ont été désamorcées puis chargées sur des charrettes de cultivateurs. Elles ont été ensuite entreposées dans les garages situés sous l'hôtel du Roc'h-Treas.
 Au cours du déchargement d'une charrette, une explosion se produisit, le souffle sur un rayon de 300 mètres détruisit des hôtels et des habitations proches. D'autres maisons eurent leurs toitures et fenêtres soufflées par l'explosion. Dix-sept personnes perdirent la vie.
 
 
 
 
 Le GR34 traverse la forêt domaniale de Santec par une une grande trouée dotée d’une verte pelouse et elle recouvre 97 hectares d’espèces diverses résistantes au climat maritime du lieu. Elle fut implantée à partir de l’année 1760 pour lutter contre l’érosion rapide des sols suite à l’ensablement de Santec.
 
Les espèces végétales qui la composent sont diverses :  pins insignis, pins noirs, érables, pins de Monterey, pins  pignon, cyprès de Lambert, pins laricio, frênes, peupliers, chênes verts. Les petites dunes sont couvertes de  fourrés denses  à troènes, ajoncs et prunelliers. Un autre superbe cyprès de Lambert annonce la fin de la forêt.
 
 
 
D'une longueur de 30 kilomètres, l’Horn prend sa source dans la commune de Plouvorn. Il se jette dans la Manche entre la forêt domaniale de Santec, le Pont Bihan et le lieu-dit Kerbrat. Nous le franchissons par une passerelle en pierres submersible seulement lors des marées très hautes. 
 
 
Certaines plages de rivière cumulent les avantages d'un sable continuellement apporté par la mer et d'une eau perpétuellement apportée par la rivière. C'est ici le cas avec la plage de Kerbrat. Même à marée basse, l'estuaire de l'Horn, qui sépare Plougoulm de Santec, est d'une beauté sauvage. Les oiseaux marins aiment le lieu. Un lieu qui fascine immédiatement, de même que toute la pointe de Toul an Ouch, ses plages et vestiges néolithiques.
 
 
 
La plage de Toul an Ouch de Plougoulm est une plage sauvage au bout d'une petite pointe sauvage. Champs de dunes et langues de sable donnent une impression de bout du monde. Ses fonds hauts font reculer la mer assez loin, tandis que sur l'autre rive de l'anse du Guillec, à gauche, vers Mogueriec, la marée montre moins d'amplitude. L'espace disponible ici est donc très vaste.
 
 
 
 
La presqu'île de Pen an Dour est un éperon barré où des chasseurs trouvaient un refuge depuis le Paléolithique; des pointes de flèche en silex et des percuteurs ont y été trouvés, traces d’un campement qui se trouvait là à l'abri du promontoire qui permettait de s'abriter du vent. 
 
Par la suite, au mésolithique, puis à l'âge du bronze, l'endroit servit d'abri permanent (des tessons de poteries, des objets en bronze tels que haches, poignards, marteaux, .. ont été découverts, ainsi que plusieurs tombes (des caveaux et coffres de pierre sous tumulus) ; à l'âge du fer, les lieux ont été cultivés : on a retrouvé, protégés par l'épaisse couche de sable qui s'est depuis accumulée, des traces d'anciennes planches de culture, bombées sur un mètre de large environ, séparées par des creux ; ces parcelles étaient délimitées par des talus formés de cailloux et de blocs de granite.
Cet éperon barré n’est pas aussi impressionnant que les précédents que nous avons vu car sa hauteur est bien moindre.
 
La plage du Guillec est située de l’autre côté de l’éperon barré dans l’anse de la rivière éponyme.
 
En face, tout proche Moguériec... il reste à aller au fond de l'anse du Guillec, entre Plougoulm et Sibiril ; c’est un aber, un large estuaire sableux et préservé. 
 
A pleine mer, c'est un lac, à basse mer un oued fascinant, au milieu duquel coule une rivière le Guillec qui, contrairement à la partie maritime de l'anse, coule ici tout près. 
 
 
Le parcours de la vallée du Guillec est très agréable. Tantôt vaste estuaire où un beau bateau repose, tantôt véritable tunnel de verdure le long du ruisseau qui se rétrécit pour passer sous un joli pont reliant Pen ar Pont à Saint Jacques.
 
 
Enjambant la rivière du Guillec ce petit pont permet enfin de changer de rive et de poursuivre le parcours en sens inverse mais sur la rive gauche en commençant par le hameau Saint-Jacques.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Le manoir de Kerlan (XVéme-XVIème siècles) est le berceau de la famille Kerlan. Il n’est guère visible caché dans un bosquet. À l'origine, ce manoir possédait une chapelle dédiée à saint Roch et qui portait les armoiries de la famille de Quélen. Ce bel édifice gothique avait servit de « quartier général » au chef des ligueurs qui assiégeaient Kérouzéré en 1590. Plus tard, Gustave Flaubert et Alphonse Daudet y séjournèrent.
 
 
L’ancien moulin seigneurial de Kerlan est quant à lui bien visible et opérationnel puisque sa roue tourne activée par un ru.
 
 
 
 
Nous passons en proximité de Kersauzon où se trouve l'ancien manoir de Kersauzon, propriété de la famille de Kérouzéré, puis des familles Larlan et Eon. Nous n’avons pas vu d’amiral sur la grève. Par contre, nous  avons vu tous les oiseaux de ce panneau informatif.
 
De l’autre côté l’éperon barré apparaît plus clairement.
 
 
 
 
Une tourelle lumineuse verte et blanche marque l’entrée de l’anse du Guillec. 
 
 
 
 Le petit port typique de Moguériec, autrefois spécialisé dans la pêche de la langouste, s'est spécialisé dans le crabe, l'araignée et le homard. Son phare et sa jetée, mettent à l'abri les bateaux de plaisance de la houle du large. Une cale de mise à l'eau permet, à marée haute de mettre ou sortir les bateaux de l'eau. 
 
 
Menacé de disparition, le phare de Moguériec, est soutenu par une association très active. Pour restaurer ce phare de métal, cette association sibiriloise  se bat bec et ongles pour lui donner une nouvelle jeunesse. Cet ouvrage métallique de 9 mètres de haut et qui pèse 10 tonnes a été dessiné par Gustave Eiffel en 1876, son jumeau se trouve à 1500 kilomètres de là, à Menton. Installé d'abord à Honfleur, puis au Havre, il rejoignit Moguériec en 1960 grâce au financement des marins-pêcheurs. Des peintres de renom l’ont souvent immortalisé (Seurat, Signac...).
 
 
Mais le Port Moguériec, c'est aussi un vrai petit village avec ses commerces et son art de vivre. 
 
Hélas, nous ne pourrons pas participer au championnat du monde de cracher de bigorneau qui a lieu chaque 15 août. 
 
 
 
C’est aussi là que se trouve une plaque et une stèle indiquant le kilomètre "0" du chemin de St Jacques de Compostelle. Mystère des nouveaux chemins, il semble que l’origine devrait plutôt être au manoir de Saint Jacques plutôt qu’au port...

 
 
 
 
Le panorama de la pointe Tevenn doit être magnifique par beau temps. Malheureusement, les nuages et la mer sont d’une couleur voisine et la visibilité est affaiblie.
 
 
 
 
Demain nous irons à Plouescat par une autre étape littorale de vingt kilomètres.
 
 
Voici le résumé de l’étape en vidéo :
 
 
 
 

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