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mardi 30 avril 2019

Fin pour cette fois....

La douleur étant toujours présente, la sagesse oblige à arrêter le parcours fin avril et à revenir pour faire l’étape de Moguériec et la suite ultérieurement.
Ceci étant, sauf la difficulté d’accès à Moguériec, l’avantage est que la reprise se fera dans un secteur plat et sur des distances courtes.... Quand ? C’est la bonne question...

Étape 27 : de Moguériec à Plouescat (20 km) lundi 29 avril









 Voici l’étape qui était prévue aujourd’hui...

Ce matin, ce sera très difficile avec la douleur qui a empiré au cours de la nuit. C’est une entorse à la cheville gauche qui ne s’arrange pas depuis deux jours. 

Alors, Christine est allé trouver la borne « Kilomètre 0 » que nous avions manquée hier au port sous la capitainerie... Ce chemin de Compostelle passe par Morlaix et rejoint celui de Locquirec pour faire cause commune vers Gourin et au-delà.


La marche ne s’améliore pas après quelques centaines de mètres parcourus à un train de sénateur boiteux, il faut se résoudre à interrompre l’étape. Le bar « Jean Bart » est tout proche. Nous y ferons le point ! Il mériterait de changer de nom et s’appeler le « Joe Bar » puisque c’est le repère de motards tatoués et barbus. L’atmosphère est sympathique, le patron fait pour nous le tour des taxis de la région, sans succès. Sur cette partie de la côte, il n’y a guère de taxis, de médecins... Pour aller voir un médecin, il faut appeler les pompiers !
Comme nous avons aucune solution, Ludo, un des clients se propose ne nous amener à Plouescat.

C’est ainsi que nous arrivons presque au terme de l’étape en un quart d’heure.

Nous saluons Ludo qui repart vers Moguériec, il reste des gens serviables et sympathiques...

Et les Halles de Plouescat seront les photos de la fin de l’étape. Cet édifice sobre repose sur des poteaux de chêne et possède une toiture deux pans en ardoises. Deux chambres, appelées aussi «  cohues », avaient été aménagées dans la charpente pour le service administratif et l'auditoire de la justice seigneuriale. Ces 2 chambres ont aujourd'hui disparues.


Ces halles du début du XVIème siècle sont uniques en Finistère. Ce patrimoine civil de 300 mètres carrés a été restauré en 2012, il offre une toiture en ardoises des monts d’Arrée flambant neuve. Ces halles, ont été tour à tour place de foires et marchés, salle de justice et même syndicat d’initiative...

Faute d’ostéopathe qui ne travaille pas ce jour et n’a pas de place avant jeudi, c’est une bande Coeban achetée à la pharmacie qui complétera le traitement en cours en espérant qu’une demie journée de repos et une bonne nuit permettront de repartir demain dans de bonnes conditions.

Nous verrons demain matin après une bonne nuit si nous poursuivons ou arrêtons.... Le hic : ce sera la veille du 1er mai et les transports ne sont déjà pas faciles...


lundi 29 avril 2019

Étape 26 : de Santec à Moguériec (20 km) dimanche 28 avril

 
 
 

 
 
Aujourd’hui, c’est encore un temps breton : des nuages, du vent et peut-être de la pluie comme cette nuit. Mais en démarrant la pluie s’est arrêtée. Comme il fait froid, la pèlerine est de mise....  Nous quittons Perharidi par la plage de Pouldu qui est bien abritée des vents de Nord-Est à Sud. Dépendante de Santec et de Roscoff, elle est très fréquentée en saison estivale car le camping des Quatre Vents occupe une partie des dunes de ces deux communes. 
 
 
 
 
 
 
 
 
À Santec on a retrouvé sept sites gaulois de « bouilleurs » de sel qui attestent de la pratique de la récolte du sel et de son commerce. La tribu gauloise qui habita la région, les « Osismii », détenait un vaste territoire depuis Bréhat jusqu’à la rivière de Landerneau. Elle était alliée aux Vénètes dans la vaine lutte contre l'invasion romaine. En effet, les romains ont campé au IIIème Siècle dans la région comme l'indiquent des bronzes de Gallien, Claude II et Dioclétien découverts récemment. Une légion romaine « Pagus Légionensi » a occupé la région. Les habitants se seraient alors appelés les Legionenses, puis les Leonenses. Ce serait l’origine du « Léon » contemporain.
 
 
Porz an Aotrou le «  port du Monsieur »  est le petit port naturel situé à l’est de la pointe de Corn Al Loa. Il s'y trouvait un piège à poissons sous forme de barrage constitué de grosses pierres bien assemblées long de 100 mètres et orienté est-ouest ; il s'assèche tous les jours.
 De la pointe de «  Corn ar Loa »  on peut embrasser du regard la plage du Thevenn d’un côté et...
 
... l'Île de Batz et le chenal et ses nombreux îlots puis la Pointe de Perharidy et une partie de Roscoff.
 
 
 
 
 
 
 La plage du Theven est un port naturel pour de nombreux pêcheurs plaisanciers. Propice à la pratique de toutes les activités maritimes et nautiques, elle est fréquentée majoritairement par les familles santécoises qui y trouvent calme et sécurité. Située sur un îlot peu distant de la côte, Roc'h-Kroum (la roche courbée) recèle une nécropole remontant à l'âge du bronze armoricain. C'est l'érosion marine, accentuée par l'érosion éolienne, qui a fait apparaître dans la falaise, côté sud-est, des structures en pierre sèches, oeuvres de la main de l'homme. Des fouilles, entreprises suite à cette découverte ont mis à jour une trentaine de sépultures en coffre, disposées sur le pré de deux ares.
Comme la marée le permet, nous marchons au milieu de la plage sur le sable dur et les algues.
 
 
Sur le chemin de Beg ar Billou nous découvrons que le mobil-home remplace la résidence secondaire. Ce sont des centaines qui sont implantées sur une petite surface....

 
 
Une propriété privée occupe toute la pointe de Beg ar Bilou elle veut se faire discrète pour éviter le droit de passage... 
 
Dans le flou de la journée, on peut apercevoir malgré tout le phare de l’île de Batz.
 
Le GR34 évite la plage du Dossen bordée par le camping municipal. Cette longue plage est en grande partie dédiée aux sports nautiques. 
Une stèle rappelle la catastrophe du 23 septembre 1944.  La mer, la plage et la dune étaient minées.  Après la guerre, il a fallu tout retirer. Quelques 3 800 mines qui s'y trouvaient ont été désamorcées puis chargées sur des charrettes de cultivateurs. Elles ont été ensuite entreposées dans les garages situés sous l'hôtel du Roc'h-Treas.
 Au cours du déchargement d'une charrette, une explosion se produisit, le souffle sur un rayon de 300 mètres détruisit des hôtels et des habitations proches. D'autres maisons eurent leurs toitures et fenêtres soufflées par l'explosion. Dix-sept personnes perdirent la vie.
 
 
 
 
 Le GR34 traverse la forêt domaniale de Santec par une une grande trouée dotée d’une verte pelouse et elle recouvre 97 hectares d’espèces diverses résistantes au climat maritime du lieu. Elle fut implantée à partir de l’année 1760 pour lutter contre l’érosion rapide des sols suite à l’ensablement de Santec.
 
Les espèces végétales qui la composent sont diverses :  pins insignis, pins noirs, érables, pins de Monterey, pins  pignon, cyprès de Lambert, pins laricio, frênes, peupliers, chênes verts. Les petites dunes sont couvertes de  fourrés denses  à troènes, ajoncs et prunelliers. Un autre superbe cyprès de Lambert annonce la fin de la forêt.
 
 
 
D'une longueur de 30 kilomètres, l’Horn prend sa source dans la commune de Plouvorn. Il se jette dans la Manche entre la forêt domaniale de Santec, le Pont Bihan et le lieu-dit Kerbrat. Nous le franchissons par une passerelle en pierres submersible seulement lors des marées très hautes. 
 
 
Certaines plages de rivière cumulent les avantages d'un sable continuellement apporté par la mer et d'une eau perpétuellement apportée par la rivière. C'est ici le cas avec la plage de Kerbrat. Même à marée basse, l'estuaire de l'Horn, qui sépare Plougoulm de Santec, est d'une beauté sauvage. Les oiseaux marins aiment le lieu. Un lieu qui fascine immédiatement, de même que toute la pointe de Toul an Ouch, ses plages et vestiges néolithiques.
 
 
 
La plage de Toul an Ouch de Plougoulm est une plage sauvage au bout d'une petite pointe sauvage. Champs de dunes et langues de sable donnent une impression de bout du monde. Ses fonds hauts font reculer la mer assez loin, tandis que sur l'autre rive de l'anse du Guillec, à gauche, vers Mogueriec, la marée montre moins d'amplitude. L'espace disponible ici est donc très vaste.
 
 
 
 
La presqu'île de Pen an Dour est un éperon barré où des chasseurs trouvaient un refuge depuis le Paléolithique; des pointes de flèche en silex et des percuteurs ont y été trouvés, traces d’un campement qui se trouvait là à l'abri du promontoire qui permettait de s'abriter du vent. 
 
Par la suite, au mésolithique, puis à l'âge du bronze, l'endroit servit d'abri permanent (des tessons de poteries, des objets en bronze tels que haches, poignards, marteaux, .. ont été découverts, ainsi que plusieurs tombes (des caveaux et coffres de pierre sous tumulus) ; à l'âge du fer, les lieux ont été cultivés : on a retrouvé, protégés par l'épaisse couche de sable qui s'est depuis accumulée, des traces d'anciennes planches de culture, bombées sur un mètre de large environ, séparées par des creux ; ces parcelles étaient délimitées par des talus formés de cailloux et de blocs de granite.
Cet éperon barré n’est pas aussi impressionnant que les précédents que nous avons vu car sa hauteur est bien moindre.
 
La plage du Guillec est située de l’autre côté de l’éperon barré dans l’anse de la rivière éponyme.
 
En face, tout proche Moguériec... il reste à aller au fond de l'anse du Guillec, entre Plougoulm et Sibiril ; c’est un aber, un large estuaire sableux et préservé. 
 
A pleine mer, c'est un lac, à basse mer un oued fascinant, au milieu duquel coule une rivière le Guillec qui, contrairement à la partie maritime de l'anse, coule ici tout près. 
 
 
Le parcours de la vallée du Guillec est très agréable. Tantôt vaste estuaire où un beau bateau repose, tantôt véritable tunnel de verdure le long du ruisseau qui se rétrécit pour passer sous un joli pont reliant Pen ar Pont à Saint Jacques.
 
 
Enjambant la rivière du Guillec ce petit pont permet enfin de changer de rive et de poursuivre le parcours en sens inverse mais sur la rive gauche en commençant par le hameau Saint-Jacques.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Le manoir de Kerlan (XVéme-XVIème siècles) est le berceau de la famille Kerlan. Il n’est guère visible caché dans un bosquet. À l'origine, ce manoir possédait une chapelle dédiée à saint Roch et qui portait les armoiries de la famille de Quélen. Ce bel édifice gothique avait servit de « quartier général » au chef des ligueurs qui assiégeaient Kérouzéré en 1590. Plus tard, Gustave Flaubert et Alphonse Daudet y séjournèrent.
 
 
L’ancien moulin seigneurial de Kerlan est quant à lui bien visible et opérationnel puisque sa roue tourne activée par un ru.
 
 
 
 
Nous passons en proximité de Kersauzon où se trouve l'ancien manoir de Kersauzon, propriété de la famille de Kérouzéré, puis des familles Larlan et Eon. Nous n’avons pas vu d’amiral sur la grève. Par contre, nous  avons vu tous les oiseaux de ce panneau informatif.
 
De l’autre côté l’éperon barré apparaît plus clairement.
 
 
 
 
Une tourelle lumineuse verte et blanche marque l’entrée de l’anse du Guillec. 
 
 
 
 Le petit port typique de Moguériec, autrefois spécialisé dans la pêche de la langouste, s'est spécialisé dans le crabe, l'araignée et le homard. Son phare et sa jetée, mettent à l'abri les bateaux de plaisance de la houle du large. Une cale de mise à l'eau permet, à marée haute de mettre ou sortir les bateaux de l'eau. 
 
 
Menacé de disparition, le phare de Moguériec, est soutenu par une association très active. Pour restaurer ce phare de métal, cette association sibiriloise  se bat bec et ongles pour lui donner une nouvelle jeunesse. Cet ouvrage métallique de 9 mètres de haut et qui pèse 10 tonnes a été dessiné par Gustave Eiffel en 1876, son jumeau se trouve à 1500 kilomètres de là, à Menton. Installé d'abord à Honfleur, puis au Havre, il rejoignit Moguériec en 1960 grâce au financement des marins-pêcheurs. Des peintres de renom l’ont souvent immortalisé (Seurat, Signac...).
 
 
Mais le Port Moguériec, c'est aussi un vrai petit village avec ses commerces et son art de vivre. 
 
Hélas, nous ne pourrons pas participer au championnat du monde de cracher de bigorneau qui a lieu chaque 15 août. 
 
 
 
C’est aussi là que se trouve une plaque et une stèle indiquant le kilomètre "0" du chemin de St Jacques de Compostelle. Mystère des nouveaux chemins, il semble que l’origine devrait plutôt être au manoir de Saint Jacques plutôt qu’au port...

 
 
 
 
Le panorama de la pointe Tevenn doit être magnifique par beau temps. Malheureusement, les nuages et la mer sont d’une couleur voisine et la visibilité est affaiblie.
 
 
 
 
Demain nous irons à Plouescat par une autre étape littorale de vingt kilomètres.
 
 
Voici le résumé de l’étape en vidéo :
 
 
 
 

dimanche 28 avril 2019

Étape 25 : du Pont de la Corde à Santec (27 km) samedi 27 avril

 
 
 

 
 
 
 
La nuit a été difficile dans la yourte. Le vent, la pluie, le froid et le lit ont été les éléments d’une nuit agitée. Nous étions cependant bien mieux que Marc dans sa petite tente...
 
Nous allons avec nos sacs à dos, prêts à partir, prendre notre petit-déjeuner  à la yourte petits-déjeuners. Il y a erreur sur l’utilité de la dite yourte : c’est pour y chercher son petit-déjeuner et le consommer dans sa yourte.... Du coup nous repartons au fond du camping avec petits-déjeuners et sacs à dos... Ensuite, il faudrait venir faire la petite vaisselle au bloc sanitaires puis ramener le restant du kit petit-déjeuner en partant.... Tout cela pour 80€, c’est beaucoup trop cher ! Si nous allons une autre fois dormir dans une yourte ce sera en Mongolie...
 
Toujours est-il que nous partons enfin dans le froid et le vent. Pour l’instant les nuages ne sont pas menaçants. 
 
Nous longeons la départementale fort fréquentée puis devons tourner à droite.
 
Saint Yves c’est moi !
Jadis, pour franchir la Penzé, il fallait se rendre entre la chapelle Sainte Marguerite, en Henvic, et celle de Saint Yves, en Plouénan, pour emprunter un bac. C'était le « Passage de la Corde », qui s'appelait encore, jusque vers 1700, le « Passage aux Bœufs ». Ce bac était payant, et c'étaient les seigneurs de Lezireur qui percevaient les droits de passage. Nombreux étaient les pèlerins du « Tro Breiz » qui empruntaient ce bac.
 
 
 
Nous avons le mistral de face, heureux de nous abriter en passant à Saint Nep derrière les maisons.
 
Nous prenons le chemin direct vers Saint-Pol-de-Léon au vu de la qualité du sentier et des grèves
Nous sommes au cœur du terroir nommé "La Ceinture Dorée" en référence aux richesses de ce pays fertile, berceau de "Prince de Bretagne" mais aussi artichauts, choux-fleurs, pommes de terre, brocolis, tomates et autres oignons . C’est la première région maraîchère de France.
 
Les nuages circulent à grande vitesse dans un ciel changeant,  Carantec en face est déjà bien loin...
 
Christine porte la tenue 3 couches renforcée Damart et avance avec obstination avec le vent plein nez.
 
Nous finissons par longer le long mur du château de Kernevez  que nous n’apercevrons même pas. Il est de style principalement néo-classique et a été construit peu après 1850 pour la famille de Guébriant sur l'emplacement du château de La Villeneuve. Le parc paysager de 37 hectares qui l’entoure et qui descend jusqu’à la mer est dessiné par les frères paysagistes Denis et Eugène Bühler au milieu du XIXème siècle. 
 
Nous arrivons à Saint-Pol-de-Léon qui est à la fois une petite cité de caractère et une station balnéaire. Cette ancienne cité épiscopale, capitale historique de l'évêché de Léon entre l'Armor et l'Argoat, possède un riche patrimoine qui se marie avec la mer sur la côte de la Manche et les champs de légumes. C’est ainsi la capitale de la Ceinture dorée, la première zone légumière de Bretagne.
 
Une belle locale en tenue d’apparat.
 
 
Nous arrivons par le cimetière où se distinguent un calvaire et une église.
 
 
 
Nous rentrons dans la vieille ville par la porte Saint-Guillaume. Saint-Pol était autrefois une ville fortifiée et l’enceinte était percée de quatre portes de ville, aujourd’hui disparues. La porte Saint Guillaume, rue Verderel, fut démolie en 1761. Cette dernière était le lieu de passage obligé des nouveaux évêques jusqu’à la Révolution. 
 
Une très vieille maison attire notre regard.
 
Au coin de la rue tout est « du Kreisker », nous commençons par prendre un café au café du Kreisker. Puis nous allons voir la vasque du Kreisker
 
Elle provient du manoir de Kerliviry en Cléder. Elle a été transférée au pied de la chapelle en 1912 par un attelage de 43 chevaux au prix d’un acheminement héroïque qui dura un mois pour une vingtaine de kilomètres. On dit que le frottement des roues provoqua l’incendie du chariot au cours du voyage. La vasque n’avait, initialement, que trois coupes. Un quatrième morceau qui servait de fontaine à l’une des maisons de garde du parc de Kernévez fut installé au sommet à la Libération. 
 
La vasque est posée sur l’emplacement de l’ancien cimetière de la chapelle du Kreisker.
 
 
La Chapelle du Kreisker possède le roi des clochers bretons. Le Kreisker (XIVème et XVème siècles) a été sauvé de la démolition par un décret signé de la main de Napoléon au camp de Friedland en 1807. On avait invoqué alors son utilité pour la navigation maritime. 
Nous sommes accueillis sous le porche par une série d’animaux.
 
L’intérieur est sobre et plutôt sombre.
 
Nous trouvons quelques détails intéressants comme un ange souriant...
....les éléments de procession comme la bannière 
 
 
 
...et la représentation des saints enterrés dans leurs cathédrales respectives. Lors du Tro Breiz il faut
se rendre dans les 7 villes des tombeaux des évêques fondateurs : Brieuc et Malo dans les villes portant respectivement leur nom, Samson à Dol-de-Bretagne, Patern à Vannes, Corentin à Quimper, Pol Aurélien à  Saint-Pol-de-Léon et Tugdual à Tréguier. Avec notre parcours côtier, il nous manquera Dol, Saint Brieuc et Quimper...
 
Haut de 78 mètres, le clocher impose sur la ville une force d’une présence permanente. De sa balustrade supérieure, on aperçoit, par temps clair, le quart des clochers du Léon. L’influence de formes normandes (Saint-pierre de Caen) et anglaises y est très sensible. Tout au long du Moyen-âge, en l’absence d’une maison commune, le conseil de la ville se réunissait dans une salle à l’intérieur du Kreisker. Depuis la balustrade à laquelle on accède par un escalier de 169 marches, le regard embrasse un panorama splendide : les pointes de Trégastel et de Primel, le château du Taureau, Roscoff, l'île de Batz, ... Malheureusement l’accès est limité aux mois de juillet et août...
 
 
 
Nous remontons vers la cathédrale par la rue du général Leclerc.
Saint-Pol était au XVIème siècle une ville de maisons en bois jusqu’à l’essor de la pierre qui les a fait disparaître définitivement. 
Nous profitons pour prendre en témoignage les plus belles.
 
 
Une maison du XVème siècle, la plus haute de la rue principale avec ses quatre étages, est l’une des deux dernières demeures à façade à pans de bois à Saint-Pol. Elle se compare aux maisons, dites à vitrine, de Morlaix et Saint Malo. Cette façade est recouverte d’ardoises agrémentées de motifs décoratifs en diagonale. Le bâtiment possède une superbe charpente chevillée qui n’est pas sans rappeler un savoir faire de charpentiers de marine.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La cathédrale Saint-Paul Aurélien qui conserve des vestiges romans témoigne de l’empreinte de l’art normand sur l’architecture bretonne de la fin du XIIIème siècle. La façade ouest à deux tours dissemblables aux imposants clochers d’une hauteur de 55 mètres. 
La nef en pierre calcaire de Caen attestent cette filiation matérielle et stylistique normande. Quant au transept et au chœur, ils datent de la deuxième moitié du XVème siècle. Le déambulatoire et la chapelle sud ont été achevés au XVIème siècle. 
 
 
Les Orgues et buffets d'orgues ont été réalisés par les anglais Robert et Thomas Dallam, soutenus par une voûte en anse de panier. Le grand orgue a été construit entre 1657 et 1660. L’instrument, monument historique, comporte 2118 tuyaux. Le plan de l'orgue est très proche de celui du King's College de Cambridge et de Windsor.
 
 
 
Dans le chœur, 66 stalles de chênes du XVIème siècle, chef-d'œuvre de menuiserie. Elles déploient un merveilleux programme iconographique emprunté autant aux Écritures qu’aux fabliaux du Moyen Âge. 
 
 
 
Au-dessus de l'autel, un précieux ciborium en bois (dit aussi colombarium). En forme de crosse, ce grand palmier rococo symbolisant l’éternité et la résurrection est l'un des rares ciborium encore en place dans une église. Il abritait le ciboire contenant la Sainte Eucharistie pour assurer la conservation des hosties.
 
 
Un ensemble de 34 « boîtes à chef » en bois, contenant le crâne de défunts. Cet ensemble porte le nom poétique des Étagères de la Nuit. Peintes en noir, bleu ou blanc, avec le nom du mort, elles rappellent la coutume, en usage jusqu’au XIXème siècle, qui consistait à exhumer les squelettes au bout de cinq ans pour faire place aux nouveaux défunts. On déposait en bon ordre les os dans le charnier et les crânes étaient enfermés dans des petites boîtes percées d’ouverture puis remis aux familles.
 
 
 
La cloche celtique de Pol Aurélien, l’une des plus anciennes cloches carolingiennes de Bretagne, et, dans un tube de cristal, une épine de la couronne du Christ présente dans la cathédrale depuis plusieurs siècles… 
Le reliquaire de Saint Pol.
 
saint Antoine et son cochon
 
 
Derrière la cathédrale un monument à la mémoire des résistants morts à quelques jours de la fin de la guerre. En juin 1944, 18 résistants ont été arrêtés à Saint-Pol, torturés à Morlaix, et exécutés par les Nazis. Ce n’est qu’en 1962 que leurs corps furent retrouvés à Brest.
 
 
 
La maison Prébendale rue de la Rive a été édifiée par un riche chanoine qui avait attaché à son titre des revenus ecclésiastiques, ou prébendes, cette magnifique demeure du XVIème siècle appartient à la Renaissance bretonne.
A l’extérieur, on peut observer différents jeux de toiture très savants : elle est ornée aux angles d’un lion et d’un dragon qui symbolisent la double appartenance du chanoine fondateur à la cité et à l’église : le lion, emblème du Léon, et le dragon hommage à Saint-Pol Aurélien, saint éponyme qui chassa de l’île de Batz le dragon qui terrorisait les îliens.
Toute l’année des expositions artistiques sont organisées dans ce décor unique. Gratuit.
 
Nous poursuivons vers le belvédère du Champ de la Rive qui est au bout d’une longue montée en pente douce.
 
 
 
Parsemées sur un littoral de 13 kilomètres, les plages de sable fin, les criques et les grèves de Saint-Pol-de-Léon ont, pour certaines, des noms poétiques : « Tahiti », le « Petit Nice », « Sainte-Anne »… Nous devrions les découvrir depuis le belvédère du parc municipal du Champ de la Rive et la croix de mission érigée en 1901. 
 
 
Le panorama est annoncé comme grandiose voire l’un des plus exceptionnels du Nord-Finistère sauf que les arbres ont poussé et qu’ils barrent une partie significative du paysage.....
 Concernant la botanique, des centaines de plantes et d'arbustes de diverses espèces parcèment le lieu de magnolias, rhododendrons, roseum elegansceanothus thysiflorussophora japonica… 
 
Nous regagnons le rivage et le GR34 au niveau du Troguérot,  L'îlot Sainte-Anne est juste devant nous, il accessible par une digue et offre en haut du rocher du Guet une vue qui embrasse toute la baie de Morlaix. Un sentier de randonnée de 10 kilomètres permet de longer la côte et de découvrir le spectacle changeant de la Manche capricieuse ou d'apercevoir l'une des plus importantes réserves d'oiseaux d'Europe. Un corps de garde ayant pour rôle d’observer, de protéger le havre de Saint-Pol-de-Léon et Pempoul et d’etre un relais des signaux. 
 
 
 
 
 
La plage de la Baie de Sainte Anne se situe sur partie sud de la Groue (isthme reliant l’îlot Sainte Anne et le continent). Au nord c'est le large, au sud on a la baie de Pempoul, bordée par une plage. Cette dernière, comme l'autre, s'étire tout le long de la promenade de Penarth mais elle est moins large. En fait elle est praticable seulement à ses deux extrémités. 
 
 
La Grève du Man  est une longue plage qui a un unique atout : sa longueur. Ou bien sa proximité si on loge aux campings attenant, le Trologot ou le Kleguer. Sinon, hormis un petit espace tout à fait à droite et un autre tout à fait à gauche, elle n'est faite que de galets.
 
 
La plage de Kersaliou touche Roscoff et se montre plus avenante et confortable que la grève du Man voisine
 
Le GR34 s’écarte du rivage, tourné à droite, à gauche... Au lieu de longer la voie ferrée nous faisons tous les détours en suivant les repères rouge et blanc.
 
Nous contournons ljardin exotique et botanique de Roscoff est situé près du port de car-ferries (vers Plymouth) et du port de plaisance de Roscoff-Bloscon. Il présente 3 000 espèces de plantes subtropicales venues principalement de l'hémisphère Sud (protées, eucalyptus, callistemon, ...) en pleine terre ainsi que des cactus et succulentes dans une serre. 
 
Le Port de plaisance de Roscoff Bloscon  est un port en eau profonde. Idéalement situé entre la mer d’Iroise et le Cotentin.  À quelques minutes du centre historique, l’équipement portuaire de 625 places situé au Bloscon propose 50 places réservées aux visiteurs.
 
 
 
La gare Maritime est la plus importante de Bretagne et le port de départ des principales liaisons de la compagnie Brittany Ferries. Elle propose des bateaux en partance pour la Grande Bretagne à Plymouth, pour l’Irlande à Cork et pour l’Espagne à Bilbao.
 
 
 
 
 
 
 
À la pointe du Bloscon, devant l'ancienne forteresse se trouvaient des viviers. Construit en 1694 en contrebas de la chapelle Sainte-Barbe sur ordre de Vauban, le fort est transformé et renforcé de blockhaus par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Après le conflit, le site est rendu à la vie civile et devient un grand vivier. Pendant la seconde guerre mondiale au début 1943 une partie du fort de Bloscon est détruit par les allemands afin de construire en ces lieux quatorze casemates de tir et sept blockhaus. La pointe de Boscon est transformée en point d'appui lourd (Stützunkt) avec ses canons protégés sous du béton et ses casemates souterraines et ses blockhaus. 
 
 
 
 
 
La chapelle Sainte-Barbe a été construite en 1617 sur les hauteurs dominant l'est du port et la pointe du Bloscon. Sainte Barbe était censée protéger la population des attaques de pirates. Au milieu d'un joli jardin trône cette minuscule chapelle dédiée à sainte Barbe, dont les murs blancs servent encore d'amer aux marins. 
 
 
 
Nous arrivons maintenant dans Roscoff.
Roscoff fut un ancien havre de corsaires puis de contrebandiers, d'où partirent les Johnnies vendre leurs oignons rosés. Roscoff, homologué « petite cité de caractère », est une petite ville balnéaire qui a conservé son patrimoine architectural des XVIème et XVIIème siècles. Son port en eau profonde, desservi par Irish Ferries et Brittany Ferries, qui y a son siège, assure la liaison en ferry avec les îles Britanniques ainsi que l'Espagne.
 
 
 
Le vieux port de Roscoff  peut accueillir 380 bateaux sur corps mort. Le port est réservé aux bateaux de moins de 30 mètres ayant de plus un tirant d’eau de moins de 4 mètres.
 
Le phare de Roscoff a été mis en service en 1934. Il est construit à 430 mètres en arrière du feu antérieur. C'est une tour carrée pyramidale, haute de 26 mètres,  sur un soubassement carré en granite, à côté se trouve un logement de gardien. 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’église Notre Dame de Croaz-Batz est ue belle église gothique en granite avec un clocher datant de la Renaissance, visible de presque partout dans la ville.  L'église a été construite par les propriétaires et les commerçants de la ville, d'où (il était déjà à l'époque important pour les commerçants de se faire remarquer) la hauteur de la tour. La construction en granite de cette église de style gothique et renaissant, décidée en 1515, fut entreprise entre 1522 et 1545, sur un terrain pris sur la mer, près de la « croix de l'embarcadère de l'Ile de Batz », à l'initiative des armateurs, malgré les réticences et les pressions de l'évêque de Saint Pol. La construction a été financée par les mêmes armateurs auxquels se sont joints les commerçants de Roscoff. Ce n'est qu'en 1550 que les habitants obtiennent le droit d'y faire baptiser leurs enfants et d'y enterrer leurs morts et l'édifice n'est consacré qu'en 1590 par Monseigneur de Neufville.
L'enclos sacré contient l'église, deux chapelles ossuaires, une gothique, l'autre style Henri II, et le monument funéraire de Dorothée Silburne, qui accueillit à Londres, Monseigneur de la Marche, dernier évêque de Léon, émigré en 1790.
Au centre de la ville, le clocher Renaissance ajouré, inspiré de celui de la chapelle Notre-Dame-de-Berven, se dresse depuis 1585. On y trouve balustrades, dômes et lanternes. Le reste de l'église, antérieur de quarante à soixante ans, reste gothique avec un grand orgue et un toit en forme de bateau renversé. Le toit de la nef est pavé, au jointement de deux pans d'ardoises, de dalles de granite qui forment comme un étroit escalier vers le ciel. Trois navires sculptés dans les murs rappellent le métier d'armateur des donateurs.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le vent souffle toujours très fort... cette petite vidéo pour montrer le panorama depuis Roscoff en particulier sur l’île de Batz toute proche.


 

L’Île de Batz, c'est l'île des tracteurs, où la terre généreuse donne trois récoltes par an. Les mystères du microclimat font que les légumes sont mûrs un mois avant ceux des champs d'en face ! (sur le continent). Une quarantaine de familles vivent toujours de la production de légumes. Avec ses 500 habitants, cette île longue de 3,5 kilomètres et large  de 1,5 kilomètre ne manque pas de charme.  Le phare (breton : an tour-tan) : il a été construit en 1836. Il se situe à l'ouest de l'île, à son point le plus élevé (23 mètres). Sa hauteur est de 44 mètres. Sur la pointe Pen-Ar-Cleguer, le jardin Georges Delaselle recense 2 500 espèces de végétaux parmi lesquels des cactus, des palmiers, des dattiers des Canaries, des arbres maoris…   Le phare de l'Île de Batz est situé sur la plus haute colline (23 mètres) de la partie ouest de l'île de Batz. Il fait face à Roscoff.  Une tour en pierres de taille de granite  mesure 42,60 mètres et domine la mer à 71,50 mètres. La tour est cylindrique, centrée sur un soubassement carré de 14,80 mètres de côté en maçonnerie (doté à l’origine, d’un vestibule, d’une cuisine et d’un réfectoire, d’un cellier, d’un bûcher, de magasins, et de 5 chambres à l’usage des gardiens) ; ce soubassement comprend deux niveaux composés chacun de 8 pièces au plafond en voûte de pierre. La tour est surmontée d’un abri cylindrique en pierre maçonnée avec une lanterne métallique peinte en noir. 
 
Plage du port traditionnel de Roscoff, la plage de Poul Louz reste un peu moins en eau que sa voisine de Pors ar Goret, il faut donc aller chercher la mer un peu plus loin à marée basse. C'est plus une plage utilitaire que touristique car les pêcheurs plaisanciers y parquent leur annexe pour rejoindre leur bateau au mouillage. Mais, grâce à la bande de sable présente en quasi-permanence près de la digue, on peut s'y prélasser à l'abri, ou y prendre un bain rapide, avant de déjeuner ou dîner dans un des nombreux restaurants qui entourent le port.
 
Le château du Laber a fait l'objet d'une donation par la Marquise Louise de Kergariou à l’Assistance Publique en 1920. Après avoir servi de sanatorium et de centre héliomarin, il a été cédé en 2013 pour 3 millions d'euros à la communauté de communes afin d'accueillir des étudiants en biologie et écologies marines. Le site comprend le château datant de 1890, des bâtiments à usage de ferme, remises ou écuries, une maison d'habitation, une chapelle désacralisée, un bâtiment réfectoire, des terrains à bâtir, un parc arboré.
 
À Perharidi des éléments du mur de l'Atlantique furent construits par l'occupant allemand entre 1940 et 1944. Et alors que certains soldats se battaient dans des conditions difficiles sur le front de l'Est, d'autres avaient vue sur l'île de Batz... La plage s’ouvre, vers l’ouest, sur le large dont l’accès est délimité par de beaux blocs rocheux. Abris d’une faune et d’une flore maritimes riches et variées accessibles à marée basse, ils protègent le site des tempêtes hivernales. L’extrémité nord de cette plage, point le plus proche de l’île de Batz, est marquée par un petit fort (propriété privée). Le sentier douanier qui longe la pointe de Perharidy vous offrira un merveilleux point de vue sur le chenal où circulent, avec prudence, vedettes et voiliers. Le Centre de Perharidy, spécialisé dans les soins de suite et de réadaptation, borde cette plage.
C’est là que nous nous arrêtons faute d’un hébergement à Santec. Un bungalow du camping des 4 saisons sera bien mieux qu’une yourte. Ce soir au dîner pâté Hénaff et pâtes !
 
 
 
 
 
 Le résumé de l’étape en vidéo :